Le 1741

Par Gourmets&co

Cette belle table strasbourgeoise ouverte en mai 2012 vient d’obtenir une première étoile Michelin bien méritée. Face au Palais-Rohan, dans une ancienne maison bourgeoise joliment rénovée, l’établissement ne manque pas de charme. Quatre niveaux pour une quarantaine de couverts seulement, des fauteuils Louis XVI, de la toile de Jouy, des teintes poudrées, et un boudoir très girly gentiment coquin. Au 2e étage, plus design, cuisine ouverte et grande table d´hôtes. L’artisan du succès est le chef étoilé Thierry Schwartz. Mais, dorénavant, c’est Olivier Nasti que l’on retrouve aux manettes, celui-là même qui vient de décrocher sa deuxième étoile pour Le Chambard (Haut-Rhin).

La nouvelle carte, imaginée par Olivier Nasti, est courte, dense. Il l’a voulue à l’image des lieux : bourgeoise, élégante, raffinée. Une belle présence de la mer et quelques classiques du chef comme son plat fétiche : l´œuf à 64°. C’est le grand huit, un festival de saveurs et de sensations que nous propose ce MOF 2007, passé chez Schillinger, Roellinger, et Haeberlin.

Les salsifis à la plancha, confits, truffe noire, noix de coquilles Saint- Jacques, sont une merveille d´équilibre, de subtilité et de caractère. Les cuissons sont parfaites. Le filet d’anguille fumé laqué au jus de volaille et agrumes est à pleurer… de joie. Olivier Nasti aime jouer avec l’acidité et utilise volontiers l’agrume pour réveiller un plat. Il le fait avec maestria, comme pour cette langoustine royale fouettée et sublimée par un beurre blanc au yuzu : un plat jouissif à saucer absolument. Accompagnée de sa mousseline de carottes citronnée, c’est vraiment notre plat fétiche. Inspiration terre et mer pour le St Pierre sauvage, joliment asticoté par un crémeux au chorizo et langoustines.

Côté viande, Noix d´entrecôte de bœuf wagyu (japonais, élevé en Australie, massé en musique…), degré de persillage 6 : avec sa pomme soufflée et sa béarnaise, un sans-faute pour ce plat classique. Mention spéciale pour le pigeonneau de nid, du goût, de la tendreté, une belle viande délicate magnifiée par le léger acidulé d´un oignon confit au citron. Servi avec son jus tranché au beurre noisette, une caresse…

Les intitulés des plats sont clairs, nets et précis, la présentation des mets est soignée mais sans chichis. Ici, point de sophistication, juste l’essentiel : des produits sublimés par un goût sûr et une technique sans faille.

Plus classiques, les desserts feront quand même le bonheur des becs sucrés. De belles alliances comme le Chocolat passion craquant au sésame ou la Noisette du Piémont accompagnée de sa poire Conférence à la vanille bourbon. Belle tenue pour le feuilles à feuilles trois chocolats, sorbet et grué de cacao. Mais dans l’ensemble un poil trop sucré à notre goût.

La carte des vins est impressionnante : elle annonce 2 000 références et 12 000 bouteilles… Riche et intéressante sélection de vins d’Alsace, beau choix de champagnes. La cave est en sous-sol, le client peut y sélectionner directement certains vins. Encore une bonne idée !

Le 1741
22, quai des Bateliers
67000 Strasbourg
Tél. : 03 88 35 50 50
www.1741.fr
Fermé le mardi et le mercredi
Le midi, menu du marché : 38 euros.
2 plats, 64 €
3 plats, 89 €
4 plats, 110 €
5 plats, 2 desserts, 130 €
Carte : 85 € environ