Critique Ciné : Brick Mansions, jouons à saute moutons

Publié le 27 avril 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Brick Mansions // De Camille Delamarre. Avec Paul Walker, David Belle et Rza.


Faire un remake de Banlieue 13 n’était pas nécessaire mais en plus de ça, faire un très mauvais remake n’était pas nécessaire non plus. Camille Delamarre nous offre donc un remake plan par plan du film original sans donner aucune envergure et originalité à la chose. J’ai trouvé ça assez pathétique dans un premier temps. Surtout qu’étant donné que le remake est fait sans aucune surprise, j’ai réellement failli piquer du nez au bout d’une petite demi-heure. Les scènes d’action n’ont pas vraiment réussi à sauver le film, surtout que Camille Delamarre ne sait pas vraiment comment s’y prendre pour nous intéresser à ce qu’il raconte et l’on se retrouve donc avec un ramie réellement mauvais qui ne cherche jamais à nous offrir un peu de nouveauté. Le film est mis en scène comme énormément de films d’action plus ou moins daté (le coup du ralenti sur les scènes de combat c’est vieux comme le monde et l’on ne peut pas dire que cela donne une quelconque envergure à Brick Mansions). Bien au contraire, je trouve que tous les effets de style du réalisateur alourdissent énormément le film et lui donnent un ton particulièrement navrant.
Détroit, 2018. Damien, policier expert en arts martiaux, est chargé d'infiltrer le dangereux ghetto de Brick Mansions. Sa mission : neutraliser une arme de destruction massive détenue par le gang de Tremaine, qui règne sur les lieux. Pour ce faire, Damien devra faire équipe avec Lino, un habitant du quartier qui connaît la banlieue comme sa poche… mais qui a surtout une affaire très personnelle à régler avec Tremaine.
C’est un film torché (passez moi la violence de l’expression) qui n’a même pas condoléance pour le spectateur qui lui, subit ce spectacle. On sent que le scénario vient de Luc Besson. Les dialogues sont charcutés à bas de répliques particulièrement mauvaises et de scènes répétitives. Car oui, la mécanique de Brick Mansions est mal brossée et l’on a l’impression de constamment voir les mêmes choses encore et encore alors que personnellement, si j’ai été voir Brick Mansions c’était pour me divertir. Sauf que cela ne fonctionne pas vraiment. J’ai beau avoir une profonde admiration pour Paul Walker (paix à son âme), lui dédier le film n’était certainement pas lui rendre hommage. Le pauvre retrouve donc son nom apposé à un film qui n’a rien d’intéressant et qui finit même pas rapidement irrité le spectateur. A certains moments je me suis demandé ce que je faisais là. Notamment quand le scénario commence à faire des aller-retour. Les personnages sont quant à eux très lourds. On est loin du charme de Banlieue 13 qui fonctionnait bien et qui, sans être un modèle du genre, bénéficiait au moins d’un solide casting.
Car oui, tout ce que Brick Mansions tente de mettre en oeuvre ne fonctionne pas du tout. Cela aurait très bien pu être un Direct to DVD que cela ne m’aurait pas surpris. Il n’y a rien dans ce film qui inspire les bonnes choses, sans compter que Paul Walker n’est ici qu’un argument commercial. Banlieue 13 mettait en scène énormément de sauts d’immeubles à immeubles et de pirouettes en tout genre. Pour le coup, Brick Mansions ne pouvait nous offrir que les pirouettes de David Belle et c’est une bien maigre consolation. Je pense que l’on peut passer un deal entre vous et moi. Si vous avez vu Banlieue 13 alors il est impératif de ne pas aller voir Brick Mansions. Mais si vous n’avez pas vu Banlieue 13, il est aussi impératif de ne pas aller voir Brick Mansions (et de regarder le film original bien entendu). Je me demande s’ils seront capable de nous sortir une suite qui ne pourra être que complètement ratée. Paul Walker était quelqu’un de bien qui pouvait faire de très bons choix dans sa carrière cinématographique (The Hours est certainement le dernier en date) et puis tout d’un coup il ruine ses efforts là dedans.
Note : 1/10. En bref, de la bêtise au kilomètre.