ALGERIE : qu’adviendra-t-il de ce pays après le 17 Avril prochain?

Par Citoyenhmida

Dans une dizaine de jours, l’Algérie connaitra une élection présidentielle “démentielle”!

En effet, ce scrutin ne répond à aucun des critères généralement retenus  pour une élection!

Pourtant, certains diront  qu’il s’agit d’une élection avec plusieurs candidats!

D’autres affirmeront que les conditions techniques pour un scrutin normal sont réunies!

D’aucuns soutiendront que la loi électorale n’a pas été violée!

Pas problèmes en effet, sous tous ces aspects l’élection présidentielle 2014 a toutes les apparences d’une élection clean, propre, transparente, honnête, au dessus de tout soupçon!

Sauf que le candidat président sortant est très malade, tellement malade qu’il n’a pu assurer aucun meeting, qu’il n’a pu se présenter physiquement devant ses électeurs, leur parler, leur promettre ou leur mentir, bref avoir avec eux un contact de proximité nécessaire à toute élection qui se respecte!

Robert Mugabe, président du Zimbabwe, doyen en âge des chefs d’état africains et leur maître en despotisme, s’est fait réélire à 89 ans  pour la cinquième fois mais après une campagne électorale  longue et éprouvante. On peut rappeler que  M. Mugabe avait tenu un meeting où il  parlé debout pendant près de deux heures. Il a sillonné  le pays durant la dernière campagne en tenant près de dix meetings en trois semaines.

Pourtant Robert Mugabe n’est pas un exemple de démocrate, loin s’en faut…

Obiang Nguema Mbasogo est un autre exemple de président assuré d’être  ré-ré-ré et encore réélu, et ce depuis des lustres :  même s’il dirige son pays d’une main de fer depuis 1979, il n’hésite à mouiller sa chemise lors des diverses campagnes présidentielles qui l’oppose à un simulacre d’opposition

Pourtant Obiang Nguema Mbasogo est tout, sauf un démocrate : on a pu qualifier son régime de « démocrature », en fait une vraie dictature sous des oripeaux démocratiques avec des partis d’opposition contrôlée et muselée. dont les dirigeants sont installés à l’étranger.

En s’en tenant à ces deux exemples emblématiques de la dictature à la mode africaine, l’observateur neutre de la situation en Algérie ne peut que se poser les questions suivantes :

  • Qu’arrive-t-il donc aux algériens, à leur classe politique, à leur peuple, à leur armée, à leurs partis politiques pour accepter qu’un candidat à la présidentielle se présente au jugement du peuple sans faire une campagne électorale?

Je ne pense pas qu’il y ait un exemple similaire dans l’histoire contemporaine?

Durant cette campagne, les algériens n’auront vu et éventuellement entendu leur président-candidat que l’espace de quelques minutes lors de sa rencontre mise en scène avec le secrétaire d’état américain John Kerry.  

Un tel comportement est le signe d’un mépris le plus total pour les électeurs qui se déplaceront le 17 avril pour voter pour ou contre Bouteflika!

Ce comportement n’empêchera pas la ré-ré-ré-élection de Bouteflika, certes! ET c’est là qu’intervient la seconde question!

  • Qu’adviendra-t-il de l’Algérie après le scrutin du 17 avril 2014?

Bien malin celui qui peut pronostiquer un début de commencement de réponse!

Un président impotent, malade, aphone et peut-être diminué intellectuellement peut-il conduire  le pays, le diriger, donner des orientations, choisir un gouvernement, représenter son pays à l’étranger?

J’ai entendu un politicologue algérien douter de la capacité de Abdelaziz Bouteflika de prononcer sans se tromper les 14 lignes du serment  que doit prêter tout nouveau président! C’est dire l’état de délabrement physique de président sortant qui sera sans aucun doute possible le futur président de l’Algérie.

Comment l’Algérie et les algériens en sont-ils arrivés à cette situation?

La peur de l’inconnu? La terreur d’un éventuel retour de la vraie terreur des années 90? L’impossibilité de trouver dans ce pays UN seul candidat potentiel, valable, sain de corps et d’esprit, capable de remplacer un président usé, malade, impotent?

Qu’on ne parle plus du fameux “nif” algérien, cet honneur à fleur de peau dont ils se vantent tant!

Le lendemain du 17 avril sera pour l’Algérie et les algériens le début d’un long et difficile processus dont ils auront bien du mal à se dépêtrer!

Mais ils l’auront cherché!