L’eau à Bali : indignation à Amed

Par Balisolo @balisolo

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Article rédigé par Alain, retraité vivant à Bali, contributeur et ami de Balisolo.

J’ai accompagné un ami journaliste français qui faisait un sujet sur les problèmes d’eau à Bali et notamment à l’est de Bali, dans la région de Karangasem. Grâce au tourisme (partage de l’eau entre résidents expatriés ou hôtels, installation de l’eau publique PDAM), le problème de l’eau est presque réglé à Amed et ses villages environnants. En revanche, dans la partie oubliée de la broken road, autour de Seraya Timur, là où les touristes ne s’arrêtent jamais, les choses sont totalement différentes.

De chaque côté de la route, de nombreuses familles vivent dans le dénuement le plus absolu, dans des conditions souvent moyenâgeuses. Ces familles n’ont pas de travail, vivent sans revenus fixes, parfois d’un peu d’artisanat. Il est impossible pour elles de se raccorder au service d’eau publique qui passe pourtant juste devant chez elles et la situation est bien pire pour ceux qui vivent isolés dans les montagnes.

Pour subvenir à leurs besoins quotidiens en eau, les deux familles que nous interrogeons et particulièrement les femmes et les jeunes filles doivent parcourir 4 Km aller-retour pour atteindre un lit de rivière d’eau croupie. Pour ceux qui connaissent un peu cette route, vous savez combien elle est difficile, montées et descentes se succédant.. imaginez-vous avec la charge de l’eau sur la tête en plus. Ce chemin, elles doivent le répéter 3 fois par jour, soit 12 Km par jour et plus de 6 heures de temps consacré à cette tâche pénible mais vitale. Quand les filles vont à l’école, le volume à consommer est moindre bien sûr. Une fois l’eau croupie montée chez elles, les femmes la font bouillir longuement afin de la rendre consommable, cela représente 30 à 40% de perte du volume initial.

Quelle misère à deux pas de chez nous ! Quand je pense que certains s’abreuvent d’un verre de vin à 200 000 IDR le verre, que la moyenne de consommation d’eau dans les hôtels est de 300 litres par chambre et par jour, qu’on arrose les greens de golf sans compter… tout ce contraste me fait HURLER !

Pourtant malgré ce profond dénuement, ces habitant sont heureux. Un bonheur simple. Ils ne nous ont pas laissés repartir sans partager le thé et quelques pop-corn de leur fabrication. N’est-il pas vrai que ce sont ceux qui possèdent le moins qui donnent le plus ?

Le but de ce partage est avant tout d’informer. Ensuite, toute solution à ce problème sera la bienvenue. A nos neurones…