Tu nous la copieras

Publié le 17 mai 2008 par Doespirito @Doespirito
L'anecdocte a été racontée par Bruno Léandri dans ses chroniques de Fluide Glacial. Le 5 mai 1821, quand Napoléon est mort à Sainte-Hélène (son fils Léon lui ayant crevé le bidon, selon la célèbre comptine), la photo n'était pas encore inventée. On n'a donc que des dessins ou des gravures de Bonaparte mort, exposé sur son lit de camp d'Austerlitz. La première photographie digne de ce nom (il faut se méfier, maintenant...) est due à Joseph Nicéphore Niépce, qui immortalisa sa propriété à Saint-Loup-de-Varennes (ci-dessous) en 1826 ou 1827.
Si vous me suivez, vous en déduisez qu'un photographe se joignit donc à l'expédition envoyée à Sainte-Hélène pour ramener les cendres de l'Empereur, 19 ans après sa mort. Le 15 octobre 1840, Gouraud, Bertrand, Joinville, Marchand et les autres présents lors de l'exhumation ont le choc de leur vie en découvrant le visage certes émacié mais intact de Napoléon. Mais Le Dr Guillard craint que l'air n'active la décomposition du corps et on referme tout, au bout de 2 ou 3 minutes à peine. Le malheureux photographe présent n'a pas le temps d'opérer (les temps de pose sont colossaux, à l'époque). En plus, cet animal a abimé son appareil et il pleut des hallebardes. Tout le monde n'est pas Robert Capa...

Notre ami se dit qu'il aura bien le temps, pendant le voyage du retour à Paris. Mais quand il refait une tentative, quelques jours plus tard, sur la Belle Poule, la décomposition a fait son œuvre. Plus question d'un cliché qui ne serait pas à la mesure de la gloire posthume du grand homme. Certains inventent des trucs géniaux et se font piquer l'idée. D'autres ont une belle invention entre les mains et ils vendangent les bonnes occasions de s'en servir...