Mercerie

Publié le 15 juin 2014 par Oliaiklod @Olia_i_Klod

Apparue au XIIème siècle dérivée de mercier, d’abord comme mercherie, la mercerie est le magasin du mercier. Une mercerie est, à l’origine, un commerce de l’ensemble des articles servant à la couture, à la fabrication de vêtements, à la parure et aux ouvrages et travaux dits "de dames".

Les principaux articles étaient les aiguilles, les fils et passementeries (cordons, dentelles, rubans…), les boutons, les agrafes, les craies de tailleur ; bref l’ensemble des fournitures de couture et de broderie.

Étymologiquement, le mercier est un marchand. Ce nom est retrouvé dès le XIIème siècle (acte de concession dans les halles de Champeaux en 1137) et provient du latin merx et de l’ancien français merz qui signifie marchandise.

Au XIXème siècle, avant l’invention de la haute couture et l’avènement des grands couturiers, le mercier vend des tissus et étoffes à ses clients ; ces mêmes tissus sont façonnés par la couturière sur les indications du client.

Ils sont progressivement remplacés au XIXème siècle par les Grands Magasins.

Dès la fin du XVIIIème siècle, en 1784, apparait le premier grand magasin, il s’agit du Tapis Rouge qui va éditer le premier catalogue de vente par correspondance, annonçant le développement fulgurant de cette méthode de vente.

Durant tout le XIXème siècle, vont naître de nombreux magasins qui proposeront leurs produits sur leurs catalogues, ainsi les catalogues du Petit Saint-Thomas en 1830, de A Sainte-Cécile en 1852 qui expédie les commandes 24 heures après réception, Le Bon Marché en 1871, Le Printemps en 1872.

Actuellement il reste peu de magasins de mercerie, plutôt des rayons mercerie dans des magasins plus généralistes. Le choix d’articles référencés dans les merceries se diversifie, mais perd en diversité et en qualité. Ainsi la laine à tricoter ou les loisirs créatifs sont souvent proposés en substitution aux produits traditionnels.

Les produits de mercerie de cette époque sont devenus rares. Pour en voir encore, il faut se rendre chez certains brocanteurs spécialisés, à Saint-Ouen par exemple, dans quelques vide greniers, et pour les plus belles pièces, dans les salles des ventes où les prix s’envolent parfois pour des broutilles, à cause de la spéculation sur nos passions.

Au XVIIIème siècle, le plus célèbre des magasins de mercerie à Paris était le Petit Dunkerque, qui se trouvait au bord de l’eau, à l’angle du quai Conti et de la rue Dauphine.

Ce magasin appartenait à M. Granchez, originaire de Dunkerque, bijoutier de la reine Marie-Antoinette. Dans cette boutique étaient vendus des objets d’arts et de curiosités venant des quatre coins du monde. La première enseigne de cette boutique était un tableau qui représentait le port de Dunkerque avec l’arrivage des vaisseaux, qui apportaient de l’Inde et de la Chine la plupart des curiosités qu’on recherchait avec passion pour l’ornement des appartements à cette époque.

La renommée de la boutique de Granchez fut telle que le nom survécut au marchand. En effet, près d’un siècle plus tard, on appelait Petit Dunkerque, une certaine catégorie de quincaillerie fine et de bijouterie de choix. Granchez vendit sa boutique vers 1789 pour s’installer rue de Richelieu. Son successeur, un marchand de vin, conserva son nom célèbre et l’enseigne le petit Dunkerque resta sur la devanture jusqu’en 1913, date à laquelle le bâtiment fut démoli.

Les cartons de boutons, les tiroirs remplis de galons et de dentelles, les grandes étagères remplies de milles merveille où seule la patronne de la boutique savait trouver l’article que vous recherchiez, le bouton identique à celui qui était devenu manquant sur un habit… tout cela est devenu une image du passé, un souvenir d’enfance pour les plus âgés… un mythe pour les plus jeunes.

Ces commerces ont presque tous disparus aujourd’hui, tués par les grands magasins, puis la grande distribution qui a instauré un système ou le client est devenu un consommateur qui achète des produits tous faits et prêts à jeter après un usage limité dans le temps.

Nous avons ainsi retrouvé l’histoire d’une mercerie – bonneterie située 1 grand rue à Gorron, en Mayenne :

Cette boutique existait en 1886. Jean-Baptiste Lelièvre, coutelier, et son fils Henri, figurent en effet sur les listes de recensement, au niveau de l’emplacement actuel.

On retrouve Henri Lelièvre, marié à Hortence Sénéchal, d’abord coutelier (en 1896), puis mercier, au même endroit en 1901 et 1906.

En 1921, Georges Bellier (originaire de Château-Gontier, recensé comme négociant, sans précision) et sa femme Jeanne Bellier (originaire des Ardennes ?), tiennent vraisemblablement le commerce.

En 1936, c’est Julien Manoury (originaire de Château-Gontier) et sa femme Marie Manoury (originaire de Bierné) qui sont recensés comme marchands de mercerie (avec un rayon coutellerie).

En 1962, le fils, Roger Manoury et sa femme Solange Manoury-Brière, ont repris le commerce.

A l’emplacement de ce magasin se situe actuellement la "Maison du bocage".