Critique: La voie de l'ennemi

Par Robin210998
Titre: La voie de l'ennemi
Réalisateur: Rachid Bouchareb
Acteurs: Forest Whitaker, Brenda Blethyn, Harvey Keitel ...
Genre: Drame
Nationalité: Français
Durée: 1H58min
Sortie: 7 mai 2014

Garnett, un ancien prisonnier, vient de passer 18 ans en prison pour le meurtre du chérif adjoint de sa ville. Alors qu'il bénéficie d'une remise en liberté conditionnelle et qu'il tente de s'en sortir, le shérif Bill Agati est bien décidé à venger la mort de son collègue. 


Dès le départ, le rythme se veut lent et calme mais sans toutefois ennuyer le spectateur puisque dans La Voie de l'ennemi, les images et les sons sont beaucoup plus parlants et évocateurs que les dialogues eux-mêmes. Et c'est là que réside la force du film puisque le scénario pris à part est très banal et sans réel nouveauté. L'histoire d'un taulard qui sort de prison et qui veut se réintégrer tout en évitant les diverses embuches mises en travers de son chemin,n'a rien de spécial ni d'attirant puisque cela peut arriver à n'importe quel prisonnier. Il est vrai quand même que le scénario nous renseigne assez peu sur les personnages. Il aurait été intéressant de connaitre le passé de Garnett pour pouvoir comprendre ses actes et les raisons de ses difficultés familiales. Mais, en réalité, ce n'est absolument pas le but du réalisateur  qui ne cherche pas à expliquer mais plutôt à montrer la tentative de reconstruction d'un homme à travers des moments forts et des images révélatrices de la dure réalité du quotidien. Au passage, Rachid Bouchareb  en profite pour filmer les magnifiques paysages du Nouveau-Mexique. 


Ici, c'est l'aspect humain qui est plus mis en avant surtout grâce à une mise en scène exceptionnelle au plus proche des protagonistes à travers de longs temps musicaux ou de silences lors des scènes plus difficiles ou au contraire avec des plans larges pour insister sur la solitude de l'homme face au monde qui l'entoure. La religion est aussi un thème important dans le film puisque le personnage principal s'est converti à l'islam et il va essayer de s'y accrocher pour ne pas replonger et pour se réinsérer . Mais bien vite, ses pulsions vont prendre le dessus et il s'agit d'un des buts du film de montrer les limites de la religion. C'est assez désarmant, mais on sent très vite que cet homme est condamné d'avance à cause de l'environnement dans lequel il évolue, à savoir la frontière mexicaine et son nombre important de trafics en tous genres.


Mais sans Forest Witacker, la magie n'aurait pas fonctionné puisqu'il livre encore une fois une performance d'exception avec une grande sincérité dans son regard. Comme dans Le Majordome, il dégage une émotion puissante qui provoque immédiatement de la pitié et de la compassion chez le spectateur qui est renforcé ici par les prises de vue de Rachid. Du coup, les scènes tragiques le sont d'autant plus grâce à sa présence. Le reste du casting avec Harvey Keitel  n'est pas en reste mais ne produit pas la même émotion. Le final reste sans surprise comme la majorité du scénario ce qui ne l'empêche pas de faire réfléchir le public grâce à sa mise en scène. 


En bref: Un film bénéficiant d'une très belle mise en scène et d'un casting de choix ! 

Mes notes: 

Histoire: 3,5/4
Intrigue: 2,5/3
Prises de vue: 2,5/3
Durée: 1,5/2
Musique: 1,5/2
Appréciation: 3,5/4
Drame: 2/2

NOTE GLOBALE 17/20