Transition énergétique : lettre ouverte pour la défense du modèle économique de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR)

Publié le 12 juin 2014 par Blanchemanche
Lyon, 12 juin 2014 (AFP)

Des élus de Rhône-Alpes, du Gard, du Vaucluse et des Bouches-du-Rhône ont appelé jeudi le Premier ministre à défendre le modèle économique de la Compagnie Nationale du Rhône (CNR), société d'électricité hydraulique citée par Ségolène Royal dans le cadre du projet de loi sur la transition énergétique.


« La Compagnie Nationale du Rhône (CNR) doit figurer explicitement dans le texte de loi en préparation sur la transition énergétique dans le chapitre relatif à l'hydraulique », ont indiqué les signataires dans une lettre ouverte à Manuel Vals.C'est un « partenaire essentiel de l'ensemble des acteurs de la Vallée du Rhône compte tenu de l'efficacité de sa structure publique-privée » depuis 2001 et l'ouverture du marché de l'électricité, souligent-ils.Cette structure « lui a permis de bâtir un système de partage de la valeur créée, un modèle du genre, au profit de l'Etat qui perçoit près de 50% du chiffre d'affaires (dont 24% au titre de la redevance électrique que la CNR est, à ce jour encore, la seule à payer en France), des collectivités territoriales (...) et enfin de ses actionnaires ».La CNR doit « retrouver la visibilité nécessaire à la poursuite des missions qui lui avaient été confiées à l'origine (...) générant pour nos territoires d'importantes retombées en matière économique et d'emploi », assurent-ils.Le 29 avril, la ministre de l'Ecologie et de l'Energie Ségolène Royal avait annoncé vouloir placer les barrages hydroélectriques français dans le giron de sociétés mixtes à majorité publique, en lieu et place d'un appel d'offres réclamé par Bruxelles sur certaines concessions d'EDF et GDF Suez.« Ségolène Royal considère que la mise en concurrence pure et simple présente des risques pour l'intérêt général de la gestion de la ressource en eau, de l'équilibre écologique des vallées et des conditions de distribution de l'électricité », avait alors indiqué dans un communiqué le ministère.L'énergie hydraulique est la première énergie renouvelable en France, et 150 concessions arrivent à échéance d'ici 2023, représentant un quart de la production d'hydroélectricité française.« Il faut donc garder un contrôle public. C'est pourquoi Ségolène Royal propose de créer des sociétés d'économie mixte (SEM), à majorité publique, s'inspirant du modèle de la compagnie nationale du Rhône », avait conclu le ministère.