Le gang de la clé à molette de Edward ABBEY

Par Lecturissime

   

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"Tout patriote doit être prêt à défendre son pays contre son gouvernement."

Ce que j'ai aimé :

La magnifique nature sauvage des Etats-Unis, celles des canyons et des rivières infinies est peu à peu saccagé par la prolifération des installations liées au développement industriel : bases de lancement de missiles, lignes haute tension, voies ferrées, autoroutes. La nature est enlaidie, dénaturée, comme lors de la construction du barrage et de la centrale de Glen Canyon 1955. Le Colorado est canalisé et l'un des plus beaux canyons des Etats-Unis noyé sous les eaux de la retenue.

Quatre destins vont s'unir pour faire preuve d'"éco-activisme", nécessaire combat même s'il est sans espoir contre cette industrialisation à outrance : Doc Sarvis, chirurgien à ses heures, Bonnie Abbzug, juive assistante du doc, Georges Hayduke, des Forces spéciales du Vietnam, un homme "plein d'amertume" devant le spectacle des bulldozers dénaturant le paysage et enfin Seldon Seen Smith un mormon doté de 3 femmes et désolé lui aussi de la disparition des paysages idylliques des canyons englouti par le barrage de Glen Canyon "étranges ampithéâtres appelés Music Temple et Cathedral in the Desert". A quatre, ils vont lutter avec leurs armes, clé à molette et dynamite contre les géants de l'industrialisation.

"Tout ce fantastique effort - machines géantes, réseaux d'autoroutes, mines, tapis roulants, pipe-lines, silos, voies ferrées et trains électriques, centrales électriques de cent millions de dollars, dizaine de milliers de miles de lignes à haute tension et de pylones, destruction des paysages, de paturâges, de maisons, de lieux sacrés et de cimetières indiesn, empoisonnement du dernier réservoir d' air pur des Etats-Unis, assèchement de ressources en eau potable précieuse - tout ce travail éreintant, ces dépenses épuisantes et ces écoeurantes insultes à la terre, au ciel et à l'homme, pourquoi ? Tout ça pourquoi ? Mais pour éclairer les futurs immeubles de San Diego et de Los Angeles, pour illuminer les centres commerciaux et le sparkings à deux heures du matin, pour alimenter en énergie mes raffineries d'aluminium, les usines de magnésium, les fabriques de vinyle-chloride, les fonderies de cuivre, pour faire briller les tubes au néon qui justifient (pauvre justification) Las Vegas, Albuquerque, Tucson, Salt Lake City, les métroples amalgamées de la Californie du Sud, pour maintenir en vie cette gloire putréfiée et phosphorescente (de là toute gloire s'en est allée) appelée Centre-Ville, Vie Nocturne, Wonderville, USA."

Après quelques coups de maître, ils vont être traqués au fond des canyons qu'ils défendent et connaissent heureusement comme leur poche... Le rythme devient alors haletant jusqu'au final explosif !

Hymne à la désobéissance civile, cette épopée contée par un amoureux de la nature est à lire et à méditer sans tarder...

Ce que j'ai moins aimé :

- Quelques longueurs, légères...

Premières phrases :

"Lorsqu'un nouveau pont entre deux Etats souverains des Etats-Unis esta chevé, arrive l'heure des discours, des drapeaux, des fanfares et de la rhétorique techno-industrielle amplifiée par haut-parleurs. A l'adresse du public. La foule patiente. Le pont, orné de banderoles, d'oriflammes et de bannières flamboyantes, est prêt."

  

@panoramio

Informations sur le livre :

http://www.gallmeister.fr/livres/fiche/58/abbey-edward-le-gang-de-la-clef-a-molette

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Du même auteur : Le retour du gang

D'autres avis :

Lecture commune avec Manu

Papillon ; Keisha 

Le gang de la clé à molette, Edward Abbey, traduit par Jacques Mailhos, Gallmeister, avril 2013, 552 p., 25 euros