“Beaufort” - une plongée dans la société israélienne à 60 ans

Publié le 17 mai 2008 par Dornbusch

Sur les stands du Salon du Livre dont l’invité d’honneur était Israël j’avais acheté le roman “Beaufort” de l’auteur israélien contemporain Ron Leshem (l’image ci dessous est la couverture du livre dans les pays anglo saxons et pas celle en France, tirée de l’affiche du film sorti peu de temps après, cette image me semble plus en lien avec le contenu du livre).

L’occasion pour moi de découvrir une nouvelle génération d’écrivains israéliens, par opposition aux “monuments” des générations précédentes, dont la figure emblématique était au Salon du Livre Amos Oz, mais des écrivains peut être plus proche de la réalité de la société israélienne contemporaine - qui est sans doute pour le peu que j’en connais, plus éloigné de nos sociétés européennes que nous le pensons (et le souhaiterions peut être).

Je n’avais pas encore eu le temps, happé par l’actualité, de dire quelques mots de cet ouvrage mais cette époque de commémoration des 60 ans d’Israël me redonne un créneau.

C’est un roman dur. En 2 mots, il raconte la vie d’une unité militaire installée dans un fort du Sud Liban (fort “croisé” d’où ce nom de Beaufort), à l’époque du retrait du Liban au début des années 2000.

Après de premières pages de style très “céliniennes”- est-ce-du au traducteur ?- , on plonge dans une spirale angoissante et oppressante ou les passages lumineux annoncent invariablement la mort d’un des personnages sous les missiles et les balles du Hezbollah, invisible et omniprésent. Les 6 derniers mois ou l’unité sait qu’elle est inutile, puisque le retrait a été annoncé, et que chaque nouveau mort est encore plus lourd à admettre puisqu’il semble être “mort pour rien” sont particulièrement durs.

Evidemment, le thème de l’unité militaire, dans une armée de conscription, est aussi un moyen de tracer un portait de la société israélienne et de tous les jeunes d’une génération. On ne peut qu’être impressionné, vu de France, par les coupures “mentales” de cette société, entre jeunes d’origines askhénazes et “autres”, entre religieux” et autres, entre habitants des villes “du Sud” et habitants de Tel Aviv.

Ce doit être aussi pour nous, vu de France, l’occasion de comprendre que la société israélienne, comme ses voisines, sont complexes et différentes des idées sans doute simplistes que nous croyons en avoir.

Je souhaite à nouveau cette année, à l’occasion du Congrès du PS, déposer une contribution “à plusieurs voix” sur la question de la paix au Proche Orient, j’y reviendrai dans les prochaines semaines. Avant tout je crois qu’il faut faire preuve d’une grande modestie et ne surtout pas essayer de parler à la place des acteurs locaux, plongé dans un mode dont nous n’avons qu’une faible connaissance.

David Dornbusch