prendre ses distances

Par Richard Gonzalez

Damier sp. sur Orchis pourpre, Saint-Jurs, Alpes-de-Haute-Provence, le 8 mai 2008

On voudrait être un papillon. Savoir se poser léger près de l’amour, s’ébahir de frôlements d’elle. Etre capable de freiner la rotation immense de l’étreinte pour mieux mesurer toute la gravité de son orbite et parcourir sa courbe émouvante. Mais l’amour au présent ne se contente pas d’à-côté ni de légèreté. L'amour est à vivre, non à contempler. Réussir à s’émouvoir de toutes ses vagabondes résonances, c’est déjà s’en détacher. Faut-il froisser le cœur et ébrécher ses certitudes, faut-il regretter tant de gestes chers et de vibrants baisers pour goûter enfin à tout ce que fut l’histoire ?