Critiques Séries : Mad Men. Saison 7. Episode 1. Time Zones.

Publié le 15 avril 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Mad Men // Saison 7. Episode 1. Time Zones.


Nous voici arrivé au bout de Mad Men. En effet, après cette saison 7 (qui sera diffusée sur deux ans en deux parties), la série va s’arrêter pour de bon. Je ne suis pas nécessairement prêt à dire au revoir à cette série, notamment car elle m’a beaucoup touché durant ses six années précédentes. Mais plus le temps passe également et plus je me dis que Don Draper ne peut pas bien finir la série. Ce n’est pas possible autrement. On sent que « Time Zones » est le début de la fin d’une histoire. Il y a quelque chose qui dans cet épisode nous donne l’impression que la série est arrivée au bout de son chemin. Cela rend le tout particulièrement excitant mine de rien. On retrouve donc Don en Californie alors qu’il rend une petite visite à sa femme qui est actuellement sur le point de signer pour une série sur NBC. La manière dont la série nous replonge dans l’univers de Mad Men est très intéressant, cherchant encore une fois à montrer la morosité qu’il y a chez Don et ce même si ce dernier tente de reprendre du poil de la bête. En apparence uniquement puisque la dernière image de l’épisode nous laisse un Don déprimé et livide. Je dois avouer que je ne sais pas trop quoi attendre de la suite mais la série semble prendre un malin plaisir à nous balader pour mieux recentrer le tout.
Don est au fond du gouffre de toute façon, surtout depuis ce qui s’est passé à la fin de la saison précédente. Mais en touchant le fond, on sent que Don pourrait bien se donner les moyens de sortir la tête de l’eau. La morosité des deux saisons précédentes et la recherche du bonheur pourrait bien passer chez lui par l’abandon de tout ce qui le rend affable. Que cela soit le fait qu’il soit infidèle (il va même se retenir avec la femme de l’avion), que l’histoire de cette femme qui avait un mari qui buvait trop va l’empêcher de boire à l’issue de l’épisode sans compter sur la dernière image. Cette dernière image est presque une sorte de symbole que l’on pourrait montrer comme une manière de dire : il a touché le fond mais maintenant il est temps de se remettre en scelle. Cela ne sera pas facile puisque c’est Don Draper et pas quelqu’un d’autre mais de toute façon, je n’ai pas envie de voir Mad Men terminer sur un personnage déprimé. Je préférerais que Don termine mal en ayant été heureux. Don a pourtant déjà tout tenté pour faire évoluer sa vie et tenter de lui donner un nouveau souffle. Pour être heureux tout simplement. Sauf que rien n’a réellement fonctionné. Du coup, je me demande si le but de cette saison n’est pas non plus d’aider Don à trouver un nouveau boulot.
Le monde de la publicité est un monde de charognard et c’est ce qu’est devenu malgré lui Don. Sans s’en rendre compte il s’est enfermé dans un monde qui n’est pas celui qu’il aime. Sinon il serait heureux. Même aux moments les plus intéressants de sa carrière (ses idées folles, etc.), rapidement tout retombait comme un soufflé. Il était heureux quelques minutes et puis s’en va. C’est donc peut-être ça la réponse au bonheur de Don. Au fond, le monde de la publicité n’a pas plus été bénéfique à d’autres personnages. Je pense par exemple à Peggy. Cette dernière, en quittant l’agence dans la saison 5, voulait évoluer et grandir. Sauf que dans la saison suivante elle s’est retrouvée plus ou moins au point de départ et tout cela n’a pas été en s’arrangeant. La pauvre n’a de toute façon pas les épaules même si elle tente de garder les apparences. Car ce monde c’est aussi un monde d’apparence. La vie brisée de chacun des personnages de Mad Men ne transparait jamais lorsqu’ils sont au boulot. Il n’y a que dans des moments de vie privée, des moments intimistes, que les personnages commencent à montrer leurs faiblesses et surtout leurs problèmes. Car tous les personnages de Mad Men ont des problèmes avec eux même.
Sauf peut-être pour Pete. Ce dernier n’était pas heureux à New York. C’était même une catastrophe. Le fait qu’il soit maintenant heureux est une très bonne chose, on a un personnage légèrement moins ennuyeux et surtout moins tête à claques en face de nous. La petite visite de Don des locaux de l’agence à Los Angeles était là aussi une bonne idée. On sent à quel point Pete a grandi en prenant son propre envol et c’est tout bénéfique pour le personnage. Je ne sais pas s’il est nécessaire de faire revenir Pete dans la série par la suite, je trouve que c’est une conclusion plus qu’honorable pour un personnage qui n’a jamais été le centre névralgique de Mad Men. L’an dernier il avait eu droit à une grosse dépression, devenant une sorte de miroir de ce qu’il ne voulait pas être (Don), un peu comme Peggy d’ailleurs. Cette dernière avait aussi trouvé le moyen de devenir ce qu’elle ne voulait pas. Don est devenu pour les personnages une sorte de modèle à ne pas suivre mais petit à petit tout le monde a fait sa dépression ou est tombé dans un ravin dans sa vie. Pete est donc plus libre et cela se ressent. Cela fait même plaisir de voir un peu de légèreté après la morose saison précédente.
J’aurais tout de même trouvé dommage de ne pas creuser un peu plus le fait que Pete peut être heureux. Il fallait qu’il change d’environnement. Je me demande si, en voyant Pete à Los Angeles, Don ne va pas être tenté de faire la même chose. Surtout que sa femme est elle aussi à Los Angeles pour le tournage de sa série. Don ne comprend pas Megan non plus. C’est quelque chose que l’on sait depuis le début de la saison 5. Elle est trop jeune et a envie de mordre la vie à pleines dents alors que pendant ce temps Don commence à devenir quelqu’un qui ne sait plus trop comment vivre sa vie justement. Il s’est presque résolu à ne plus chercher à comprendre sa femme, enfermé dans une relation qui ne lui convient plus finalement. Il y a de très bonnes scènes à Los Angeles au restaurant notamment. J’ai aussi adoré cet homme qui parle du couple de Don et Megan comme de son couple préféré. Il est vrai que d’un point de vue des apparences c’est un couple sans histoire mais d’un autre côté on se rend compte que c’est un couple à une seule dimension. Peggy de son côté est en train de tomber là où elle ne voulait pas tomber quand elle a quitté son poste aux côtés de Don dans la saison 5.
Les scènes de Peggy et Don clôturent donc cet épisode et tout ça de façon merveilleuse. De voir Elizabeth Moss fondre en larme au milieu de son salon était… absolument fabuleux. Enfin, il y a la scène de l’aéroport, grande référence à la séquence d’ouverture de Le Lauréat (1967) de Mike Nichols, comme Dustin Hoffman. Avant d’avoir découvert que c’était une référence à ce film j’avais pensé que c’était une référence à Jackie Brown de Quentin Tarantino qui utilise la même scène.
Note : 8.5/10. En bref, une très belle ouverture.