La belle vie

Publié le 24 avril 2014 par Dukefleed
Tom Sawyer propre sur lui
En 1998, Xavier Fortin ne ramène pas ses deux fils à leur mère à l’occasion de la fin des vacances de Noël. Il entraine les deux enfants alors âgés de 6 et 8 ans dans une vie clandestine proche de la nature ; cette parenthèse va durer 10 ans. Recherché pour extraction d’enfants, leur vie est faite de fuite et de mensonges. Ce film porte sur la dernière cavale du trio. Les enfants ne sont pas séquestrés par leur père ; cette vie proche de la nature se veut une expérience de liberté originelle. Mais à l’adolescence, les enfants commencent à être attirés par une « vie normale ».Cette adaptation d’un fait divers se veut un rite initiatique, un passage de l’adolescence à l’âge adulte avec une remise en cause des valeurs et de la norme paternelle. Et le dernier quart d’heure du film vise à nous faire réfléchir à la question suivante ; mais qu’est en fait « la belle vie » ? Et c’est là où le film n’est qu’une mièvrerie au contenu hyper pauvre ; le spectateur en clairement trompé sur la marchandise. Tous les thèmes inhérents à cette histoire sont à peine évoqués où traités à la va vite ou pire encore de manière caricaturale ; un premier film aux allures de téléfilm d’un stagiaire. Le scénario passe clairement à côté des sujets clés : la relation père fils totalement biaisée par de jeunes esprits malléables ; le fond de la démarche paternelle et maternelle ; le cas de conscience de ces ados pris entre deux modèles ;… Si on ajoute à tout ceci des invraisemblances risibles dont la plus criante se situe au niveau des tenues vestimentaires du jeune homme. Ce jeune nomade est toujours en pantalon blanc nickel et ses T-shirt ou chemises toujours parfaitement repassé. La réalisation est souvent maladroite ; encore un exemple, les gros plans sur les poitrines des jeunes filles, fallait oser un traitement aussi peu inspiré du jeune adolescent attiré par les jeunes filles.Reste un intérêt indéniable au film, la valorisation du patrimoine paysager français. La Loire prend des airs de Mississipi et la Vallée d’Aspe de montagnes rocheuses. La bande son très folk américain n’y est pas pour rien. Cette balade country est un clin d’œil à « Mud » de Jeff Nichols, le talent en moins. Pas de fable par ici, juste un premier film peu inspiré. Jean Denizot s’acharne pourtant à vouloir faire le parallèle avec « Mud » et même de manière peu subtile encore une fois en nous mettant clairement le roman de Huckleberry Finn sous les yeux au cas où on n’aurait pas compris.Vous comprendrez que je ne conseille pas ce film ; 1h30 çà peut paraitre parfois interminable.
Sorti en 2014