PSYCHO: Savoir se pardonner à soi-même est le début de la réparation – Journal of Positive Psychology

Publié le 15 mai 2014 par Santelog @santelog

Se pardonner à soi-même commence par savoir faire amende honorable, expliquent ces psychologues de l’Université Baylor. Des conclusions, publiées dans le bien-nommé Journal of Positive Psychology, qui suggèrent, après avoir pris conscience et «  réparé  » un préjudice fait à autrui, de savoir aussi laisser couler.

De précédentes études ont en effet montré qu’une incapacité à l’auto-indulgence peut être un facteur de dépression, d’anxiété et même d’affaiblissement du système immunitaire. Après avoir fait du tort, certaines personnes estiment devoir "souffrir", avant de se pardonner à elles-mêmes et se sentent moralement obligées de s’accrocher à ces sentiments, expliquent Thomas Carpenter, étudiant au doctorat en psychologie et le Pr Jo-Ann Tsang, professeur agrégé de psychologie et de neurosciences à l’université de Baylor.

L’équipe a mené 2 expériences :

·   La première a demandé à 269 participants de se rappeler plusieurs infractions commises dans la vraie vie, des trahisons amoureuses aux gestes de violence physique. Les participants ont ensuite été interrogés sur leur capacité à se pardonner à eux-mêmes et jusqu’à quel point, sur les efforts entrepris pour faire amende honorable et réparer le préjudice (excuses, restitution etc…). Ils devaient également évaluer si l’autre leur avait pardonné et à quel point. Et enfin, si leur propre absolution leur semblait dans ce cas moralement acceptable. Plus les participants avaient fait amende honorable, plus ils considéraient leur pardon légitime.

Obtenir le pardon de l’autre contribue bien entendu aussi à s’autoriser à laisser aller…

Cependant, dans cette première expérience, les résultats varient selon l’importance du préjudice commis.

·   Dans une seconde expérience, 208 participants ont été interrogés sur une fausse hypothèse d’infraction, commune à tous les participants : leur responsabilité dans le licenciement d’un ami.

L’interview des participants apporte des conclusions similaires à la première expérience, hormis l’absence d’effet du pardon de l’ami hypothétique.

Ces expériences montrent que plus forte et longue est la culpabilité ressentie, moins le sujet est susceptible de parvenir à se pardonner à lui-même. Faire amende honorable contribue à réduire le sentiment de culpabilité. Prendre conscience du préjudice commis, reconnaître ses torts, se pardonner et s’efforcer de réparer, permet ensuite de mieux laisser aller.

Source: Journal of Positive Psychology 22 Apr 2014 DOI:10.1080/17439760.2014.910823 Tipping the scales: Conciliatory behavior and the morality of self-forgiveness (Visuel © gbzero – Fotolia.com)