Interview : Les palmes de M. Schutz

Publié le 14 avril 2014 par Lemediateaseur @Lemediateaseur

Depuis septembre, se joue au Théâtre Michel le classique de Jean-Noël Fenwick intitulé Les palmes de M. Schutz dans une mise en scène de Patrick Zard’.

Cette pièce est notamment interprétée par Constance Carrelet (Marie Curie) et Michel Cremades (le Recteur De Clauzat) que nous avons eu le plaisir de rencontrer.

La pièce, leurs rôles, la tournée, ils ont répondus à toutes nos questions dans une très grande décontraction et avec beaucoup d’humour.

Bonne lecture,

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Bonjour à tous les deux,

Vous faites partie du casting de la pièce Les palmes de M. Schtuz, comment êtes-vous arrivés sur ce projet ?

Michel : On se connaît depuis très longtemps avec Patrick Zard mais nous n’avions jamais travaillé ensemble. Une nuit, il a eu une révélation et s’est dit « Mais c’est bien sûr, je vais prendre ce vieux con » (rires). Il m’a donc proposé le rôle du recteur et on ne peut pas dire non à ce style de pièce.

Constance : Je connaissais un peu Patrick qui m’avait vu de dans un registre totalement différent et j’ai passé une audition tout bêtement.

Vous connaissiez un peu la pièce avant de jouer dedans ?

Constance : Je connaissais la pièce car elle est tellement devenue classique. Lorsque j’ai commencé à faire du théâtre dans les cours professionnels, la scène d’entrée était travaillée par des élèves.

Et la femme qu’était Marie Curie ?

Constance : Je me suis renseignée un peu, ne serait-ce qu’au cas où on me pose la question (rires). J’ai lu une biographie que le metteur en scène nous avait conseillée et j’ai fait des recherches un peu sur Internet.

Est-ce qu’il y a une certaine « fierté » à être à l’affiche de la reprise de ce classique ?

Michel : Je crois qu’on est surtout fier de défendre un rôle qu’on ne peut laisser à aucun autre comédien. Il peut y avoir certaines pièces pour lesquelles on rechigne un peu à savoir si on y va ou pas, pour celle-ci je n’ai pas hésité une seule seconde.

Constance, je vous connais au travers les pièces de Karine Dubernet, est-ce intéressant d’incarner un personnage historique dans un registre si différent ?

Oui, mais pas seulement parce que c’est un personnage historique, il est surtout passionnant et très bien servi par l’auteur. Avec ce personnage, j’ai une palette incroyable à jouer, il est extrêmement riche et je ne sais pas ce qu’après je pourrais avoir de mieux (rires).

C’est ce qui vous passionne dans le théâtre, de pouvoir faire ces grands écarts et changer de registre régulièrement ?

Michel : Je crois que oui, car le cinéma se réduit comme peau de chagrin. En effet, maintenant on fait des films, on ne fait plus de cinéma il faut être clair. Il y a donc moins de personnages écrits, quant aux seconds rôles n’en parlons pas. Donc, quand on a la chance de pouvoir se réfugier au théâtre avec des personnages hauts en couleur, avec une belle équipe et que l’on peut travailler main dans la main, c’est formidable.

Dans cette pièce, vous êtes en costume d’époque, c’est important pour vous afin de mieux « incarner » vos personnages ?

Constance : Pour moi oui, et c’est vrai pour tous les costumes pas seulement pour celui-ci qui est d’époque. Une fois qu’on a trouvé le costume de son personnage, on en prend la démarche et le comportement. Plus tôt j’ai mes costumes et mieux c’est.

On l’a évoqué, c’est une reprise, mais vous êtes-vous tout de même permis de faire des propositions sur vos personnages ?

Constance : Non seulement on se l’est permis, mais le metteur en scène aussi s’est permis de nous laisser cette liberté. Il ne voulait absolument pas faire un copier coller de la précédente mise en scène. Il s’agissait de reprendre le décor et l’essentiel des déplacements, mais sans ressembler aux comédiens d’époque.

