Transport de marchandises : Un train de retard ?!

Publié le 30 juin 2014 par Blanchemanche

La campagne Transport de marchandises : Un train de retard ?!, éditée à 80 000 exemplaires, a été initiée par 5 partenaires afin de faire pression sur le premier ministre, le secrétaire d'Etat aux transports et sur le président de la SNCF, afin d'obtenir l'inscription dans la loi de transition énergétique d'un objectif de réduction de 50% en 2030 du trafic poids lourds en zone de montagne, de revenir sur la décision de généraliser la circulation des 44 tonnes, de mettre un oeuvre une écotaxe poids lourds et d'adopter un moratoire sur la fermeture des gares, triages et lignes fret. Cette campagne a débuté le 1er juillet 2014 et devrait se clore le 31 décembre 2014.


Pourquoi cette campagne ?

Chaque année, 800 000 camions utilisent le réseau routier hexagonal. Entre 1990 et 2010, les émissions de gaz à effet de serre des poids lourds ont augmenté d’un tiers. Pire, 99,45% des camions sont des véhicules diésel, carburant classé « cancérigène certain » par l’Organisation Mondiale de la Santé. L’âge moyen du parc est progressivement passé de 5 ans en 2007 à 6,7 ans en 2013. Trente pour cent des camions français sont des véhicules « respectant » les normes Euro 2 et 3 datant de 2001 alors que tous les véhicules neufs achetés par les transporteurs doivent être conformes à la norme Euro6 depuis le 31 décembre 2013 ! Enfin, 13% des tués sur les routes françaises le sont à la suite d’un accident occasionné par un camion.Alors que tout devrait conduire les responsables politiques à œuvrer en faveur du transport de marchandises par le rail, rien ou presque n’est fait. Plus de 88% des marchandises transportées le sont par la route. De 14% en 2009, la part du fret ferroviaire ne représente aujourd’hui qu’à peine 9,5% des marchandises transportées. Cette part devait pourtant être, selon une loi adoptée en 2009, de 17,5% en 2012 et 25% d’ici 2022. Si l’on se réfère aux objectifs du Grenelle de l’environnement, « le trafic de marchandises devait être assuré, à terme, dans sa totalité par les modes alternatifs à la route », un « terme » qui semble s’éloigner à mesure qu’on s’en rapproche ! Paradoxalement, plus l’Etat français se fixe des objectifs ambitieux, moins il semble se donner les moyens de les atteindre !En reportant une nouvelle fois l’écotaxe « poids lourds », mais aussi en généralisant la circulation des camions d’un poids de 44 tonnes ou en fermant de nombreuses gares, triages et lignes réservées au fret ferroviaire, la politique menée en matière de transport de marchandises est très loin d’être en adéquation avec les grands objectifs adoptés par la représentation nationale.Au lieu de s’appuyer sur une fiscalité écologique permettant de relocaliser l’économie et réduire la part du transport de marchandises par voie routière, certains lobbies ont su se mobiliser pour préserver les intérêts bien compris d’une économie hors-sol qui ne doit sa puissance qu’à sa capacité à entretenir un dumping social, fiscal et écologique.De fait, en suspendant la mise en œuvre de l’écotaxe, le gouvernement s’est privé de recettes permettant d’organiser la transition écologique tout en envoyant enfin un signal prix en augmentant les tarifs des transports sur route et ainsi faire payer au transport routier les vrais coûts qu’il entraîne.
http://www.agirpourlenvironnement.org/campagne/fret-ferroviaire

Les demandes

La France accueillera en 2015 la conférence onusienne sur le dérèglement climatique. Parce que le transport de fret par camion dépend à 98% du pétrole, il est urgent de promouvoir le transport de fret par rail, péniche et cabotage maritime. D’ici au 31 décembre 2014, signez et diffusez massivement cette plaquette afin de demander au Premier Ministre, au Secrétaire d’Etat aux transports et au président de la SNCF de :
  • Inscrire dans la loi de transition énergétique un objectif de réduction de 50% en 2030 du trafic poids lourds en zone de montagne ;
  • Limiter la vitesse des poids lourds à l’approche des aires urbaines
  • Interdire la circulation des camions Euro1, 2&3 en cas de pics de pollution ;
  • Créer un fond de modernisation de la flotte de poids lourds via un bonus-malus à l’achat de camions plus efficaces ;
  • Rebaptiser l’écotaxe « éco-redevance kilométrique poids lourd » ;
  • Mettre en œuvre rapidement l'écotaxe en créant une progressivité en fonction du nombre de kilomètres parcourus et du poids total en charge du camion ;
  • Consacrer 80% au moins du budget de l’AFITF aux modes de transport non routiers ;
  • Revenir sur la décision de généraliser la circulation des 44 tonnes ;
  • Adopter un moratoire sur la fermeture des gares, triages et lignes fret ;
  • Adopter un plan national « Fret Ferroviaire Grande Vitesse » ;
  • Assurer un maillage fret de proximité via un soutien actif aux « wagons isolés ».

En savoir plus

  • Avis sénatorial sur la loi de finances pour 2014 Transports routiers par Ronan Dantec
  • Rapport d’information n°1937 « Pour une politique durable du transport de marchandise : l’éco-redevance poids lourds » par Jean-Paul Chanteguet
  • Pollutaxe maintenant : http://www.pollutaxe.org/
  • Le vrai/faux de l’éco-redevance : http://www.fne.asso.fr/fr/nos-dossiers/transports--mobilite-durable/eco-redevance/vraifaux.html
  • Vu du Fret n°4 – 20 propositions pour enrayer le déclin - http://fr.calameo.com/read/0017987325b415b7b9314