Temps de travail et croissance

Publié le 16 mai 2008 par Nicolas J
L’OCDE a la bonne idée de nous donner gracieusement et joyeusement un joli tableau avec le nombre d’heures travaillées par employé et par semaine (cliquez sur « Labour Force Statistics » puis « Hours Worked » puis « Average usual weekly hours worked on the main job »).
Ce n’est pas sans une certaine ironie que nous constatons joyeusement qu’en bossant en moyenne 38 heures par semaine, nous bossons plus qu’en 1997.
Et que les Australiens, les Belges, les Canadiens, les Dannois, les Finlandais, les Allemands, les Irlandais, les Luxembourgeois, les Hollandais, les Norvégiens, les Suédois et les Anglais, autant d’habitants de pays du tiers-monde qu’on aime bien travaillent moins que nous.
Les Autrichiens, les Tchèques, les Grecs, les Hongrois, les Islandais, les Coréens, les Polonais, les Portugais, les Slovènes et les Espagnols, quant à eux travaillent plus.
La droite devrait consulter plus souvent le site web de l’OCDE ou mon blog, qui est probablement plus drôle, avant de nous sortir des théories bidons visant à nous faire travailler plus ce qui s’apparente à peu près à un retour au 19ème siècle ou au moyen âge !
La droite est néanmoins très sympathique puisqu’elle permet à l’ensemble des journalistes économiques de la radio d’être pliés de rire ce matin en narrant le satisfécit du gouvernement devant les nouveaux chiffres de croissance. Cette dernière serait de 2,1% et donc supérieure aux prévisions.
Christine Lagarde a beaucoup parlé dans le poste de radio, le poste de télévision et le poste de PQR pour exprimer sa joie de voir la loi TEPA porter ses fruits. Rappelons que la loi TEPA visait à relancer la consommation des ménages… et que cette dernière fait en fait pâle figure – on sait bien qu’on n’a plus de pognon dans les poche – la croissance étant tirée par les exportations et les investissements de entreprises.
C’est d’autant plus grotesque que notre croissance est inférieure à celle de nos voisins, vous savez ? Ceux qui travaillent plus ou moins que nous selon qu’ils soient riches ou misérables.