Les Feux de la Rampe

Publié le 03 mai 2014 par Olivier Walmacq

genre: comédie dramatique
année: 1952
durée: 2h15

l'histoire: Un comique du music-hall déchu se prend d'affection pour une jeune danseuse paralysée.   

la critique de Koamae:

Admirable. Ce film a beau avoir pris 60 piges, il reste un inoxydable joyau de l'histoire du cinéma. Immense classique du 7ème Art, sorti en 1952, Les Feux De La Rampe est l'un des plus grands films de Charles Chaplin, et accessoirement, mon préféré absolu de lui. Oui, devant Les Temps Modernes, Le Dictateur ou n'importe quel autre de ces films cultes pourtant admirables.
Plus long film de Chaplin avec presque 2h20 au compteur, Les Feux De La Rampe réunit Chaplin lui-même (logique), son fils Sidney, Claire Bloom, Norman Lloyd, et même Buster Keaton, dans un inoubliable numéro de clown muet rappelant les grandes heures de ces deux légendes du burlesque, devenues dans les années 50, des papis du cinéma.
En effet, Les Feux De La Rampe est réalisé et joué par un Chaplin de 63 ans... Il s'agit de son ante-pénultième film, et sûrement de son dernier triomphe total. Le temps de Charlot est révolu, et Chaplin arbore dorénavant des rôles diverses et variés, loin de son légendaire bênet moustachu. Pourtant, notre héros des Feux De La Rampe pourrait bien être une sorte de Charlot vieilli et désespéré. On tient ici un film nostalgique, essayant de revenir à une certaine époque, et c'est sûrement ça qui a fait le succès de l'oeuvre.

Chaplin interprète Calvero, un personnage un peu triste, qui vit dans un petit appartement et noie ses soucis dans l'alcool. Un jour, il rentre chez lui, bourré, et sent une odeur de gaz. Il sureprend alors, dans l'appartement voisin, une jeune fille ayant tenté de mettre fin à ses jours en ouvrant le gaz. Il la sauve et l'accueille dans son chez lui. Cette jeune fille, c'est Terry, une jeune danseuse dépressive et hypocondriaque, d'à peine 20 ans.
Elle se figure qu'elle a un problème aux jambes, ne peut pas marcher et ne pourra jamais plus danser. C'est un coup dur pour elle, et Calvero tente de lui faire retrouver l'espoir et le goût de la vie. On découvre alors qu'il est une ancienne star du music-hall, un clown aux allures de vagabond, qui a connu un grand succès, et est aujourd'hui un has-been.
Le personnage de Terry lui fait de plus en plus se rappeler de sa jeunesse, jusqu'à faire plusieurs rêves incluant ses anciens numéros de clown, où il brillait. C'est décidé: Calvero veut faire son retour, toujours aidé par Terry. Un come-back qui sera des plus périlleux, passant par les bides et les rôles alimentaires...

Jamais longuet malgré sa durée imposante, le film est, pendant toute sa durée, une pure merveille de nostalgie et d'optimisme. Chaplin est purement magistral (un de ses plus grands rôles, clairement), mais les autres acteurs ne sont pas en reste, à commencer par Sidney Chaplin, superbe en Neville, ce jeune musicien un peu timide et maladroit, qui fera vaciller le coeur de Terry.
Le film, remarquablement bien tourné, offre quantité de scènes mémorables, tour à tour drôles, touchantes, larmoyantes (c'est avant tout un drame). Larmoyante est la fin du film, d'ailleurs. Une dernière séquence inoubliable et peut-être la plus belle de toute la filmographie de Chaplin. Pourtant, la scène la plus mémorable des Feux De La Rampe reste sans aucun doute ce numéro incroyable entre Chaplin et Buster Keaton, qui fera à nouveau la gloire de Calvero, une gloire malheureusement éphémère. Absolument rien à dire au sujet de cette séquence hilarante, 10 minutes de bonheur muet rappelant le bon temps. En bref, Les Feux De La Rampe n'a pas à rougir des anciens Chaplin. Mieux encore, il est de ces films que l'on peut appeler des diamants bruts, et qui ne prendront jamais la moindre ride. Pardonnez-moi cette chronique sans doute un peu courte pour parler d'un pareil monument, mais, face à la perfection absolue, je ne vois jamais vraiment quoi dire. Immense.

note: 20/20

critique disponible sur Le ciné de Koa: http://lecinedekoa.canalblog.com/

Koamae, également auteur sur ce blog, m'a permis de transférer sa chronique ici. Un grand merci à lui !