quand le discours du Medef engendre la haine de l’entreprise et des partis de gouvernement

Publié le 15 avril 2014 par Mister Gdec

j’ai longtemps laissé infuser et maturer ma colère, avant de vous la livrer. Je trouve en effet de plus en plus insupportable, depuis des mois, l’arrogance de ce syndicat de grands patrons "néo" libéraux qui dicte sa conduite à notre gouvernement, si complaisant envers ses exigences rétrogrades et si condescendantes envers le bon peuple de France…

Il me fallait accumuler des preuves, affûter mes arguments, intensifier mon discours. J’espère profondément qu’il sera partagé, car je sens monter en moi la colère de bien d’autres, qui en ont ras le bol de se laisser manger la laine sur le dos sans que personne ne réagisse et, pire, qu’un gouvernement que l’on aurait pu croire par un avis hâtif  "de gauche" ne remplit pas son rôle comme s’il l’était vraiment :  défendre non pas l’intérêt de ceux qui ont déjà tant, mais des plus humbles. C’est à mon sens bien plus sûrement cela qui s’est joué dans les dernières élections municipales qu’une soudaine envie de mes concitoyens de se précipiter vers une droite tout aussi incapable de défendre leurs intérêts. . Et qu’a fait celui qui prétendait avoir compris le message ? Il nomme un premier ministre encore plus droitier avec quasiment la même bande de joyeux drilles fauxcialistes qu’avant….Belle leçon de compréhension de texte.

L’histoire de lever le prétendu "verrou" du SMIC était malheureusement à prévoir… Il est à mettre en convergence d’idées, dans la droite lignée des propos d’un autre fauxcialiste,  avec  le fait que le PS ait tenté un rapprochement (vite déprogrammé devant le tollé général y compris dans ses rangs)  avec Peter Hartz, conseiller de Schroeder (une référence que ne niera sûrement pas Hollande, qui s ‘en inspire si ostensiblement), malgré les démentis officiels qui ne convainquent que les gogos. Mais c’est aussi, bien entendu, une  revendication récurrente de ce syndicat patronal, qui n’en prend que plus de poids et soulève d’autant plus d’inquiétude qu’elle trouve aujourd’hui un contexte et un discours politique dominant, par delà les deux partis qui se partagent invariablement le pouvoir,  qui ne lui sont pas défavorables…

Ceci est d ‘autant plus vrai et constatable par tout un chacun qu’il ne manque pas d’économistes d’inspiration libérale sur les médias les plus visibles pour encourager ce genre d’idéologie au service des puissances financières de ce monde, comme l’a prouvé encore hier soir l’émission infecte de propagande idéologique dominante qu’est de toute évidence Mots Croisés. Ainsi, on n’y  a guère vu ni entendu, dans aucune de ces émissions, l’un de ces économistes atterrés qui constituent pourtant une possibilité de débat alternatif et un peu plus constructif que ces assemblées auto-satisfaites et si évidemment idéologiquement convergentes qui s’auto-congratulent en se lançant de beaux sourires de connivence, comme ce fût le cas hier soir de ce si peu socialiste Le Guen envers ce pourtant si droitier Woerth… Qui par delà leurs prétendues divergences politiques de façade (on en arriverait presque – ô honte suprême – à donner raison au FN et à leur dénonciation du système UMPS que j’ai pourtant toujours rejeté…) appellent tout deux dans une sorte de délire mystique, caractérisé par une forme de concours de l’extrême, à davantage d’austérité, davantage de compétitivité, davantage de flexibilité  ( pour les moins favorisés cela va d e soi…). Ils emploient tous deux le même jargon politico-économique univoque et exclusif de toute autre conception alternative jugée ridicule (comme le pauvre Delapierre l’a appris hier à ses dépends) qui réclame toujours moins de charges (comme si elles n’étaient pas destinées à concourir à la solidarité nationale),  toujours plus de réformes qui ne vont bien sûr pas assez vite, toujours plus d’aides et de contrats échappant au droit commun, toujours moins de dépenses de santé, tout cela étant réputé libérer nos (grosses, très grosses….) entreprises du joug intolérable de l’état nation qui les asservirait…. Marre de ce discours de langue de bois. Comment voulez-vous après cela que les gens aient envie de voter, alors qu’ils ont de plus en plus éminemment conscience que leur vote a si peu de poids ? Et comment voulez-vous que les citoyens s’investissent durablement dans un emploi qui les malmène et dont les patrons leur font comprendre si lourdement qu’ils sont l’unique variable d’ajustement ? Et qu’ils assènent leur sempiternelle vérité indiscutable et d ‘un cynisme insupportable sur le coût du travail sans jamais s’interroger sur le poids des dividendes,qui ne cesse d’augmenter ?

Conclusion :

en mode Tonton fligueur : "on pourra pas y couper, va falloir leur foutre sur la gueule pour leur montrer de quel bois on se chauffe ! Yen a marre de se faire baiser sans broncher !"

en mode Intellectuel de bazar : "il est temps de tourner la page de ce capitalisme outrancier déconnecté des réalités populaires pour aller vers des options alternatives qu’il s ‘agit de déterminer dans le cadre d’un processus démocratique et participatif"

Post-scriptum : j’apprends que Laurence Parisot s’est transformée en vile gauchiste en proférant des propos dignes d’un twittos du FDG… ça s’arrose ! >

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