HÔPITAL: Il doit miser sur la compétence et l'ancienneté infirmières – American Economics Journal: Applied Economics

Publié le 15 avril 2014 par Santelog @santelog

Pourquoi les établissements devraient miser sur des équipes infirmières expérimentées et favoriser l’ancienneté dans les unités de soins, c’est l’objet de la démonstration de cette très large étude économique publiée dans l’American Economics Journal: Applied Economics. Plus d’efficience mais aussi une meilleure qualité des soins pour les patients, avec des hospitalisations plus courtes, tout le monde serait gagnant, conclut cette étude de 4 ans de la Columbia University.

C’est la plus large étude à avoir associé la dotation en personnel infirmier et les résultats pour les patients. Elle démontre que lorsqu’il s’agit du coût et de la qualité des soins à l’hôpital, l’expérience professionnelle infirmière et l’esprit d’équipe comptent. Les patients reçoivent des soins de meilleure qualité quand ils sont pris en charge dans des unités infirmières qui ont déjà une bonne expérience du service, conclut en effet cet examen de plus de 900.000 admissions de patients sur 4 ans dans des hôpitaux américains.

Les chercheurs ont analysé les dossiers RH de chaque infirmière et les dossiers médicaux de chaque patient pour analyser l’impact des changements de personnels infirmiers sur la durée du séjour et les résultats de santé des patients. Alors que la durée du séjour s’avère augmentée en cas de retards ou d’erreurs dans les soins, une courte durée de séjour témoigne que l’hôpital a fourni un meilleur traitement ; Et, dans le même temps, implique aussi plus de rentabilité ou d’efficience.

L’ancienneté infirmière en plus, c’est une durée d’hospitalisation en moins : L’analyse révèle que l’augmentation d’une année d’ancienneté des infirmières dans un service de soins est associée à une diminution de 1,3% de la durée moyenne du séjour des patients. Aujourd’hui, réduire la durée des hospitalisations fait partie des enjeux majeurs des politiques de santé et, en même temps, pour la direction de l’établissement c’est un critère d’efficience. Cela signifie que les patients ont reçu des soins de meilleure qualité, commente le Pr Patricia Stone, professeur de politique de santé à l’Université Columbia des soins infirmiers et auteur principal de l’étude.

Lorsque des infirmières collaborent à la même équipe durant des années, elles développent un rythme et des protocoles qui permettent à la fois une plus grande sécurité et efficacité des soins.

Préserver l’entité «  équipe  » : Les établissements doivent garder cela à l’esprit lorsqu’ils prennent des décisions en matière de dotations en personnels. Perturber l’équilibre d’une équipe peut nuire gravement à la qualité des soins et faire augmenter les coûts. Dans le même esprit, l’analyse suggère que l’interim devrait être, en matière de soins infirmiers, le dernier recours, après les heures supplémentaires lorsqu’elles sont possibles. Là encore, l’analyse montre que des heures supplémentaires permettent des séjours plus courts des patients que des heures d’interim.

Enfin, L’unité de soin a toute son importance aussi, et la durée du séjour se met à augmenter quand l’équipe d’infirmière est perturbée par l’absence d’un de ses collaborateurs ou par l’arrivée d’un nouveau membre.

Favoriser les compétences élevées : Les compétences infirmières restent la condition principale de la qualité des soins, estimée à travers la durée des séjours. Ainsi, les hospitalisations sont plus courtes lorsque la compétence infirmière est là, qu’avec d’autres professionnels moins aguerris. La formation continue a donc aussi toute son importance.

Cette analyse rigoureuse de la dotation en personnel infirmier montre les bénéfices de politiques de ressources humaines visant à retenir les infirmières les plus expérimentées et à créer un environnement de travail qui encourage l’ancienneté dans les unités de soin.

 

Source: American Economics Journal: Applied Economics April 2014 DOI: 10.1257/app.6.2.231 Human Capital and Productivity in a Team Environment: Evidence from the Healthcare Sector

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