{Lecture} Yakaré/Hot line et Le monde du bout du monde de Luis Sepùlveda

Par Alittlepieceof @Alittle_piece

Lorsque j’ai découvert Sepùlveda il y a quelques années, ça a été un véritable coup de coeur littéraire. Coup de coeur confirmé avec ces deux nouveaux titres que j’ai lu lire de lui.

Un garçon de seize ans lit Moby Dick et part chasser la baleine. Un baleinier industriel japonais fait un étrange naufrage à l’extrême sud de la Patagonie. Un journaliste chilien exilé à Hambourg mène l’enquête et ce retour sur les lieux de son adolescence lui fait rencontrer des personnages simples et hors du commun, tous amoureux de l’Antarctique et de ses paysages sauvages. Il nous entraîne derrière l’inoubliable capitaine Nilssen, fils d’un marin danois et d’une Indienne Ona, parmi les récifs du Cap Horn, sur une mer hantée par les légendes des pirates et des Indiens disparus, vers des baleines redevenues mythiques.

J’ai eu un énorme coup de coeur pour ce roman. Il fera parti de ceux dont je crois, je me souviendrais longtemps, qui pourraient faire partie de ma bibliothèque idéale. Car c’est un roman extrêmement captivant dont les thèmes abordés me touchent tout particulièrement et qui, sous la plume de Sepùlveda prennent une merveilleuse saveur.
C’est superbement écrit et dès les premières pages l’auteur nous emporte dans un merveilleux voyage. Un voyage qui nous conduit au Chili, au large de la Patagonie. Ce texte court n’en ai pas moins passionnant car il regroupe énormément d’éléments tous aussi passionnant les uns que les autres. A la fois l’enfance du protagoniste qui rêvant de vivre l’aventure lue dans Moby Dick se fait engager sur un baleinier puis le voyage de ce même personnage, devenu adulte, partant sur les traces de son passé et d’un évènement écologiquement tragique. Le récit qui parle d’exil, de navigation maritime, de nature, de légendes indiennes…
Un livre hautement écologique à la fois drôle, bouleversant, militant, captivant.

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Tous les étés, Luis Sepúlveda propose aux lecteurs de El País, le grand journal espagnol, un feuilleton en six épisodes. En 1996 c’était Le Journal d’un tueur sentimental, en 1997 Yacaré et en 1998 Hot line.
Ces deux derniers on été réunis dans un même livre. Il ne s’agit pas des textes les plus connus de l’auteur, et pourtant, ils n’en sont pas moins tout aussi plaisant.

Yacaré

Le dirigeant des maroquineries Brunni à Milan meurt mystérieusement après avoir signé un contrat d’assurance-vie dont le bénéficiaire vit au fin fond de l’Amazonie. L’enquêteur de la compagnie d’assurance est un Chilien exilé et frileux, la fille de la victime a des yeux verts et étudie l’anthropologie…

Hot line

Un indien Mapuche, inspecteur rural, habitué à lutter contre les vols de bétail en Patagonie est muté pour indiscipline à Santiago où il découvre l’existence du téléphone rose, les hot lines, et prend conscience qu’on ne peut garder les mains propres en toutes circonstances, qu’il y a des responsabilités qu’il faut prendre.

Ces deux textes s’apparentent plus à des nouvelles qu’à des romans courts. Ils se lisent vite mais sont tout de même très prenants. C’est là toute la force de Sepùlveda, il accroche le lecteur dès la première ligne sans jamais le lâcher.
Peu importe ce qu’il raconte, je m’y plonge à coeur perdu.
Hot line
met en avant l’impunité qui règne au chili avec un petit air de western latino. Son personnage principal est très attachant.
Yacaré a pour thème la destruction des cultures indiennes en nous narrant l’histoire d’un trafic de peaux.
Il y a beaucoup d’humour dans ces deux textes qui restent proches des thèmes chers à l’auteur (l’écologie, la politique…). Ils peuvent être un bon moyen de découvrir l’auteur.