A l’heure où l’Angleterre, l’Allemagne ou même les Etats-Unis et leur exceptionnelle soirée des Tony Awards font de la cérémonie un veritable show, on ne peut que constater que la France reste loin derriere en ne sachant pas dépoussierer ce genre de soirée. De là a dire que ce fut la dernière soirée des Molieres avant une nouvelle absence prévisible il n’y a qu’un pas…
Alors c’est sûr que le maître de cérémonie, Nicolas Bedos a tout donné pour jongler entre rythme et humour mais l’émotion et l’émerveillement n’étaient pas au rendez-vous. Aux portes des Folies Bergères, des intermittents et des voitures de police prédisaient une soirée chaude, mais ce fut assez calme de coté là, même si les revendications et les plaintes du gouvernement se succédaient sur scène… Le parterre d’invités n’avait pratiquement pas accordé de siège aux stars mais plutôt au cercle fermé du théâtre. D’ailleurs les organisateurs avaient lancé au préalable des invitations par le biais de sites internet chargés de remplir le public des émissions télé, devant de nombreux refus d’invités prestigieux à assister a la remise de trophées… Une salle à l’ambiance austère donc où l’on pouvait remarquer quelques têtes de France Télévisions… Les récompensés ont comme à leur habitude récité des textes parfois beau comme celui de Valérie Dréville, mais malheureusement bien ennuyeux... Denis Podalydès a bien tenté de faire rire en vieil acteur «révélation 1934», Florence Foresti a donner de toute sa fraicheur dans un remake de Phèdre, et Michel Fau en véritable diva a illuminé de sa prestance mais cela n’a pas suffit et bien nombreux ont dû être les téléspectateurs lassés à s’endormir devant leur poste ou tout simplement à l’éteindre … Une soirée fastidieuse à laquelle il serait temps de donner jeunisme et éclat. A l’heure des réseaux sociaux et d’un monde qui change, Les Molieres restent indéniablement sablonneux et soporifique… Dommage, on y avait cru…
Le palmarès complet des Molières
- Meilleur spectacle du théâtre public : "Paroles gelées", mise en scène Jean Bellorini,
- Meilleur spectacle du théâtre privé : "Le Père" de Florian Zeller,
- Meilleur auteur francophone vivant : Alexis Michalik pour "Le porteur d'histoires" et "Le cercle des illusionnistes",
- Meilleur metteur en scène du théâtre public : Jean Bellorini pour "Paroles gelées" et "La bonne âme de Se-Tchouan",
- Meilleur metteur en scène du théâtre privé : Alexis Michalik pour "Le porteur d'histoire" et "Le cercle des illusionnistes",
- Révélation féminine : Jeanne Arenes pour "Le Cercle des illusionnistes",
- Révélation masculine : Grégori Baquet pour "Un obus dans le coeur",
- Meilleure comédienne d'un spectacle public : Valérie Dréville pour "Les Revenants",
- Meilleur comédien d'un spectacle public : Philippe Torreton pour "Cyrano de Bergerac",
- Meilleur comédienne d'un spectacle privé : Isabelle Gélinas pour "Le Père",
- Meilleur comédien d'un spectacle privé : Robert Hirsch pour "Le Père",
- Meilleur comédien " seul en scène " : Grégory Gadebois pour "Des Fleurs pour Algernon",
- Meilleur comédie : "Dernier coup de ciseaux" de Paul Pörtner,
- Meilleur théâtre musical : "Le crocodile trompeur/didon et Enée" d'après l'opéra d'Henry Purcell,
- Meilleur comédien dans un second rôle : Davy Sardou pour "L'affrontement" de Bill C.Davis,
- Meilleure comédienne dans un second rôle : Isabelle Sadoyan pour "L'origine du monde" de Sébastien Thierry.