Dom juan, un funeste succès !

Publié le 28 juin 2014 par Ciemichelb

Mai 1664. Molière compose Le Festin de Pierre.  Après l’interdiction de Tartuffe, il espère rebondir avec cette pièce traitant d’un libertin puni de ses méfaits par une statue de pierre qui lui donne la mort.

Molière n’hésite pas à mettre les moyens pour les décors et les machines de scène.

Molière

A la fin de la première, le 15 février 1665, c’est un triomphe. Le Théâtre du Palais Royal salue avec enthousiasme cette oeuvre originale.

Pourtant, après la traditionnelle relâche de Pâques, elle disparait de l’affiche. La pièce ne sera plus jamais jouée du vivant de Molière.

Si le mystère demeure autour de ce coup de théâtre, on peut supposer que les thèmes abordés et le personnage sulfureux de Dom Juan ont fait grincer quelques dents.

Dom Juan tourne en dérision les valeurs paternelles, il défie Dieu et n’a aucune morale. Il apparait certes comme un joyeux séducteur mais ses fuites, sa froideur et son cynisme en font aussi un personnage tragique.

C’est pourtant Sganarelle, le rôle tenu par Molière lui-même, qui s’attire les foudres de la critique. Avec son opportunisme et ses errements loufoques, il incarne l’impiété et la superstition, très mal vues au XVIIème siècle.

De plus, cette oeuvre n’obéit à aucun code. A l’image de son protagoniste. Elle ne respecte ni l’unité de temps, ni l’unité de lieu. Quant à sa langue, elle mêle plusieurs registres. Des envolées lyriques d’Elvire, délaissé par Dom Juan, au patois paysan, cette comédie est libertine jusque dans sa forme.

Dom Juan ou le Festin de Pierre, 1665

Dom Juan  Compagnie Michel B. au Théâtre Espace Marais

Dom juan ou le Festin de Pierre, pièce à part dans l’oeuvre de Molière, déconcerte mais continue de fasciner.

Venez la (re)découvrir au Théâtre Espace Marais.

 Artistiquement

J.P.