Michel : Par exemple pour mon rôle du recteur, le comédien qui l’incarnait il y a 25 ans était plus rigide et moins dans la comédie que moi. Très vite, au début des répétitions, je me suis rendu compte qu’il fallait que ce vieux barbon drague Marie Curie. Une de mes premières répliques est « je suis entre de bonnes mains », à partir de là mon personnage peut partir dans la folie et baver devant elle. Ça rajoute un côté comédie qui n’est pas écrit dans le personnage de base.

Michel vous êtes également metteur en scène, c’est simple de se laisser diriger par un autre dans ce cas-là ?

On peut avoir parfois des petits réflexes, mais ce sont des arrangements entre comédiens. C’est-à-dire que si l’un d’entre eux n’arrive pas à dire une réplique, je peux éventuellement lui donner un petit conseil. Mais en ce qui me concerne, je laisse totalement faire le metteur en scène, je ne me permettrais pas de lui dire quoi que ce soit.

Depuis septembre la pièce est un vrai succès. De l’intérieur arrivez-vous à analyser ce qui plaît autant ?

Michel : Je pense qu’il n’est pas anecdotique de savoir que cette pièce a été traduite dans une vingtaine de langues, elle plaît aux spectateurs de sept à soixante-dix sept ans, avec des personnages à la Tintin. Les gens nous disent surtout que c’est très drôle, très intelligent et qu’il y en a pour tous les goûts. Ils sont également contents d’assister à une vraie pièce, avec des costumes et un décor et une vraie mise en scène, car de nos jours le théâtre c’est souvent une table, deux chaises et un à deux comédiens maximum.

Les représentations parisiennes s’arrêtent à Paris le 24 mai prochain et vous partirez plus tard en tournée, c’est un plaisir d’aller à la rencontre du public en province ?

Constance : Je suis hyper contente, car ce sera nouveau pour moi de partir en troupe et ça fait un peu colo.

Michel : Personnellement, je préfère les tournées à Paris, car le public en province est beaucoup plus décontracté. Ils mettent beaucoup moins de temps pour se garer, ils repartent moins vite après pour relever la nounou ou prendre le dernier métro, les parisiens sont toujours un peu stressés. En province, le public nous attend après, ils vont vraiment au théâtre et  la démarche est complètement différente. Pour nous, ça nous permet également de visiter ce beau pays qu’est la France et aussi de bien profiter des repas. À la fin de la pièce, les restaurateurs nous attentent avec bonheur et nous préparent toujours des petites choses délicieuses.

Là, notre rencontre se fait à quinze heures, vous êtes sur scène ce soir, dans quel état d’esprit êtes-vous avant de jouer ?

Constance : Personnellement, au niveau du trac, ça va mieux. Cela dit, à partir du moment où je me lève, jusqu’au moment où je vais jouer, j’ai une petite forme d’économie, pour être d’être d’attaque à vingt et une heure et de tenir les 2h15 de cette pièce.

Michel : C’est vrai que c’est une sacrée pièce pour le couple Curie joué par Constance et Benjamin Egner, car ils sont sur scène du début à la fin. Moi qui n’ai que deux scènes, c’est une préparation différente. Au début, j’étais prêt deux heures avant et du coup j’arrivais presque épuisé sur scène. Alors que maintenant, j’arrive une demi-heure avant le lever du rideau, et je me prépare quinze minutes avant d’entrer en scène. Je prends mon temps, j’écoute les copains jouer et je râle dans ma loge parce qu’ils sont mauvais (rires).

Le Mediateaseur remercie Constance Carrelet et Michel Cremades de nous avoir accordé un peu de leur temps pour parler de la pièce Les palmes de M. Schutz.

Sur scène, ils sont aux côtés de Benoît Tachoires (Gustave Bémont), Jean Marie Lecoq (Monsieur Schutz) et Séverine Vincent (Georgette).

Les palmes de M. Schutz, Théâtre Michel, du mardi au vendredi à 21h, les samedis à 15h30 et 21h et les dimanches à 16h15, jusqu’au 24 mai.