Los Angeles 2013 (Escape from L.A.)

Publié le 25 juin 2014 par Cinephileamateur
De : John Carpenter.
Avec : Kurt Russell, Cliff Robertson, Stacy Keach, Peter Fonda, Georges Corraface, Steve Buscemi, Pam Grier, Valeria Golino, Bruce Campbell, A.J. Langer, Michelle Forbes...
Genre : Fantastique - Action.
Origine : États-Unis.
Durée : 1 heure 41.
Date de sortie : 13 novembre 1996.
Synopsis : Le fameux "Big One" tant redouté a eu lieu en 1998 et a isolé Los Angeles du reste des États-Unis. Quinze ans plus tard, les États-Unis se sont dotés d'un président particulièrement puritain et politiquement correct qui envoie tous les délinquants à Los Angeles, devenue l'île la plus dangereuse du monde. Cuervo Jones, anarchiste latino-americain, règne sur ce bout de terre et s'est mis dans la tête, avec l'aide de la fille du président qui s'est ralliée à sa cause, de neutraliser toutes les sources d'énergie artificielles de la planète.
Bande annonce française
"- C'est lui Snake Plissken ?
- Qu'attendiez vous ?
- Rien mais il à un look si rétro. Il est très 20ème siècle.
- Le bon vieux temps !"



Aussi surprenant que cela puisse paraître et malgré le fait que j'avais déjà eu l'occasion de voir plusieurs fois "New-York 1997", je n'avais jamais vu auparavant sa suite à savoir "Los Angeles 2013". J'en avais entendu tellement de choses (des bonnes comme des moins bonnes) que j'étais très curieux de pouvoir enfin le découvrir et c'est donc assez enthousiaste que je me le suis maté en blu-ray et que j'ai retrouvé Snake dans sa nouvelle aventure.
Niveau scénario, la trame est sensiblement la même. On à capturé Snake, on le piège et on l'envoi dans un endroit isolé et hors de contrôle, non pas pour sauver le Président cette fois ci mais pour récupérer un dispositif très important pour ce dernier. On déplace l'action de New-York à Los Angeles, la ville fétiche de John Carpenter et c'est dans la boîte. Écrit par John Carpenter, Debra Hill et Kurt Russell, le scénario ne brille donc pas pour son originalité et ne fait que reprendre un concept qui à déjà fait ses preuves. Seulement voilà, si la surprise et la consistance dans le fond n'est plus là, le plaisir totalement assumé est lui bien présent au rendez vous.
On va pas se mentir, dans le fond c'est très léger et John Carpenter nous avait déjà habitué à mieux. Pourtant, il nous dresse quand même une nouvelle fois un portrait assez acide d'une société dictatorial n'hésitant pas à rejeter les laisser pour compte et autres personnes qui peuvent faire tâche en se débarrassant simplement du problème par l'isolement et l'éloignement de la vue de tout à chacun. On n'hésite pas même carrément à parler de déportation et il y à tout un questionnement sur la moralité et la liberté qui reste intéressant. Maintenant, si on habile gentiment le fond, c'est surtout pour l'action et l'humour qu'on fait le déplacement.
Et sur ce point là, il n'y à rien à redire. Au delà de toutes les facilités scénaristiques qu'il peut y avoir ainsi que de son final prévisible, le film nous en offre pour notre argent en matière d'action et d'humour. Beaucoup plus explosif, n'hésitant pas à dégainer même lorsque ce n'est pas utile, l'action est telle que notre héros ne prends même plus la peine de ranger son arme et la tien toujours à portée de main. Si le premier volet possédait son lot de répliques, sa suite nous offre également un florilège de punchline diablement efficace qui font de Snake un anti-héros cinématographique comme on les aime.
