Edward Snowden : nulle part où se cacher

Par Sergeuleski

Avant de devenir journaliste-investigateur, Glenn Greenwald a été avocat constitutionnel. Il a travaillé pour le Guardian et ses articles ont aussi été publiés par le New York Times et le Los Angeles Times. Il a obtenu de nombreux prix.

Le témoignage qu’il a recueilli d’Edward Snowden avec son associée, la documentaliste Laura Poitras, a déclenché un séisme diplomatique mondial.

Car c’est à lui qu’Edward Snowden a remis en 2013 des documents secrets attestant de la surveillance mondiale de l'agence de renseignement américaine (NSA).

Toutes les étapes de l’affaire Snowden  - ou bien plutôt de l’affaire « NSA » - et son implication sont racontées dans Nulle part où se cacher aux éditions JC Lattès.

On notera ici en France le fait suivant : ceux qui se sont élevés contre la revendication pour plus de transparence dans les affaires de l'Etat en relation avec la classe politico-économico-médiatique, jusqu'à qualifier cette revendication d'essence fasciste (BHL, Finkielkraut, Yann Moix et Elisabeth Levy  ICI) -  resteront étrangement muets face aux révélations d'Edward Snowden.

Rien de surprenant à cela, ces derniers soutiennent ce qu'on appelle l'Empire qui est aussi et surtout une entreprise techno-totalitaire : les USA et Israël en tête ; l'Europe en soutien, dont la France.

 
   Manifestement, ce qui est mauvais pour les uns, mauvais et franchement fasciste, est bon pour les autres : dérive totalitaire pour notre bien à tous.

Qu'à cela ne tienne... on retrouve là un "deux poids-deux mesures" propre à ceux qui se rangeront toujours du côté de la domination du plus fort sur le plus faible, même à titre de supplétifs et de larbins.

Dont acte.

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   Des milliards de données confidentielles ;  des portables qui peuvent être activés à distance pour une écoute illégale…

Snowden employé par un sous-traitant de la NSA, agence de renseignement qui compte 60 000 employés, mettra des années à se décider à révéler la collecte de données de millions d’américains (entre autres nations), 75% de la population, avec la complicité de Google, Apple, Yahoo, Microsoft…et la complaisance de la presse américaine : Washington Post et New York Times en autres titres.

Car, de George Bush à Obama… rien n’a changé : « Tout collecter ! » – communications électroniques (téléphones, internet, mail et autres tweets), les stocker et les analyser le moment venu… supprimer toute vie privée à l’ère numérique…  ne plus préserver  la moindre parcelle d’intimité…demeure la finalité de toutes les activités de la NSA sous mandat des gouvernements américains successifs.

Un marché de 70 milliards de dollars… externalisé en grande partie.

Des milliers de programmes de surveillance qui vise des dizaines de pays, cibles d’une surveillance systématique de l’Iran à la France, du Brésil à la Russie.

20 trillions d’échanges collectés pour plus de pouvoir : pouvoirs politique, diplomatique et économique à une échelle locale et mondiale.

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Si vous révélez un secret, on vous détruira

   Figure mondiale de la désobéissance civile, lanceur d’alertes, héros, Edward Snowden est sans doute aujourd’hui un des personnages les plus importants, avec Julian Assange de Wikileaks, de ces 60 dernières années après Charles de Gaulle et Mikhaïl Gorbatchev.

   Néanmoins, la moitié du public américain voit en lui un héros, l’autre moitié un traite. Refugié en Russie, après le refus de l'Union européenne de l'accueillir, quel avenir pour Edward Snowden ?

Partagera-t-il le sort d’un autre héros : Bradley Manning, condamnée le 21 août 2013 à trente-cinq ans de prison ?

Terreur, intimidation, dissuasion : le prix à payer doit être le plus élevé possible… pour les journalistes, pour les salariés, pour la société civile.

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