Lettre à France

Par Gabee @Grabirelle

(attention, il n'y a pas de paillettes dans cet article, mais beaucoup d'amour quand même)

Bonjour lectrices, lecteurs,

J'ai quelque chose à dire. J'ai le coeur bien lourd ce soir.

Certains diront que ce blog n'est pas le lieu, qu'on ne doit pas y parler de politique. Rassurez-vous, je ne vais pas parler de politique.

Ici je partage habituellement de bons plans beauté, mode, lifestyle... Mais ici, je peux, j'espère, aussi faire entendre de temps à autres des choses qui nous tiennent particulièrement à coeur. J'ai aussi partagé ce message sur Facebook et je pense qu'ayant la chance d'être lue par ici, je dois essayer quelque chose. Je me lance.
 

Je vis dans un pays que j'aime, profondément, sur un continent que j'aime, profondément. Pour leur Histoire, pour leurs progrès au prix de souffrances, pour leur diversité de cultures, pour leur système social, pour être le berceau de l'ouverture et de la tolérance. La France, l'Europe. Aujourd'hui et depuis plusieurs années, car ça n'est pas nouveau, nous entendons monter lentement mais surement la voix de l'intolérance, de la peur et du rejet. Cette voix qui s'élève, qu'elle soit représentée par un parti ou pas, est relayée par toutes les générations et en trop grande partie la mienne. Nous vivons une période difficile économiquement, philosophiquement, théologiquement et socialement. Nous avons des doutes, nous avons peur de perdre nos avantages et même certains droits. Je crois qu'il ne faut pas à tout prix chercher "celui" qui nous les volera. Il n'existe pas. Ou du moins, pas là où certains d'entre nous le cherchent.
 

Dernièrement, un ami très cher à mon coeur m'a annoncé qu'il était homosexuel. J'avais les larmes aux yeux. Cela aurait pu être parce que j'étais heureuse de le voir heureux, tout simplement et j'aurais préféré. C'était plutôt parce que mon coeur s'est serré pour lui en pensant aux derniers événements, aux dernières manifestations de haine et de rejet qui l'ont forcément blessé. J'y pense encore et j'éprouve beaucoup de colère.

Je pense aussi à ces étrangers qui nous ont aidé à construire ce pays, ce continent, après une période bien sombre. Je pense à ces citoyens du monde qui nous font l'honneur de souhaiter être aussi des citoyens français, ou tout simplement de passer un peu de temps chez nous. Je pense à eux et me dis que leur coeur a du se serrer dix fois plus que le mien dimanche.

Ce message n'a peut-être pas de sens pour certains d'entre vous qui me verront comme une grande idéaliste, mais il en a énormément pour moi. Faisons partie de ceux qui construisent un pays (à défaut de construire un monde) accueillant. N'ayons plus aucune tolérance pour la haine. Non, le racisme, l'homosexualité et toutes autres phobies envers l'Homme et ses goûts ne sont PAS "une opinion parmi d'autres" qu'il faut tolérer. Non. La haine n'est pas une option. Nous ne devons être intolérant qu'envers une seule chose : l'intolérance. Il faut être inflexible face à cela. J'aimerai croire que les personnes ayant opté pour le parti de l'intolérance l'ont fait sans vraiment en connaitre la portée. Il est urgent de réaliser que le politiquement correct de certains discours n'efface pas l'Histoire et les convictions profondes bien connues. Je souhaite sincèrement qu'aucun d'entre vous n'adhère réellement à ces dernières. Mais le pourcentage est bien lourd.

Il nous est difficile d'agir pour un monde meilleur et de nombreux pays sont dans des situations horribles actuellement. Il est réaliste de dire que nous changerons difficilement les choses, surtout avec un statut Facebook. Mais nous pouvons changer nos comportements, dans la rue, au travail, nos points de vue personnels, nos peurs... Et je pense qu'il est grand temps, pour que la France ne soit jamais le pays hostile qu'elle est en train de devenir.

Ce message est écrit avec beaucoup de sincérité et de convictions. Il résulte d'évènements récents et d'autres plus lointains.


Pour vous, pour nos enfants, leurs enfants, nos différences et les leurs, je vous demande de vous battre contre chaque remarque déplacée et de vous lever contre les intolérances, toutes. Il n'y en a pas de petites.

Je ne parle pas de politique. Je parle de nous.