Alors oui, on peut regretter malheureusement que l'ensemble devienne trop léger. Un poil de consistance n'aurait sans doute pas fait de mal à l’œuvre mais en terme de divertissement, le spectacle est garanti. Très très proche du bon nanar de derrière les fagots (il y à quand même une multitude de scène très risible comme la scène de surf pour ne citer que celle ci), on peut même le considérer comme tel sans que ce soit choquant mais ça reste un nanar très efficace que j'ai pris beaucoup de plaisir à visionner tant on ne voit pas le temps passé.
Devant la caméra, c'est aussi un plaisir très jouissif que de retrouver Kurt Russell dans la peau du mythique Snake Plissken. Cabotinant encore plus et assumant totalement son aspect caricatural, l'acteur s'en donne à cœur joie pour incarner cet anti-héros mémorable et très cinématographique pour qui on ne peut qu'avoir de la sympathie malgré ses nombreux défauts. Charismatique et s'imposant facilement à l'écran, c'est typiquement le genre de personnage bien fendard que j'aime et Kurt Russell l’interprète avec une telle maestria qu'on imagine difficilement quelqu'un d'autres à sa place pour ce rôle.
Face à lui, on à aussi un casting qui possède quand même une certaine gueule à commencer par Stacy Keach (qui me fait toujours autant marrer quand je le vois) dans la peau de Malloy. Lui aussi joue beaucoup avec le stéréotype de son personnage et réussit à incarner un très bon obstacle à Snake comme Lee Van Cleef en Bob Hauk en son temps dans "New-York 1997". Stacy Keach à en tout cas la tête de l'emploi et m'as beaucoup amusé à tel point qu'il éclipse même sa collègue Michelle Forbes en Brazen qui en devient transparente et sous exploité.
Cliff Robertson en Président est lui aussi assez mémorable. Très loin de l'image de l'oncle Ben dans "Spider-man" que je pouvais avoir en tête avec cet acteur, il joue vraiment bien sur le côté ridicule que son rôle peut avoir. Les scènes où Stacy Keach le remets en place sont assez sympathique d'ailleurs. Le fait qu'on ait pu lui donner les rênes du pouvoir à vie est assez drôle surtout lorsque l'on voit l'acteur s'amuser avec les caricatures de son personnage. On ne le voit pas forcément beaucoup mais j'ai bien aimé sa prestation en tout cas.
Georges Corraface en Cuervo Jones est lui très léger. Je l'ai pas trouvé forcément consistant, son personnage de méchant est même très risible avec ses faux airs de Che Guevarra de série Z mais c'est aussi ce qui fait parti du charme de cet univers à mes yeux. Le voir en révolutionnaire de pacotille m'as assez amusé de même que j'ai beaucoup ris en voyant Steve Buscemi dans la peau de Eddie, parfait opportuniste qui n'hésite pas à retourner sa veste lorsqu'il sens que le vent change. Ces deux personnages sont riches en maladresse mais ils m'ont bien fait sourire malgré tout.
J'ai beaucoup apprécié aussi Valeria Golino en Taslima. Je ne comprends d'ailleurs pas trop son utilité dans le récit tant elle est peu utilisé et de façon maladroite mais l'actrice et son interprétation de son personnage m'as bien plu au point que je regrette qu'on ne la voit pas un peu plus. C'est aussi le cas pour Pam Grier en Hershe Las Palmas dans un rôle tellement drôle que je regrette également qu'on ait pas jouer un peu plus avec quitte peut être à tomber encore plus dans le ridicule si c'était possible. A l'inverse, je ne regrette pas la sous exploitation de A.J. Langer en Utopia, personnage assez agaçant et dont le jeu de l'actrice ne m'as pas forcément convaincu.
Le reste de la distribution est en tout cas dans la même fibre. Chacun assume totalement le côté grand guignol de l’œuvre et cabotine juste ce qu'il faut pour rester dans le ton. J'ai apprécié les apparitions de Peter Fonda, très hillarant en Pipeline ou encore celle de Bruce Campbell dans la peau de Surgeon qui possède une scène sympathique lui aussi. Tous les comédiens semblent vraiment s'amuser dans le côté risible de ce récit et se donne à fond pour ce spectacle ce qui fait que je me suis laissé assez facilement prendre au jeu.
