[critique] Albert A L'Ouest... mais pas assez

Publié le 20 juin 2014 par Vance @Great_Wenceslas

Le créateur de l'excellentissime Ted décide de dépoussiérer le western à sa manière avec cette comédie au casting prestigieux. Le résultat ne se montre malheureusement pas à la hauteur, la faute à un scénario manquant un peu de substance et un trop plein de vulgarité. On se marre bien quand même grâce à quelques clins d'œil sympathiques.

Seth MacFarlane revient au cinéma après un premier essai concluant il y a deux ans. L'auteur de la série Family Guy avait su créer la surprise avec son Ted, très bonne comédie romantique, et on l'attendait désormais au tournant sur ses futurs projets. Très confiant, le voici une nouvelle fois endossant les multiples casquettes de réalisateur/producteur/scénariste/acteur pour cet Albert A L'Ouest (oui, oui le titre français l'est également), mélange de western et de comédie. Beaucoup s'y sont déjà frotté sans parvenir à rencontrer de succès, le genre n'étant pas des plus plébiscités à l'heure actuelle. On attendait donc avec un certain intérêt la version de Seth MacFarlane, pour voir s'il pouvait se démarquer et proposer une histoire rafraîchissante.

Malheureusement, le résultat déçoit.

Non que le film soit réellement mauvais, ce n'est pas le cas, mais il ne réitère pas l'exploit de Ted, à savoir faire rire tout en racontant une fable intelligente et plus profonde qu'il n'y paraît. Car Albert A L'Ouest ne brille pas par son scénario, qui traîne énormément en accumulant des petites scénettes rigolotes mais manquant de liant entre elles. Le long-métrage fait en effet près de deux heures et il aurait probablement été judicieux d'opter pour un montage un peu plus soutenu. Car au bout de la nième vanne scato, on sature un peu. Et c'est justement l'autre défaut du film : sa vulgarité. Si Ted était déjà bourré de blagues peu finaudes voire carrément trash, cela collait bien avec le personnage de l'ours en peluche, élément régressif dans la vie de Mark Wahlberg. Dans Albert A L'Ouest, l'humour n'est pas très subtil et fait dans le facile un peu énervant. Pourtant, on se poile bien quand même face à l'abattage des comédiens, tous excellents, qui n'hésitent pas à salir leur image en campant des personnages odieux ou complètement loufoques. On apprécie également les clins d'œil, flattant un peu le côté geek des spectateurs, notamment dans deux références qui feront plaisir aux fans de western (l'un récent, l'autre jouant sur la nostalgie du public). Mais cela ne suffit pas à faire d’Albert A L'Ouest une bonne comédie. On ne s'attache pas au héros (Seth MacFarlane ne le rend pas sympathique, il aurait dû interpréter un autre personnage secondaire) ni à son arc narratif beaucoup trop sommaire. On suit le récit sans déplaisir en se satisfaisant de quelques touches d'humour qui fonctionnent.

C'est gras, c'est vulgaire et facile, le scénario est paresseux et bien moins structuré que celui de son Ted, mais allez, on rigole et on se dit que son prochain film sera réellement meilleur et plus irrévérencieux.

Titre original

A Million Ways To Die In The West

Mise en scène 

Seth MacFarlane

Date de sortie

02/07/14 avec Universal

Scénario 

Seth MacFarlane, Alec Sulkin & Wellesley Wild

Distribution 

Seth MacFarlane, Charlize Theron, Amanda Seyfried, Neil Patrick Harris, Liam Neeson, Givanni Ribisi & Sarah Silverman

Photographie

Michael Barrett

Musique

Joel McNeely

Support & durée

2.35 : 1 / 116 minutes

Synopsis :La couardise d'Albert au cours d'une fusillade donne à sa fiancée volage la bonne excuse pour le quitter et partir avec un autre. Une belle et mystérieuse inconnue arrive alors en ville et aide le pauvre Albert à enfin trouver du courage. Des sentiments s'immiscent entre ces deux nouveaux alliés, jusqu'au jour où le mari de la belle, un hors-la-loi célèbre, découvre le pot-aux-roses, et n'a plus qu'une idée en tête : se venger. Albert aura-t-il le courage nécessaire pour venir à bout du bandit ?