AVC cryptogénique: Pouvoir diagnostiquer pour prévenir la récidive – NEJM

Publié le 30 juin 2014 par Santelog @santelog

Ces AVC sans étiologie donc dont les médecins sont incapables de déterminer la cause ou AVC cryptogéniques sont souvent analysés comme la cause d’une fibrillation auriculaire, la forme la plus courante d’arythmie, présente à l’insu du patient. Cette étude menée au Northwestern Memorial Hospital suggère le recours à un petit dispositif implantable qui enregistre en permanence le rythme cardiaque et permet au médecin de savoir via Internet quand une arythmie se produit. Les données, publiées dans le New England Journal of Medicine montrent que, dans 30% des cas, les personnes ayant subi un AVC cryptogénique vont développer une fibrillation auriculaire (FA) dans les 3 ans. Un dispositif qui permet de prévenir un nouvel AVC.

Pour ces patients atteints d’AVC cryptogénique, les médecins invoquent la FA ou la contraction saccadée des oreillettes qui entraîne une contraction rapide et irrégulière des ventricules, l’accumulation de sang dans les oreillettes, la formation possible d’un caillot et l’AVC.

Ici les cardiologues et les neurologues de la Northwestern ont mené cette étude, CRYSTAL AF (Study of Continuous Cardiac Monitoring to Assess Atrial Fibrillation after Cryptogenic Stroke) de 4 ans auprès de 441 patients victimes d’AVC cryptogénique, dont la moitié a reçu un petit moniteur cardiaque implantable permettant d’enregistrer le rythme cardiaque et d’alerter le médecin en cas d’anomalie.

Cette surveillance montre que 30% des victimes d’AVC cryptogénique sont diagnostiqués avec une fibrillation auriculaire dans les 3 ans, ce qui correspond à la durée de vie de la batterie du dispositif. En revanche, chez les patients non équipés, seuls 3% ont été diagnostiqués avec la FA, suggérant qu’une grande partie des diagnostics passe à travers les mailles du filet.

Les patients diagnostiqués ont tous été mis sous anticoagulants pour prévenir un nouvel AVC.

Des résultats qui pourraient contribuer à prévenir des centaines de milliers d’AVC chaque année, écrivent les auteurs. Ainsi, aux seuls Etats-Unis, plus de 750.000 personnes subiraient chaque année des accidents vasculaires cérébraux, dont un tiers cryptogéniques. Avec un effet psychologique non négligeable : «  Etre informé par votre médecin qu’il n’a aucune idée de la raison pour laquelle vous avez eu un AVC et qu’il va falloir deviner le traitement optimal pour prévenir une récidive  » n’est pas réjouissant.

Ne plus vivre dans l’angoisse d’un nouvel AVC : Lorsque la FA est détectée à la suite d’un AVC, un traitement anticoagulant est recommandé en prévention secondaire. Mais cette option thérapeutique ne vaut qu’en cas de FA. Il est donc essentiel de pouvoir diagnostiquer la fibrillation auriculaire chez les patients ayant subi un AVC de cause inconnue pour leur donner le meilleur traitement.

Ensuite, concluent les auteurs, les patients sous dispositif, se sentent rassurés par cette surveillance continue, et délivrés de l’angoisse d’une récidive impromptue.

 

Source: NEJM June 26, 2014DOI: 10.1056/NEJMoa1313600 Cryptogenic Stroke and Underlying Atrial Fibrillation

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