De Guerre lasse : Un polar formellement au top!!

Par Filou49 @blog_bazart
15 mai 2014

Avant que les films sortis le 7 mai dernier ne disparaissent vite de l'affiche, balayés par les tempêtes de films cannois, ceux des princesses actrices, des westerns texans ou bien encore des stars de Hollywood déjantées,  un petit mot sur un de ces films sorti hélas dans la plus grande confidentialité.

Il s'agit de De guerre lasse, que je vous ai présenté dans un billet concours,  le second film du cinéaste Olivier Panchot qui après Sans moi un drame familial, s'essaie au thriller dans la belle tradition du genre, un genre souvent  malmené par le cinéma français ( dernier triste exemple en date Mea Culpa de Fred Cavayé).

Ici on est plus proche de James Gray ( mon maitre à penser, vous devez le savoir désormais) que chez Cavayé ou Olivier Marschall. En effet cette belle plongée dans le grand banditisme de  Marseille surfe aussi allégrement sur la tragédie familiale, avec le retour d'un fils maudit, qui après avoir déserté la légion étrangère, revient dans la cité phocéenne pour retrouver son amour de jeunesse et faire des retrouvailles famililales complexes et chargées de secrets et de menaces. 

Le sécnario traite énormément de sujets ( les effets et les cicatrice mal refermées de la guerre d’Algérie,  le tabou de l'inceste, la corruption...), parfois même un peu trop en une heure trente de films, et si l'intrigue n'évite pas toujours le déja vu avec ces affrontements entre la mafia corse et les bandes des quartiers nord, De Guerre lasse happe le spectateur pour ne plus le lacher, grace à deux atouts indéniables  : la grande solidité de son casting et la très belle qualité formelle de sa réalisation.

Jalil Lespert, aussi bon que dans le Petit Lieutenant ( déjà plus de 10 ans quand même) campe cet ex-légionnaire plongé en plein reglement de compte avec énormément de talent,. Si dans le rôle de son père,  Tchéky Karyo n'apparait pas toujours juste, les personnages secondaires en revanche tiennent le haut du panier, que ce soit Sabrina Ouazani  ( très belle et très émouvante) mais encore Hiam Abbas ( vu aussi la même semaine dans May In summer dans un role assez proche, je reviendrais dessus assez vite), mais aussi la révélation Mhamed Arezki ainsi que les trop rares  Jean-Marie Winling et Olivier Rabourdin, assez terrifiants dans leurs rôles de mafieux.

Et la mise en scène d'Olivier Panchot, à ma grande surprise, est vraiment d'une grande beauté: Prenant le temps de filmer Marseille ( loin des clichés de Plus Belle la vie) comme un personnage à part entière, il arrive à toujours trouver le cadre juste et poser une athmosphère apre, tendue et desespéré qui sied parfaitement à la tragédie d'ensemble. Une bien belle surprise du cinéma français pour un film qui mériterait qu'on s'y attarde un peu plus et qu'il faut vraiment voir tant qu'il est encore à l'affiche.

DE GUERRE LASSE - Bande-annonce [VF|HD] [NoPopCorn]