DevelopAKUre : ALCAPTONURIE, maladie rare actuellement incurable, peut-être traitée demain ? – ALCAP

Publié le 10 juin 2014 par Santelog @santelog

L’association ALCAP et le service des Maladies Héréditaires du Métabolisme de l’Hôpital Necker recherchent des patients atteints d’alcaptonurie pour participer au programme d’études cliniques «DevelopAKUre»

Maladie génétique rare, l’alcaptonurie est l’objet d’un programme d’études cliniques unique au monde baptisé DevelopAKUre, financé par la Commission Européenne. Pour que les résultats soient significatifs, il est nécessaire qu’au moins 33 patients participent à la nouvelle phase d’études cliniques (SONIA2) qui débute dès le 12 mai et se poursuivra jusqu’à fin octobre 2014. Les équipes médicales du Centre de Référence des maladies héréditaires du métabolisme, situé à Necker, recherchent de manière urgente des patients désireux de participer à cette nouvelle phase et de contribuer au développement d’un traitement qui permettrait de stopper la progression de la maladie. Les patients volontaires sont invités à se rapprocher de l’association ALCAP.

Qu’est-ce que l’alcaptonurie ?
L’alcaptonurie, maladie génétique très rare, touche moins d’une personne sur 250.000. En France, le nombre de personnes atteintes est estimée à environ 70. L’alcaptonurie est liée au déficit de l’enzyme HomogentisateDioxygénase (HGD) qui conduit à l’accumulation d’un pigment anormal dans le corps, principalement dans la circulation sanguine et dans les tissus. Appelé homogentisate ou alcaptone, ce pigment a donné son nom à cette maladie. La majeure partie de l’homogentisate est éliminée par les urines mais le reste se dépose dans certains tissus, favorisant l’apparition de pathologies qui portent considérablement atteinte à la qualité de vie des patients.

Principaux signes cliniques et diagnostic biologique
Dès la naissance, une coloration noire des urines apparait après quelques heures de contact avec l’air. Entre 25 et 40 ans, une ochronose peut se manifester : il s’agit d’une pigmentation bleue des pavillons des oreilles ainsi que de taches brun-noir de part et d’autre de l’iris (sur la sclérotique), et qui n’affectent pas la vision. Ces signes sont parfois absents mais il est à noter que le cérumen est très foncé.

Dès 40 ans, une arthrose sévère, précoce et très douloureuse atteint le rachis et les articulations des hanches, des genoux et des épaules. L’arthropathie commence souvent au niveau rachidien, mimant une spondylarthrite ankylosante. Les articulations et les os se couvrent d’une pigmentation noire et on constate une dégénérescence et une calcification des disques intervertébraux au niveau des dorsales et des lombaires (discopathie calcifiante pluri-étagée dorsolombaire). Les patients atteints par cette arthropathie nécessitent souvent des prothèses articulaires dès 50 ans (genoux, hanches, épaules).

Des lithiases urinaires, prostatiques, vésiculaires ou encore une valvulopathie cardiaque sont d’autres signes cliniques pouvant apparaître dans l’ alcaptonurie.

Le diagnostic est établi à l’aide d’un test urinaire simple qui montre la présence du pigment, le dosage « d’homogentisate urinaire ». L’examen peut être demandé dans tous les laboratoires, hospitaliers ou en ville.

En quoi consiste le programme DevelopaKure ?
DevelopAKUre est un programme européen de développement clinique de la Nitisinone dans le traitement de l’alcaptonurie. Ce programme comporte trois études cliniques : SONIA1, SONIA2 et SOFIA. Les essais thérapeutiques du programme DevelopAKUre, financé par la Commission européenne, sont menés par trois centres : en France, au sein des hôpitaux Necker-Enfants Malades (Métabolisme) et Cochin (Rhumatologie), au Royaume-Uni par le Royal Liverpool University Hospital et en Slovaquie par Institut National des Maladies rhumatismales. Par ailleurs, 10 autres partenaires au niveau international sont associés à ces centres européens et forment ce consortium de recherche collaborative. Les essais cliniques SONIA2 débutent dès le 12 mai 2014 dans le Centre de Référence des Maladies Métaboliques héréditaires de l’Enfant et de l’Adulte (MaMEA) du Pr. Pascale de Lonlay, basé à l’hôpital Necker, Paris. Premier traitement spécifique de l’alcaptonurie, le médicament testé lors de l’étude permettrait d’arrêter l’accumulation du pigment homogentisate et de stopper ainsi la progression de la maladie.

Contact presse
Angélique Jarnoux
Agence Burson Marsteller i&e
T. 01 56 03 13 74 – P. 06 11 44 06 67
Angelique.jarnoux@bm.com

Contact médical
Hôpital Necker-Enfants Malades
Centre de Référence des maladies héréditaires du métabolisme
T. 01 44 49 48 52
Dr Jean-Baptiste Arnoux, jean-baptiste.arnoux@nck.aphp.fr

A propos de l’hôpital Necker-Enfants malades :
L’hôpital Necker-Enfants malades est un hôpital spécialisé en pédiatrie. Toute la palette des activités de médecine et de chirurgie de l’enfant y est présente. D’autre part, l’hôpital Necker dispose d’une sélection de services spécialisés pour adultes. Centre de référence pour de nombreuses maladies rares et pour des pathologies lourdes et complexes, l’hôpital Necker rayonne au-delà de Paris et de l’Ile-de-France : plus de 20% des patients hospitalisés viennent de province ou de l’étranger.

Contact ALCAP
Association pour la Lutte Contre l’Alcaptonurie
Natalia Ginaldi – Bureau de l’ALCAP : 01 80 78 05 85
Serge Sireau – Co-fondateur de l’association : 01 39 58 39 74

A propos de l’ALCAP :
L’ALCAP est une association de malades créée en 20006 par des familles de patients atteints d’Alcaptonurie, maladie génétique très rare. Ses principales missions s’inscrivent autour de 4 axes: rassembler, mettre en relation les malades et les acteurs médicaux concernés ; contribuer à la recherche notamment au travers du programme DevelopAKUre, communiquer auprès du grand public; collecter des fonds.

Plus d’informations sur l’alcaptonurie :

Source : Communiqué de presse du 9 juin 2014

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