Spring Breakers

Publié le 30 mai 2014 par Olivier Walmacq

genre: drame (interdit aux - 12 ans)
Année: 2012
Durée: 1h30

l'histoire: Pour financer leur Spring Break, quatre filles aussi fauchées que sexy décident de braquer un fast-food. Et ce n’est que le début… Lors d’une fête dans une chambre de motel, la soirée dérape et les filles sont embarquées par la police. En bikini et avec une gueule de bois d’enfer, elles se retrouvent devant le juge, mais contre toute attente leur caution est payée par Alien, un malfrat local qui les prend sous son aile.           

La critique d'Alice In Oliver:

Avant Spring Breakers, sorti en 2012, le réalisateur, Harmony Korine, avait déjà fait parlé de lui via des films étranges, chocs et sans concession. C'est par exemple le cas de Gummo, réalisé en 1997. Toutefois, c'est vraiment avec Spring Breakers que le cinéaste va se faire connaître, créer le buzz et provoquer la polémique. En effet, Spring Breakers fut présenté en compétition à la Mostra de Venise.
Au niveau de la distribution, ce drame américain réunit James Franco, Vanessa Hudgens, Selena Gomez, Ashley Benson, Rachel Korine et Heather Morris.

Certes, au moment de sa sortie, Spring Breakers n'a écopé que d'une interdiction aux moins de 12 ans. Pourtant, le film aurait largement mérité une interdiction aux moins de 16 ans. Non pas que le long-métrage soit particulièrement gore et/ou sanglant, mais il s'agit d'une vision sans concession sur un nouveau phénomène aux Etats-Unis, le spring break.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes du scénario. Attention, SPOILERS ! Quatre jeunes filles, Candy, Faith, Brit et Cotty, sont amies depuis la maternelle.

Lassées de leur vie monotone d'étudiantes à l'université, elles décident d'aller en Floride pour participer au spring break annuel et découvrir de nouveaux horizons. N'ayant pas d'argent, trois d'entre elles braquent un fast-food pour récolter la somme suffisante à leur séjour.
Peu après leur arrivée, leur joie est interrompue à la suite de leur arrestation par la police lors d'une fête où était consommée de la cocaïne. Les quatre amies se retrouvent en garde à vue; par chance, un rappeur et trafiquant de drogue excentrique du coin connu sous le nom d'Alien paie leur caution et les prend sous son aile.

Les filles le suivent, et la descente aux enfers commence. Pour elles, rien ne sera plus jamais comme avant. Vous l'avez donc compris: le spring break est une sorte de rite américain qui consiste à réunir plusieurs étudiants pour une semaine de sexe, de drogue et de rock'n'roll (enfin là, le rock est remplacé par le rap). Lors de ces réunions étudiantes, tous les excès sont permis et autorisés jusque la débauche la plus totale. Spring Breakers suit donc la descente aux enfers de quatre jeunes femmes prêtes à tout pour participer au prochain spring break.
Ce qui va les conduire à commettre l'irréparable et à sombrer dans la déchéance la plus totale.

Techniquement parlant, Harmony Korine filme l'épopée de ces quatre héroïnes comme un clip de rap et de R'n'B, le but étant de mettre en scène des parties de débauche à base d'alcool, de cocktails, de couleurs, de drogues, de sexe et d'en mettre plein la vue à tout le monde.
Certes, présenté comme cela, Spring Breakers ressemble à une sorte de teen-movie, dont le style pourra agacer le plus grand nombre. Pourtant, la fête cède vite à la tragédie et à la vision sans concession d'une jeunesse en manque totale de repères. Le cinéma d'Harmony Korine n'est pas sans rappeler celui de Gus Van Sant mais surtout celui de Larry Clark.

A ce sujet, rappelons que Harmony Korine reste le scénariste de Kids (du même Larry Clark). Clairement, le cinéaste joue la carte du cliché et de la caricature via l'histoire de quatre bimbos adolescentes, sorties tout droit d'une agence pour top model.
Attention à ne pas regarder Spring Breakers au premier degré, donc comme un clip avec des jolies filles et des mecs bodybuildés et tatoués ! Derrière ce côté festif et déluré, se cache une critique acerbe de l'Amérique d'aujourd'hui. La middle class américaine en prend pour son grade: perte de valeurs et d'idéologie, la défaite de l'éducation et une société de consommation uniquement basée sur l'apparence et l'excès sont les thématiques essentielles de ce drame finalement très contemporain.
Un film choc en tout cas qui mérite largement le débat et la polémique. Toutefois, à force de verser dans l'excès et la caricature, le film passe à côté de sa cible et finit par agacer. En gros, soit on aime soit on déteste Spring Breakers. Personnellement, j'appartiens à une autre catégorie, à savoir ceux qui s'interrogent sur la réelle portée de ce film.


Spring Breakers (2012) - Bande Annonce... par Eklecty-City