L'énigme de la rue Saint-Nicaise de Laurent Joffrin

Par Emeralda @emeralda26000


Le livre :


L'énigme de la rue Saint-Nicaise de Laurent Joffrin aux éditions J'ai Lu, 443 pages, 8 €.
Pourquoi cette lecture :
En premier : J'aime les romans policiers et historiques. 
En second : J'aime les sagas qui permettent de retrouver des héros attachants régulièrement dans de nouvelles aventures. Je sais déjà qu'il y a un second tome...  
En troisième point : J'aime que l'on me propose des partenariats qui me correspondent vraiment (merci J'ai Lu).
Voila donc mon tout pour cette lecture
Le pitch :
Le jour de Noël 1800, une bombe manque de tuer Bonaparte, qui se rendait en carrosse à l'Opéra. Le Premier consul mandate Donatien Lachance, jeune détective à l'intelligence acérée, précurseur de la police scientifique et séducteur invétéré. On accuse d'emblée les républicains, mais Lachance n'y croit pas. Il cherche à protéger Olympe, une jeune républicaine exaltée qu'il a follement aimée et qui apparaît en haut de la liste des coupables potentiels, tout en poursuivant la piste des monarchistes extrémistes. 
Parviendra-t-il à triompher des comploteurs sans tomber dans les intrigues du pouvoir et le piège des grands sentiments, grâce à ses talents d'enquêteur et de galant ?
Ce que j'en pense : 
Belle entame avec Bonaparte alors général, mais aussi premier Consul et toujours plein de fougue avec son pauvre secrétaire Bourrienne mît un peu à mal, mais faisant bonne figure. 
La littérature au cœur du sujet ? J'adore forcément puisque j'aime lire et si possible pas seulement un tas d'âneries même si parfois cela détend mon mono-neurone. 
Reste que cette mise en bouche nous mène vers l'horreur. 214 ans après, cela me fait frissonner car rien n'a changé au fond. 
Côté protagonistes, on est servi, on a du beau monde et limite, il y a foule. 
Donatien Lachance, le personnage principal, est beau, mais son âme est disons plus sombre. Il a beau être dans la police et donc en théorie du côté des gentils, il faut replacer les éléments dans un contexte historique post-révolutionnaire, très sanglant, avec des événements qui feraient frémir même les plus endurcis. Le fait d'abattre de sang froid un enfant par exemple...
Vous l'aurez compris, Donatien n'attire pas d'emblée ma sympathie. 
Heureusement, il est homme de parole, fidèle en amitié et garde un certain idéal. J'apprécie moins son ambition. Il n'est donc point parfait et c'est bien ainsi car rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. 
Le retour sur son passé plus en détail que nous offre l'auteur m'a permis de mieux le comprendre, mais pas forcément de tout lui pardonner. Je pense qu'il aurait pu être différent. 
Et puis au fil des pages, Donatien devient plus sympathique. Je ne peux pas dire que je l'aime beaucoup, mais je le trouve indéniablement plus humain. 
Bonaparte est fougueux, fin stratège même si parfois sa stratégie justement se résume à foncer tête baissée. Il ne veut rien laisser au hasard et épuise son monde. Il faut bien avouer que la tâche est rude pour remettre la France sur les rails. Il a déjà livré bien des batailles, mais celles a venir seront les plus rudes. 
Il reste vif, mais également borné. Enfin, il n'est pas dénué de cœur et de raison...
Joséphine me semble un brin trop frivole avec sa fille Hortense, mais cette vision m'est trop parcellaire. 
Fouché est un animal politique à sang froid. Comment le dépeindre autrement ? Les états d'âmes, il ne connaît pas. 
Son histoire est rude, son caractère le sera tout autant. 
Hyacinthe possède une nature agaçante, mais avec des bons points néanmoins. Avec lui, j'ai souris un peu et il ne manque pas de courage ou de folie. C'est un homme qui a du cœur, de l'esprit et bien d'autres qualités. 
Olympe me laisse de glace par bien des aspects de sa personnalité. Elle est trop rigide, mais j'ai apprécié sa volonté de ne pas vouloir passé à côté de sa vie, de vivre les choses pleinement comme par exemple son amour pour Hyacinthe et son désir pour Donatien. Elle est courageuse également et possède aussi une volonté peu commune. 
D'autres personnages sont à découvrir au fil des pages. Il y en a pour tous les goûts !
Paris est admirablement décrite. On s'y retrouve très facilement pour qui connaît un brin la capitale. J'ai aussi retrouvé d'autres contrées et villes connues comme Saumur, Grenoble, Lyon, Vizille...
Les scènes de manière générale sont tout aussi bien dépeintes et parfois on souhaiterait presque moins de détails sordides. Ben oui, on apprécie de frissonner un peu, beaucoup, mais pas d'avoir la nausée en imaginant certains passages qui deviennent trop présents dans notre esprit. Je ne suis pourtant pas tellement impressionnable, mais quelques fois, je sature. Ceci étant dit, si je réagis autant, c'est également que l'auteur est assez talentueux pour me faire ressentir cela de manière intense rien que par sa prose. Ce n'est pas donné au premier venu. 
L'enquête est parfois mise de côté pour en apprendre un peu plus sur les protagonistes principaux. C'est intéressant car on se doute que ces informations nous seront utiles, mais parfois on aimerait être un peu plus dans le présent d'alors. Faut dire que c'est une période où la politique tient une place plus qu'essentielle. La France se reconstruit, se cherche encore. 
Un roman très riche dans tous les sens du terme qui mérite d'être lu. On y apprend ou revoit pas mal d'éléments de notre histoire en plus de résoudre une affaire policière. 
Et s'il fallait mettre une note : 15 / 20.