Quelques minutes

Par Gentlemanw

Il est parfois difficile, très difficile et pourtant si facile de prendre quelques minutes pour l'autre. Oui, je vous sais très occupée, prise par le temps dès le matin, dès le réveil, entre la douche et les informations, entre votre petit déjeuner et ce beurre toujours trop dur sur les tartines, cette confiture toujours délicieuse mais déjà grignotée par un adolescent encore en pleine crise. Juste le temps d'enfiler une robe, de trouver la bonne paire de chaussures, en pensant à la météo, chaude ou froide, ou de saison, ou finalement avec du vent, avec ou sans le parapluie.


Questions et quelques réponses plus loin, avec le bon sac à main, après là encore un peud e temps pour transvaser des indispensables choses comme ce livre pas ouvert depuis un mois, mais si jamais il y avait du retard, ces rouges à lèvres de toutes les couleurs au cas où, mais rien ne se passe car vous mettez toujours ce rouge très foncé car c'est votre préféré. Ces milles et unes petites choses qui gonflent le sac, et puis votre parfum, votre signature, votre touche d'assurance durant la journée. Vous voilà dans les transports, entre voiture et métro, train ou bus, ou encore à pied car ce matin le printemps est clément.

Pas une minute à vous, surtout qu'en arrivant le chef veut ceci, ou alors vous, manager vous exigez cela. Le business se fait en pleine concurrence avec la France ou l'International, vous parlez anglais, vous répondez à vos emails, vous partez en réunion. Vous faites des rapports que personne ne lira vraiment, vous pensez à votre ado ou à vos autres enfants soit petits et cette semaine chez leur père, soit très grands et actuellement en pleine période d'examens donc de stress. Vous mangez vite, mal souvent, peu trop souvent.

Mais là, je vous stoppe, désolé, je vous arrête. Prenez le temps de respirer, de vous poser dis minutes, sans connexion, sans rien, juste pour marcher un peu dehors, si possible proche de la verdure, de la vraie nature. Et là, penser à vous, penser à elle, à lui. Vous savez, vos proches, votre amie, votre collègue, votre voisine.

OUI, vous voyez maintenant, elle, seule, ce matin, seule devant ses examens médicaux, seule dans sa chambre d'hopital, seule après sa chimio, seule face à doutes et des douleurs. Vous n'y pouvez rien ! 


Mais prenez cinq minutes pour traverser le bureau pour aller la rassurer, pour lui parlet et l'écouter. Prenez cinq minutes voire un peu plus pour l'appeler, un appel utile, difficile (oui je vous l'avais dit) qui va lui permettre de voir une épaule pour se poser dessus. prenez ce temps d'entendre ses pleurs, de l'aider ou peut-être de ne pas savoir quoi dire, mais finalement déjà d'avoir rompu le silence qui est un mal supplémentaire pour toutes les malades. Je vous demande peu, mais si c'est le cas, prenez ce temps, vous aurez fait une réelle bonne action. Quelques minutes !

Je dédis ce texte à toutes et tous, à ceux qui ont vécu, vivent avec des douleurs et doutes. La maladie ne gagne jamais, surtout quand on est plusieurs. Car le plus beau des médicaments, même si l'est encore imparfait, et qu'il ne soigne pas tout, c'est un concentré de vos sentiments, l'amitié et/ou l'amour. Merci !

Nylonement