Tout d’abord, ne vous fiez pas aux apparences : évidemment, il ne s’agit pas de Fatima Al Qadiri sur le visuel de l’album Asiatisch. Est-ce si étrange ? Pas forcément.
La New-yorkaise, qui a grandi au Koweït mais est née au Sénégal (oui !) est de toute évidence emplie d’un melting pot culturel qui se retrouve assurément dans son univers. Bien sûr, la musique électronique, qu’elle a choisie, lui permet d’accéder à cette ouverture plus rare ou alors plus difficile à développer dans la plupart des autres genres musicaux.
Avec un titre lui aussi annonciateur bien qu’en allemand, Asiatisch dérive cependant exclusivement autour de la Chine et non toute de l’Asie. Il s’agit vraisemblablement d’une sorte de provocation car Fatima Al Qadiri se contente (ce qui est déjà beaucoup) d’ouvrir des portes et non d’induire des idées.
Comme moi, le liminaire « Shanzhai (for Shanzhai Biennial) » avec Helen Feng au chant vous paraîtra de suite familier ; de fait, il s’agit d’une reprise de « Nothing compares 2 U », chanson écrite et interpréter par Prince mais rendue ô combien célèbre une fois chantée par Sinead O’connor.
Par ailleurs quasiment intégralement instrumental ou alors clairsemé de cours éléments vocaux chantés mais utilisés comme des notes ou des instruments, la musique de Fatima Al Qadiri ne se prend jamais trop au sérieux et reste concise (l’album n’atteint pas quarante minutes en dix titres, qui oscillent tous entre une et cinq minutes de durée moyenne).
Je n’irai pas plus loin dans ma présentation d’Asiatisch que je veux continuer de découvrir, tranquillement, sereinement. Et puis, j’attends ma version physique de l’album pour être encore plus ravi par Fatima Al Qadiri que je suis heureux d’ajouter à mes artistes phare pour 2014. Et ce n’est peut-être qu’un début.
(in heepro.wordpress.com, le 09/04/2014)