The English village

Publié le 23 juin 2014 par Pomdepin @pom2pin

L’Angleterre n’a pas 36000 communes, mais c’est parce que les divisons administratives ne correspondent pas du tout à la façon de faire en France. Il y a une foultitude de petits villages, tous plus charmants les uns que les autres. Ils dépendent d’un borough council, une sorte de communauté de communes qui les regroupe tous autour d’une ville. Notre borough Council de Colchester englobe par exemple 31 villages et une île (pour l’île, ça aide d’être au bord de la mer!). Celui où nous habitons est dans le prolongement de la ville, on ne se sent plus vraiment dans un village, d’autres sont en plein milieu des champs, comme Tiptree et ses plants de fraises. Certains de nos 31 villages ont des noms charmants : Abberton-and-Langanhoe, Copford-with-Easthrope, Layer Breton, Layer de la Haye, Messing-cum-inworth, Winstred Hundred. On sent tout de suite l’influence française!

Un village anglais a ses incontournables.

Le pub…enfin, plutôt les pubs, puisque même un trou paumé en a deux ou trois, on ne rigole pas avec ça. Non pas que les anglais ruraux éprouvent absolument le besoin de s’alcooliser plusieurs fois par jour, mais parce qu’un pub, c’est bien plus qu’un endroit où boire une pinte de ale. C’est le centre névralgique du village, le lieu de rencontre et de discussion. On s’y retrouve en famille pour le sunday lunch. On y organise des compétitions captivantes de fléchettes et des pub quizz, un peu comme un trivial poursuit, mais par équipe et dans des flots de bières. Et attention, ça ne rigole pas. On ne donne pas des réponses à peu près, on ne triche, et le meneur de jeu à intérêt à savoir de quoi il parle, sinon, même trente ans après, des gens lui en voudront toujours de ne pas leur avoir accorder un point et le poursuivront dans la rue avec un dictionnaire sous le bras, pour lui prouver que c’est un imbécile fini. Sinon, l’ambiance est bon enfant.

L’église, parce qu’il n’y a pas que la bière dans la vie. C’est aussi un lieu de rencontre, comme le pub, mais en moins jovial. C’est à l’église que se retrouve les divers clubs du villages, le mother and Toddlers group, l’historic society et le women institute.

Le village shop. C’est pratique, ça fait à la fois épicerie, boucherie, boulangerie, pharmacie, post office, tout ça dans trois mètres carrés poussiéreux. Vous y trouverez des biscuits de 1950, des chargeurs pour i phone, des spécialités locales à l’odeur bizarre, des lampes de poches, du sirop pour la toux, et de la purée en sachet. Certains villages shops ont encore la boîte aux lettres avec G R, George Rex, en souvenir du père d’Elisabeth II.
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La rue principale, ou plutôt l’unique rue, originalement baptisée les trois quart du temps "the street". Les villages importants, qui ont carrément deux rues, s’enorgueillissent eux d’une main street. On sent qu’ils font leur crâneurs. Les maisons sont là depuis le moyen âge. Ça rassure, on se dit qu’elles ont beau penché comme des girafes en pleine tornade, elles vont bien attendre encore un peu avant de s’écouler. Au moins, le temps qu’on passe devant, vite.

Le chocolate box cottage, le cottage tellement mignon qu’il pourrait être en photo sur une boîte de chocolat. Avec ses roses trémières, et ses petites fenêtres. Il est parfois tatched, c’est à dire avec un toit de chaume. D’où on peut en conclure que les ancêtres de Margaret Tatcher étaient couvreurs. Attention, les chocolats qu’on trouve dans les boîtes décorées d’un cottage sont généralement très mauvais, d’où un cottage moins mignon (mais avec plus de personnalité que les aquarelles insipides des chocolate boxes) que les autre sur la photo, parce que c’est une honte! De la vraie publicité mensongère.

La mansion, la grande maison de la famille qui comptait dans le village. Elle a depuis était racheté par des londoniens qui viennent le week end (la maison, pas la famille). Ou si on est prêt de Londres, par des oligarques russes qui viennent quand ils veulent, mais je ne veux pas m’étendre. On ne pense pas à mal, mais il faut faire attention avec les russes londoniens, on se retrouve vite inviter à boire du thé au polonium…(allusion subtile à un fait divers malheureux).

Ses ruines: pour attirer les touristes, et leur refiler à prix d’or les spécialités locales dans le salon de thé attenant. Quand c’est plutôt dans la pâtisserie, style muffin ou biscuit sec, ça passe. Quand c’est une région connue pour ses saucisses c’est plus difficile.

Et bien sur, on finit par les champs autour du village, avec des moutons, et mes préférés avec des vaches !

Les photos ont été prises un peu partout par Marichéri, dans l’Essex, dans le Kent, le Sussex, le Suffolk et le Devon. Je ne voulais pas faire du favoritisme et montrer un seul village!