Tusk

Publié le 13 juin 2014 par Olivier Walmacq

genre: aventure
année: 1979
durée: 1h55

l'histoire: Une jeune femme, Elise, de nationalité anglaise, née le même jour qu’un éléphant, devient amie avec cet éléphanteau, qui grandit donc avec elle. Mais la vie est dure, et à cause, en partie de son père, Elise sera éloignée de l’éléphant.

la critique d'Alice In Oliver:

A l'origine, Tusk, réalisé par Alejandro Jodorowsky en 1979, est l'adaptation d'un roman, Poo Lom l'éléphant, écrit par Reginald Campbell. On ne présente plus Alejandro Jodorowsky sur ce blog, à qui l'on doit (simplement pour le cinéma puisque l'artiste possède plusieurs cordes à son "arc") de nombreux bijoux du Septième Art, entre autres le trop méconnu La Montagne Sacrée, le superbe Santa Sangre (mon film préféré de Jodorowsky), El Topo, Fando et Lys et dernièrement, La Danza de la Realidad (le film est sorti en 2013). Tusk constitue la quatrième réalisation d'Alejandro Jodorowsky.

Avec Le Voleur d'Arc-En-Ciel, Tusk est aussi le film le plus méconnu du cinéaste chilien. C'est aussi son film le plus impersonnel et le plus rationnel. Vous avez adoré l'ambiance si particulière de La Montagne Sacrée ou encore la folie meurtrière de Santa Sangre ?
Alors, vous pouvez oublier le style si personnel du réalisateur, qui signe ici une oeuvre beaucoup moins complexe qu'à l'accoutumée. Contrairement aux précédentes oeuvres citées, Tusk est un film facile d'accès et tout à fait compréhensible. Paradoxalement, c'est aussi le plus décevant.

Est-ce un mauvais film pour autant ? Loin de là, mais clairement, les fans de Jodorowski ne reconnaîtront pas le style si particulier du réalisateur. D'ailleurs, on se demande parfois s'il s'agit bien (ou non) d'un film réalisé par Alejandro Jodorowsky.
Mais même un "mauvais" cru du réalisateur reste tout de même une oeuvre intéressante. Au niveau de la distribution, Tusk réunit Cyrielle Claire, Anton Diffring, Serge Merlin, Michel Perelon et Christopher Mitchum. Vous l'avez donc compris: Tusk appartient à la catégorie des films oubliés.

D'ailleurs, Tusk n'est même pas sorti en dvd. Il s'agit d'un film plus ou moins renié par son propre réalisateur, tout comme Le Voleur d'Arc-En-Ciel par ailleurs. Pour l'anecdote, je précise qu'il est très difficile de trouver des images du film sur internet.
Ce qui explique pourquoi je n'ai trouvé qu'une seule image (et encore de médiocre qualité). Au niveau du scénario, on peut effectuer un parallèle avec Santa Sangre, qui sortira dix ans après, puisqu'il est aussi question d'un personnage (en l'occurrence, une jeune femme) séparé de son éléphant.

Attention, SPOILERS ! Une jeune femme, Elise, de nationalité anglaise, née le même jour qu’un éléphant, devient amie avec cet éléphanteau, qui grandit donc avec elle. Mais la vie est dure, et à cause, en partie de son père, Elise sera éloignée de l’éléphant.
Toutefois, c'est bien le seul point commun que Tusk partage avec Santa Sangre. Clairement, les deux films n'entretiennent aucun lien. Sur la forme, Tusk ressemble à un film d'aventure sur fond de cartes postales. Sur ce dernier point, le long-métrage propose un dépaysement total et une ambiance assez exotique. Tusk, en anglais, signifie "défenses".

Encore une fois, au niveau de la tonalité, on se croirait dans un film d'aventure, dont le scénario s'inspirerait d'une nouvelle de Rudyard Kipling. Sur le fond, Tusk est une production ambitieuse. Hélas, sur la forme, ce long-métrage sent aussi le film de commande.
Ce qui explique pourquoi Jodorowsky semble aussi détaché de sa caméra. D'ailleurs, à la même époque, le cinéaste doit faire le deuil de l'adaptation de Dune au cinéma. Pour le reste, Tusk se suit sans déplaisir. C'est un film d'aventure agréable à regarder mais ô combien impersonnel (comme je l'ai déjà souligné), surtout de la part de Jodorowsky.

note: 12/20