Ecole de nancy

Publié le 28 avril 2014 par Aelezig

L’École de Nancy est le fer de lance de l'Art Nouveau en France ; son inspiration essentielle se trouve dans les formes végétales : ginkgo, ombelle, berce du Caucase, nénuphar, chardon ou encore cucurbitacée ; et animales, comme les libellules. Cette alliance s'appuie sur une recherche d'utilisation poussée dans la verrerie, la ferronnerie, l'acier, le bois pour mettre le beau dans les mains de tous et ainsi faire entrer l'art dans les foyers.

Villa Les Glycines, Saurupt

Les fondateurs définissent l'École de Nancy comme l'« alliance provinciale des industries d’art, sorte de syndicat des industriels d’art et des artistes décorateurs, s’efforçant de constituer en province, pour la défense et le développement des intérêts industriels, ouvriers et commerciaux du pays, des milieux d’enseignement et de culture favorables à l’épanouissement des industries d’art ».

Leur objectif est donc de faire rayonner la Lorraine, riche de ses nombreuses industries (aciéries, etc.) et artisanats d'art (cristalleries, ébénisteries, travail du verre, du bronze d'art, de la faïence et de la céramique) au filtre d'un sentiment patriotique issu de l'immigration de nombreux Français originaires d'Alsace et de l'actuelle Moselle qui, toutes deux, avaient été incorporées à l'Empire allemand depuis la Guerre de 1870. L'École de Nancy se voulait un art total par la collaboration de tous les corps de métiers (architecture, ameublement, arts décoratifs).

Les ateliers conjuguent la création de pièces uniques avec une production en série qui se veut à destination d'un public le plus large possible.

En dehors du végétal, l'inspiration vient aussi d'une réhabilitation du gothique flamboyant et du rococo, mais la présence du Japonais Hokkai Takashima à Nancy, de 1885 à 1889, aura également un impact sur le thème oriental de nombreuses œuvres.

Histoire et contexte

L'activité de cette École s'impose lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889 où Émile Gallé et Louis Majorelle voient leur talent reconnu, jusqu'en 1909 où le mouvement connaît sa dernière manifestation collective à Nancy, dans le cadre de l'Exposition internationale de l'Est de la France.

L'Art nouveau, né en Angleterre avec le mouvement Arts & Crafts, se généralise en Europe durant la décennie 1870–1880. Le nouvel intérêt des artistes et des artisans pour la vie quotidienne rencontre le goût du public pour la modernité, que se soit dans les décors urbain ou à l'intérieur des maisons.

Après le rattachement à la France au XVIIIe siècle, Nancy a perdu une grande partie de son attractivité et, en 1850, elle ne possède que 40 000 habitants. Les constructions du canal de la Marne au Rhin en 1851, et de la ligne de chemin de fer reliant Paris à Strasbourg en 1856, permettent le développement des industries chimique et sidérurgique en entraînent un nouvel essor de la ville. Des activités traditionnelles comme la céramique et le travail du verre trouvent un nouveau regain.

Mais c'est l'annexion de 1870 qui fait de Nancy la capitale de l'est de la France. L'afflux d'Alsaciens-Mosellans fuyant l'annexion allemande entraîne le développement de l'activité économique et intellectuelle ainsi que la construction de nouveaux quartiers. L'Art Nouveau sert de ciment culturel pour toutes ces personnes qui ont trouvé refuge à Nancy.

L'Ecole regroupe des artistes et artisans mais aussi des entrepreneurs, des journalistes, des amateurs d'arts…

Brasserie Excelsior

La guerre de 1914 puis le développement du mouvement Art déco marginalisent l'Art nouveau. Comme dans le reste de l'Europe, le style est dédaigné jusqu'au début des années 1980. Dans les années 1970, des opérations d'urbanisme entraînent la destruction de nombreux bâtiments appartenant à ce courant... La verrière de Jacques Gruber, située dans l'actuel bâtiment Crédit Lyonnais, est menacée de destruction en 1976. Elle est sauvée par le service des monuments historiques.

En 1999, est célébrée l'année de l'École de Nancy. Cet anniversaire est l'occasion de restaurer et d'exposer des œuvres qui étaient jusque-là conservées dans les réserves du musée. Entre 1998 et 2000, on réalise une opération de restauration et de mise en valeur de près de 350 ouvrages d'architecture.

Aujourd'hui, les œuvres de l’École de Nancy participent à l'identité de la ville et constituent un vecteur de communication.

Quelques oeuvres architecturales majeures

Symbole de progrès, le fer, puis l'acier, donnèrent à l'Art Nouveau, les moyens techniques nécessaires au renouvellement des formes, tant souhaité par Viollet-le-Duc, et parfois même les suscitèrent. L'ensemble des réalisations de l'architecture 1900, à Nancy, nous montre à quel point la diversité des matériaux utilisés est grande. La pierre d'Euville, le grès, la meulière, la céramique, la brique, le bois, le verre, et bien sûr le fer, sont à la disposition de l'architecte ou du décorateur. Le métal a toutefois une place à part: c'est le matériau le plus apte à s'adapter à la fois à la structure et au décor architectural. Sa nature ambivalente lui permet de transcender l'antagonisme existant entre ces deux systèmes, et d'en faire une synthèse harmonieuse.

Sur les 250 bâtiments recensés par le ministère de la culture, environ une cinquantaine sont protégés au titre des monuments historiques, notamment :

  • la villa Majorelle
  • le quartier de Saurupt et ses villas
  • la brasserie Excelsior
  • la chambre de commerce et d'industrie de Meurthe-et-Moselle
  • le musée de l'École de Nancy qui présente la riche collection léguée par Eugène Corbin, principal mécène du mouvement.
  • le musée des Beaux-Arts de Nancy présente une riche collection Daum dans une muséographie originale.
  • la maison Chardot, cours Léopold, flanquée d'autres demeures de style Art nouveau.

D'après Wikipédia