Le monument du Groupe Manouchian profané par la croix gammée

Publié le 27 juin 2014 par Letombe

Dans la nuit du 24 juin 2014, à Marseille, la statue dédiée à Missak Manouchian et à son groupe de résistants a été profanée du signe de la croix gammée.

La profanation de ce monument démontre une fois de plus que les zélateurs du racisme et la xénophobie sont toujours actifs et ne renoncent pas à propager par des signes évidents, comme par cette profanation, ou par des moyens plus insidieux, une idéologie qui a été à l’origine des grandes catastrophes humaines des temps modernes, du Génocide des Arméniens à l’Holocauste.

Cette profanation est une injure à la République et à Marseille. Au fil des siècles, cette ville et sa région se sont construites sur l’émigration et encore aujourd’hui sa prospérité est due en grande partie aux vagues successives d’Italiens fuyant le fascisme, aux Espagnols fuyant la guerre civile, aux Juifs rescapés de l’Holocauste ou rapatriés d’Afrique du Nord, aux Arméniens rescapés du Génocide, et à tous ces travailleurs de l’Europe de l’Est, persécutés dans leur pays et qui ont cherché un avenir sur les docks de Marseille, les champs du Pays d’Aix ou dans les mines de Gardanne.

Le Groupe Manouchian, composés d’Arméniens, de Juifs, de Polonais, d’Espagnols, d’Italiens, et d’autres venus de l’Europe centrale, tous émigrés et apatrides, est l’image même de cette ville. Par son combat pour la liberté, par le sacrifice de leur vie pour les valeurs de la République, il en symbolise aussi les valeurs. Profaner ce monument, c’est insulter leur mémoire et leur combat, mais c’est aussi toutes celles et tous ceux qui en descendent, et à travers eux la France et les français.

Le Parti socialiste appelle toutes les organisations de défense des droits de l’Homme, qui luttent jour après jour contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie à s’unir à cet appel et témoigner ainsi que la France restera, malgré toutes les forces qui prétendent défendre l’identité française par la haine et la stigmatisation, le pays de la liberté, de l’égalité et de la fraternité.

Jean-Marc Germain, secrétaire national à l’International et à la Francophonie