Le Testament d'Orphée

Publié le 25 mai 2014 par Olivier Walmacq

genre: inclassable, fantastique
Année: 1960
Durée: 1h15

l'histoire: Cocteau joue ici son propre rôle, celui du poète qui traverse le temps et abolit les distances, celui qui mêle rêve et réalité dans un monde où règne l'esthétique.           

La critique d'Alice In Oliver:

On ne présente plus Jean Cocteau à qui l'on doit plusieurs oeuvres littéraires et quelques grands classiques du cinéma, entre autres, La Belle et la Bête (1946) et Orphée. En 1960, après dix ans d'absence derrière la caméra, le cinéaste revient avec Le Testament d'Orphée, qui aurait pu également s'intituler le testament de Jean Cocteau.
Vous l'avez donc compris: Le Testament d'Orphée est bel et bien le dernier film de cet artiste de génie à la sensibilité très particulière.

Pour son tout dernier film, Jean Cocteau s'entoure de grands artistes mais surtout de ses amis qui ont marqué son existence: Jean Marais, Maria Casares, Françoise Arnoul, Charles Aznavour, Brigitte Bardot, Yul Brynner, Daniel Gélin, Jean-Pierre Léaud, Alice Sapritch, Roger Vadim et même Pablo Picasso. C'est donc en tant qu'artiste, mais surtout en tant que poète incompris de son temps et de son époque que Jean Cocteau apparaît dans son propre film.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario, pour le moins atypique voire même labyrinthique.

Attention, SPOILERS ! Mort et résurrection du poète. Frappé par une balle, le poète Jean Cocteau rebondit dans un autre temps. Vie et mort, présent et futur, monstres et imagination, angoisses et fantasmes, c'est le Testament du poète cinéaste, sa biographie sans aucun souci de chronologie.
Jean Cocteau y tient le rôle principal. En l'occurrence, Le Testament d'Orphée se caractérise par l'absence de toute narration logique. Il s'agit plutôt d'une succession de rencontres dans un monde parallèle où le temps et l'espace n'existent pas.

Il est donc question ici de la mort et plus précisément de l'acceptation de la fin de son existence et de résurrection, puisque Jean Cocteau meurt et renaît plusieurs fois, tel un phénix revenant sans cesse à la vie. Le Testament d'Orphée est donc une oeuvre ésotérique, donc difficile d'accès, et qui ne s'adresse pas à un large public. Il s'agit aussi d'un hommage au monde du théâtre.
D'ailleurs, sur ce dernier point, la mise en scène est volontairement excessive et donc théâtrale. En vérité, il s'agit avant tout d'un film d'artiste qui s'adresse avant tout aux fans de Jean Cocteau.

Le Testament d'Orphée se démarque surtout par un univers intemporel, poètique et fantasmatique. Jean Cocteau utilise de nombreux symboles qui font référence à la mort, à la vie, à la résurrection mais aussi aux thèmes qui ont bouleversé sa vie, notamment le Complexe d'Oedipe, qui semble avoir largement marqué son existence. Inutile ici de chercher une logique ou une certaine cohérence au niveau de la narration et/ou du scénario. Le Testament d'Orphée reste un film introspectif et philosophique qui cherche clairement à balader le spectateur dans un monde étrange, composé de tableaux, d'artistes, de poèmes et de personnages tout aussi étranges.
En résumé, il s'agit d'une oeuvre intellectuel
le dans laquelle Jean Cocteau s'interroge sur son sens créatif et même sur la Création. Loin d'être inintéressant, Le Testament d'Orphée reste une curiosité du cinéma français, à réserver toutefois aux cinéphiles. Par conséquent, pas de note pour ce film, encore une fois totalement inclassable.

note: ?


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