Quant à John Carpenter, on l'as quand même connu plus inspiré. Au delà du terrible coup de vieux que sa mise en scène peut avoir et qui fait encore plus ressentir ce film comme étant un très bon nanar, le cinéaste ne brille pas forcément ici pour avoir pris une quelconque prise de risque. Il est en terrain connu et exploite des angles qu'on lui connait bien ce qui malgré tout assure une certaine continuité avec son prédécesseur. Sa plus grosse prise de risque en fait vient surtout d'avoir fait de ce film une grosse comédie d'action loufoque là où on pouvait s'attendre à quelque chose de plus consistant.
Le pari était risqué, il à peut être perdu des gens en cours de route mais de mon côté le côté totalement fun et décomplexé m'as énormément plus. J'ai aimé aussi le fait du coup que cette suite se démarque très largement du premier volet. Cette démarcation se retrouve aussi dans l'exploitation des décors avec un Los Angeles plus "chaleureux" que New-York ou dans les costumes qui jouent un peu plus le côté futuriste quitte à être kitsch à fond. Le montage est lui aussi plutôt bon et j'ai bien aimé le dernier plan de Snake, libre d'interprétation, que j'ai pris comme une ode à la liberté bien plaisante.
Maintenant, ce qui fait que le film peut être vu (et apprécié ?) comme un nanar, vient aussi de ses effets visuels. Bien que plus vieux et ayant pris un coup lui aussi, "New-York 1997" semblerait presque plus jeune et plus novateur à côté. Ici, on à le droit à des images de synthèses d'un goût très douteux et très risible ainsi qu'à des incrustations sans doute indigne de ce genre de production.Entre le tremblement de terre, la scène sous marine, la scène de surf, les hélicoptères etc etc on se croirait dans un très mauvais jeu vidéo. Impossible de se sentir happer dans ce décor tant le visuel est, soyons honnête, atroce et pathétique.
Cependant, je n'ai pas honte de l'avouer non plus, c'est aussi ça qui à rendu mon spectacle encore plus énorme. C'est tellement du gros n'importe quoi à l'écran que je me suis amusé comme un gamin. J'ai retrouvé une âme de gosse et j'ai volontiers eu envie de les suivre dans cette aventure décomplexé. C'est aussi sans doute pour ça que le fond m'as paru au final peu important car la forme joue beaucoup avec l'aspect divertissant de l’œuvre qui ne veut pas se prendre la tête mais même si dans les effets visuels c'est très mauvais, je me suis quand même fait prendre au jeu et tant pis si la photographie est pas top non plus.
Quant à la bande originale composée par John Carpenter et Shirley Walker, c’est peut être l'un des rares éléments qui prends peu de risques et s'insère comme une forme de continuité avec le premier film. Je ne boude pas mon plaisir car cela reste quand même très jouissif de retrouver le thème musical phare qui va comme un gant à cette ambiance apocalyptique. Très agréable, la musique n'étouffe pas trop le long métrage et même si parfois elle joue beaucoup sur ses intonations pour amplifier une scène, je l'ai quand même trouvé très agréable à l'écoute avec un côté rétro à l'image de son héros fort appréciable.
Pour résumer, si d'un point de vue cinématographique "Los Angeles 2013" se trouve très nettement en dessous des premières aventures de Snake Plissken, j'ai quand même pris un pied d'enfer à découvrir cette suitte qui ne se prends à aucun moment au sérieux. Le fond est délaissé, la forme fait souvent très peur surtout dans ses effets visuels mais le mélange action et humour avec des punchlines efficaces et un retour de Kurt Russell en grande forme pour incarner cet anti-héros font de ce divertissement un film que je reverrais volontiers. Nanar de qualité, il faut vraiment se laisser prendre au jeu et ce fut le cas pour moi. Je me suis vraiment éclaté et même si je n'aurais rien eu contre quelque chose de plus abouti, cette suite qui m'offre quelque chose de différent m'as énormément plus.
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