Eclectisme egyptien

Publié le 27 juin 2014 par Aelezig

L'éclectisme égyptien est une des premières variations de l'éclectisme, qui fait référence aux motifs et à l'imagerie de l'Égypte ancienne. Le goût pour ce style n'a jamais été très populaire : le culte de la mort dans l'ancienne Égypte, et ses valeurs morales et politiques, plus éloignées que celles des Grecs et des Romains met ses adeptes un peu à l'écart. Néanmoins, il a laissé sa marque en Europe et en Amérique du Nord. On distingue plusieurs périodes de ce style.

Highgate Cemetery, Londres, UK

La première vague d'égyptomanie est inspirée dès 1798 par l'expédition en Égypte de Bonaparte et immortalisée dans l'ouvrage Description de l'Égypte en 1809. Le goût français pour l'Égypte se cantonne surtout au mobilier et à des objets décoratifs.

À Londres, l'intérêt purement archéologique mêlé de ferveur impériale donne l'Egyptian Hall de Londres, terminé en 1812, et la galerie égyptienne conçue par Thomas Hope, expert en la matière, pour exposer ses antiquités égyptiennes, et, illustré de gravures venant de ses dessins méticuleux, dans ses meubles de maison, une des bases du style Régence en ce qui concerne le mobilier britannique. Avec l'ouverture du cimetière de Highgate, avec ses avenues égyptiennes, ce style rencontre une popularité particulièrement bien adaptée au contexte mortuaire, notamment avec le portail du cimetière.

En Russie, associée aux découvertes de Champollion, le mouvement produit des monuments similaires :

  • Le pont égyptien à Saint-Pétersbourg
  • Le quai dessiné par Constantin Thon devant le bâtiment de l'Académie impériale des Beaux-Arts
  • Les portes égyptiennes
  • Le musée régional à Krasnoïarsk

Egyptian Building, College of Virginia, Richmond, USA

Une seconde vague se développe dans les années 1840 et 1850, particulièrement aux Etats-Unis :

De cette période, seulement quelques bâtiments existent encore aujourd'hui aux États-Unis :

  • en 1845, le portail d'entrée du cimetière de Grove Street dans l'université Yale dessiné par Henry Austin.
  • en 1851, l'église presbytérienne à Nashville au Tennessee par l'architecte William Strickland.
  • l'ancienne prison du comté de Dubuque dans l'Iowa, dessinée par John Francis Rague et terminée en 1859.
  • le bâtiment égyptien de l'école de médecine de Virginie

Une troisième vague, tardive, arrive avec les expéditions qui ont conduit à la découverte en 1922 du trésor du tombeau de Toutânkhamon par l'archéologue Howard Carter. Cet engouement est parfois considéré comme une des composantes de l'Art déco. Ce regain d'intérêt pour les motifs égyptiens s'est retrouvé aussi bien dans le design et l'ameublement que dans l'architecture.

On peut noter aux Etats-Unis :

  • Le théâtre égyptien de Grauman à Los Angeles, aujourd'hui siège de la cinémathèque américaine.
  • Le hangar de Reebie à Chicago, un des meilleurs exemples du pays du plus pur style académique de l'éclectisme égyptien dans l'architecture commerciale, a été désigné comme faisant partie des monuments remarquables de Chicago et mis sur le registre des lieux historiques nationaux.

Immeuble place du Caire, Paris

En Russie :

  • Alexeï Chtchoussev dessine le mausolée de Lénine à Moscou intégrant de nombreux éléments empruntant à la pyramide de Djéser.

Aujourd'hui... la pyramide du Louvre à Paris et le musée égyptien de la Rose-Croix à San José en Californie sont des exemples actuels d'une résurgence d'un style éclectique égyptien.

D'après Wikipédia