Vic: perez mota et thomas dufau

Publié le 09 juin 2014 par Jeanmi64

La reseña de Pierre Vidal sur www.corridasi.com

Une fois encore les Cebadas ont enchanté les tendidos gersois. Des estampes d' abord avec un superbe colorado sorti en premier et un magnifique burraco en cinquième, entre autres. Un défilé de mode. Au moral dans l'ensemble, ils allèrent à la pique avec allant et montrèrent une vraie noblesse piquante avec une prime à l'excellent sixième.

Luis Vilches que l'on retrouvait après une longue absence n'a rien perdu de la classe et de l' élégance qui l'avaient fait remarquer par le passé. Ce n'était pas une opposition de pacotille et son mérite n'en est que plus grand. Il a plu à ses deux passages et avec plus d'habileté à l'épée il aurait pu doubler la mise. Alberto Aguilar eut un lot moins maniable, c'est l'excuse qu'on peut lui trouver. Il a déçu néanmoins ses nombreux supporters. Se faisant souvent attraper la muleta, perdant du terrain, parfois en perdition, il a semblé manquer de cette confiance qui l'a pourtant habité dans des circonstances souvent plus difficiles. Peut-être est-il un peu atoreado; son échec madrilène lui aurait quitté le sitio ? Grande après-midi de Perez Mota qui a montré qu'il était à la fois à la hauteur d'adversaires difficiles et capable de produire un toreo précieux, artistique et sans fioriture inutile. Il emballa le public par sa classe et une grande estocade lui valut les deux oreilles du sixième; le Cebada faisant une vuelta très applaudie.

Le soir ce fut une autre chanson. On sait que le débarquement des toros de Pages Maillan fut mouvementé et il n'en sortit en définitive que quatre. On avait du en chercher trois supplémentaires à la dernière minute. Présentation impeccable, mais hélas comportement décevant: souvent juste de forces -la piste, trop molle, ne les a sans doute ne les a pas arrangé- ils se sont avérés âpres, réservés, ayant du mal à s'employer, impropres au succès. Le premier Cebada (cinquième) déçut lui aussi, le dernier sauva la tarde: un bon toro, noble avec le même piquant que ses frères du matin.

Morenito de Aranda passa sans peine ni gloire, l'opposition ne lui permettant pas de briller. Joselito Adame fit un effort face au cinquième notamment. On apprécia sa décision, sa variété à la cape comme à la muleta. Ce ne fut pas suffisant. Le mexicain ne put s'exprimer pleinement . Comme à Nîmes jeudi, Thomas Dufau fut le sauveur de l'après-midi. Il sut se montrer à la hauteur du bon Cebada qui lui échut. Il le cita de loin pour débuter et construisit un trasteo inspiré qui monta aux gradins. On l'aime Thomas, le public est avec lui, ce soutien l'a porté tout au long d'une faena marquée par l'engagement, le sérieux et une réelle maîtrise technique. Une bonne entière conclut une journée qui a connu des hauts et des bas mais où le positif l'emporte largement.