41 élèves, la Toscane et moi et moi et moi...

Par Soukee

Quant tu deviens prof, tu as une chose que tu as envie d'expérimenter. Une chose sur laquelle tu fantasmes secrètement mais qui, avec tous les échos entendus, te terrifie un peu. Une chose qui t'attire irrémédiablement à cause de tes souvenirs d'élève. Cette chose, c'est le voyage scolaire.

Moment unique dans la carrière d'un prof, le premier voyage scolaire est une expérience vraiment à part. D'un côté, toi, jeune prof, tu es tout excité à l'idée de partir avec des élèves, tu portes en toi tes idéaux de transmission de savoirs, la métaphore des vases communicants te revient en mémoire et toute l'idée de la démocratisation de la culture te semble réelle. Tu touches du doigt ce bel idéal d'Ecole républicaine et tu te sens investi d'une mission. C'est beau, c'est grand. Tu y crois.

Et puis... Et puis tu te heurtes à la réalité. Tu te rends compte que c'est un peu lourd à organiser, un voyage scolaire. Que 20h dans un bus pour arriver à destination, c'est quand même un peu rude. Que les élèves, malgré toute ta bonne volonté, voient avant tout l'opportunité de passer 6 jours ensemble sans leurs parents et que tout ce que tu tentes de leur faire comprendre sur les Médicis passe vraiment au second plan. Que si tu leur laisses quartier libre dans une ville, ils vont revenir avec des sacs de fringues Z*ra et du maquillage K*ko.C'est à ce moment-là que tu comprends qu'en fait tu es adulte. Que tu es définitivement passé du côté obscur de la force. Parce que toi, tu ne comprends pas pourquoi ils ne sont pas aussi fascinés que toi par la construction du Duomo. Parce que tu as l'impression qu'ils ne profitent pas autant qu'ils le devraient de ce fantastique voyage que tu as organisé. Parce que finalement, tu as oublié comment tu étais à seize ans.

Bref, le premier voyage scolaire, c'est comme vieillir d'un coup et tirer un trait sur sa jeunesse. Ça surprend, ça fait un peu mal, c'est comme un sparadrap qu'on enlève. Mais après ça va mieux. Tu grandis d'un coup, et ça fait du bien aussi.

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Pour ma part, c'était la semaine dernière.

41 élèves de Première.Six jours.Direction la Toscane.

Florence

La cathédrale Santa Maria del Fiore

Le Campanile et ses 414 marches à gravir pour admirer la vue de Florence

La coupole du Duomo, que Michel-Ange surnomma la cage à criquet

 

L'intérieur du Duomo, orné de scènes du Jugement dernier

Vue du Duomo sur le Campanile

Le Ponte Vecchio, sur l'Arno, qui abrite des orfèvreries depuis le 16e siècle

Moyenne

La Fontana del Porcellino : en caressant le groin de cette statue, le visiteur aura la certitude de revenir à Florence

Pise

Le Campo dei Miracoli, sa cathédrale et sa célèbre Tour

Le Composanto, cimetière aux allures de cloître gothique abritant les dépouilles des plus célèbres citoyens pisans

Sienne

La Piazza del Campo, dominée par le Palazzo Pubblico, une des plus belles places d'Italie

Le Palazzo Pubblico

Duomo di Santa Maria Assunta, un des plus bels édifices religieux d'Italie.

San Gimignano

La campagne toscane, fidèle à l'imaginaire collectif : vallonnée et ponctuée de cyprès

San Gimignano, petite ville médiévale pourvue de treize tours

Quelques douceurs...

A chaque coin de rue, une échoppe où déguster une part de pizza.

Les douceurs florentines ont fait bien des émules : gelati, panforte, nougats...

En bref...

Déambuler dans Florence et tomber amoureuse de chaque coin de rue / La pizza, tentation ultime de la rue / Des paysages toscans à couper le souffle / Du café, constamment, exquis / Pise, ou la déception de mon voyage / Des souvenirs de mes seize ans / Une douceur de vivre qui apaise / Des élèves toujours enthousiastes, malgré la fatigue / "More vino", ou la réplique qui restera / Instant crush dans mes oreilles, en boucle / Des heures à rêver en bus en regardant la Toscane qui se déroule sous mes yeux / Des repas gargantuesques / Une responsabilité nouvelle / Assassin's Creed 2, ou comment connaître la Florence du 15e siècle / Comme une envie d'y retourner.../