Harpignies

Publié le 06 mai 2014 par Un_amour_de_bd @un_mour_de_bd

Chronique Harpignies : pour l’amour de l’art

Scénario de Darnaudet, dessin de Elric

Public conseillé : adultes/adolescents

Style : récit intime Paru chez Paquet, le 12 février 2014


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L’histoire

Perpignan, avril 2013. Le jeune Eric Harpignies se rend à l’enterrement de sa grand-mère. Ce qui n’est pas vraiment la tasse de thé de ce jeune homme, dessinateur sans travail. Au retour du banquet familial, sa mère lui annonce qu’ils se sont séparés du dernier tableau de leur ancêtre, le moyennement célèbre Henri Harpignies. Il ne reste que quelques dessins qu’Eric prend avec lui.
Valenciennes 1846, le jeune Henri Harpignies abandonne la musique pour rentrer en tant qu’apprenti dans l’atelier du maître Achard.
De retour pour Paris, le train d’Eric s’arrête sans raison à Montpellier. Pour passer le temps, (le prochain train ne part que le lendemain) Eric se rend au musée Fabre afin de traquer les tableaux de l’ancêtre. Attiré par une jeune femme qui dessine, il s’approche et lie conversation. La jeune femme lui propose de boire un verre, puis les deux jeunes gens enchaînent sur une nuit blanche…


Ce que j’en pense


« Harpignies » est album étonnant. Ce récit semi-autobiographique est l’oeuvre de Elric/Eric Dufaux Harpignies, petit fils du peintre Henri Harpignies et de François Darnaudet, son ami et scénariste. Ces deux auteurs se sont grandement inspirés de la vie d’Elric/Eric en y mettant de vrais morceaux de vie, aisni que le récit « historique » de la vie du peintre Henri Harpignies.
Le résultat est aussi étrange que troublant. Les scènes modernes de la vie d’Eric/Elric sonnent vraies et sincères, tandis que les constants flash-backs qui déroulent la vie de son ancêtre sont assez statiques. C’est clair, l’intention des auteurs étaient d’établir une sorte de parallèle entre la vie des deux jeunes hommes, séparés par un siècle et demi.
Je n’ai pas été « ébloui » par cette tentative, mais j’ai beaucoup apprécié la sincérité et la vérité du récit moderne.
La recherche de ses racines, une histoire d’amour qui débute et une belle réflexion sur l’Art et la beauté, il ne m’en faut pas plus pour aimer profondément ‘Harpigies » !
Avec des dialogues qui sonnent justes et des réflexions profondes et sincères, Darnaudet et Elric ont su me toucher.

Le dessin


Avec son trait « ligne claire », Elric me rappelle un peu trop des bandes dessinées destinées à la jeunesse. Simplicité du dessin et de la mise en place (cadrage classique, presque théâtral), sont là pour servir cette histoire simple et vraie. Je n’ai pas été impressionné par sa technique, mais je pense qu’elle sert plutôt bien l’histoire et se fait rapidement oublier.
Pourtant, c’est évident, Elric possède un vrai talent graphique. Quand il reprend des tableaux à la manière de son ancêtre, les cases éclatent. De même, ces couleurs à l’aquarelle me semblent un peu trop pastels à mon goût.
Mais dans les moments ou Eric peint, la couleur, plus picturale, transforme les cases dans un décors de tableau. Enfin, le passage musical de la fin d’album laisse entrevoir de belles capacités d’expressivité.

Pour résumer


Album étrange et envoûtant, « Harpignies » est un récit sensible, un conte moderne qui parle d’amour, d’Art, de la vie tout simplement. Vrai, accessible, il devrait être obligatoire dans les écoles d’art. Même si le dessin (trop ?) simple d’Eric m’a fait un temps hésité, j’ai été transporté par la grâce simple qui se dégage de cet album pas comme les autres.