Nous connaissions tous la fougue verbale de Si Abdelillah Benkirane, ses envolées lyriques qui frisent souvent le ridicule, surtout lors des meetings qu’il préside : dernièrement, il a même demandé qu’un parti politique, légalement constitué, soit dissout pour la simple raison qu’il ne partage pas ses idées!
L’ambiance et la chaleur des applaudissement le font déraper et on peut éventuellement le comprendre et même l’excuser.
Quand il se trouve, SEUL, face aux Conseillers, hostiles et virulents, il se laisse emporter par sa faconde habituelle qui lui créée bien des problèmes.
On peut prétendre que cela relève du domaine de l’éloquence et de la rhétorique habituelle au discours politique.
Mais quand Mustapha Khalfi, ministre de la Communication, grand spécialiste des mots de par sa formation et son métier de journaliste, emploie dans l’exercice de sa double fonction ministérielle, étant par ailleurs porte-parole du gouvernement des formules dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont indélicates ou malencontreuses, le citoyen lambda doit commencer à se poser des questions!
Ce ministre a-t-il le droit de se poser en directeur de conscience de tout un peuple en prétendant ne pas pouvoir se présenter devant le Très Haut pour cautionner une aimable et fort sympathique émission de télévision qui faisait l’apologie de l’habit national des nos mères, de nos sœurs, de nos épouses et de nos filles. Le caftan en l’occurrence, a conquis – entre autre grâce à la télévision – les marchés internationaux.
Ce même ministre, même pas échaudé par cette saillie, continue sa charge contre la télévision nationale au point d’utiliser sous la coupole du Parlement et devant les représentants de la nation un mot dont il ne pouvait ignorer qu’il allait créer le scandale et peut-être provoquer un incident diplomatique avec un pays que notre diplomatie a mis longtemps à amadouer.
Par ailleurs, le ministre de l’Enseignement supérieur s’est empêtré dans des déclarations, des mises au point et des rétractations concernant le règlement des bourses dues aux étudiants.
En quarante huit heures, Lahcen Daoudi, le ministre en question a navigué entre des déclarations antinomiques sur la généralisation des bourses, pour finalement se rétracter après s’être tout simplement trompé! Mais un ministre responsable a-t-il le droit de se tromper à ce point et surtout de tromper le peuple sans avoir à rendre compte de son erreur?
Il faut signaler que ce n’est pas la première fois que ce ministre s’emmêle les pinceaux à propos de sujets qu’il ne domine pas.
Le timing de ces sorties verbales demeure mystérieux : faut-il y voir un avant-goût de campagne électorale locale et régionale qui se profile pour 2015.
Si c’est la cas, l’avenir s’annonce bien sombre!
Si ce genre de bourdes continue à se reproduire, même les électeurs du PJD, en général disciplinés, mobilisés et surtout toujours présents dans les isoloirs, risquent de faire défection et laisser la place à plus “islamistes” qu’eux.
Espérons que ce ne sont là que des “falatatou lissane” dues au stress et aux difficultés de l’exercice du pouvoir!
Mais je me permets d’en douter …..