Gianni Mina « J’espère intégrer le Top 100 d’ici deux ans »

Publié le 02 juillet 2014 par Tchill Smith @Sportnbizz

Posted on juil 2, 2014 |

Nous nous sommes entretenus avec Gianni Mina.

Rafael Nadal a gagné Roland Garros le mois dernier et toi un tournoi future à Casablanca. 4 ans ont passé depuis votre dernier affrontement à Roland Garros. Etais tu trop loin pour avoir une wild card cette année ou cela s’est joué à peu?

Je n’étais pas loin. J’avais le niveau et je le dis sans prétention. Mais je n’avais pas un assez bon classement par rapport à d’autres joueurs qui le méritaient plus que moi grâce à leur classement.
C’est dommage mais ce n’est que partie remise et j’espère bien ne pas avoir à dépendre de quelconques décisions pour jouer Roland Garros dans les années à venir.

Que te manque t-il pour rejouer des matchs à ce niveau?

Il me manque tout simplement plus de matchs à ce niveau. Plus d’enchaînement. Les deux dernières années ont été compliquées, je n’ai pas vraiment pu faire une saison normale à cause de blessures récurrentes. Cette année, je suis plutôt bien depuis le début de l’année et j’espère le rester car je monte en puissance.

As-tu un tournoi ou un évènement qui te transcende?

Roland Garros bien sûr ainsi que le challenger qui se déroule en Guadeloupe au mois de Mars.

L’appui du public est-il plus important dans un tournoi moins renommé comme un future?

Cela dépend vraiment de l’endroit où tu joues. Mais c’est vrai que la plupart des futures ont une ambiance très calme. C’est pour cela qu’il me faut aller vers le haut. Ce sont les gros matchs sur des courts remplis qui me transcendent dans ce sport.

As-tu de la nostalgie de ta période juniors où tu étais en haut de l’affiche?

Chaque joueur a ses périodes et sa carrière. Je ne suis pas nostalgique. Le seul point qui pourrait me rendre nostalgique est qu’en junior on jouait les grands chelems comme sur le circuit principal, c’est à dire sur les courts de grands chelems. Mais les juniors, c’est fini. J’en ai gardé une bonne expérience et je n’oublierai jamais. J’ai tourné la page et je suis concentré sur mes objectifs. Ca prendra le temps que ça prendra, mais avec l’investissement que j’y mets, j’y arriverai un jour.

Tu as eu beaucoup de pépins physiques ces dernières années. Penses-tu avoir perdu du temps par rapport à la marge de progression que tu t’étais fixé après ta sortie du classement juniors?

J’ai eu des pépins physiques c’est vrai. Mais ces pépins physiques m’ont aussi appris la vie, appris à mieux me connaitre et ils m’ont appris à progresser dans des compartiments du jeu que je n’aurais sûrement pas travaillé.
Après il y a un fossé entre ce que les médias ont dit sur moi et ce que moi je pensais et savais réellement. Je savais que ça allait être dur et peut être plus long que prévu.

Penses-tu avoir commis des erreurs?

Je suis un homme de confiance avec des convictions. Je suis aussi ambitieux. Donc, si on me parle du changement technique que j’ai effectué sur mon coup droit alors que j’étais 395 ATP à 19 ans, je ne regrette rien. C’était un choix pour ma carrière et à la hauteur de mes ambitions.
Avec du recul, je me suis rendu compte qu’au centre national d’entraînement, j’étais trop assisté. Comme si je devais juste écouter et que les choses allait se passer. Ca ne m’allait pas car je perdais du temps et c’est une des raisons de mon changement de structure aux Etats-Unis. Je me suis rendu compte que ce n’était plus fait pour moi et que j’avais besoin d’autre chose. Ce n’est pas une critique, juste une constatation qui m’a permis d’avancer dans ma carrière et dans ma vision des choses.
Maintenant je sais qui je suis et ce que je veux car j’ai pris les choses en main et je n’attends plus rien de personne. Je gère ma carrière comme bon me semble avec l’aide de ma famille/proches et j’avance.

On parle peu du quotidien des joueurs en dehors du top 100. Parles nous de cette autre catégorie que connait peu le grand public comme les tournois challengers et  future. Le tennis pratiqué y est-il plus dur à jouer?

Le tennis pratiqué n’est pas beaucoup plus dur. Il n’y a pas non plus un monde d’écart avec certains joueurs du top 100.
Par contre, la plupart de ces tournois sont des tournois difficiles mentalement. Les conditions ne sont pas toujours évidentes et donc, la qualité principale qu’on doit avoir est le mental.

Comment tu te débrouilles financièrement pour gérer tes entraînements et tes tournois?

Je me débrouille essentiellement avec des aides. Rien que des aides. Les laboratoires Phytobokaz, GMA Moulin des Antilles et les producteurs de Bananes sont les sponsors que j’ai sur la Guadeloupe. Ils m’aident énormément dans mon projet et j’entretiens une relation très étroite avec eux. J’ai aussi des aides venant de la ville des Abymes qui est ma ville d’origine en Guadeloupe, le Lagardère Paris Racing mon club en France et la Fédération Française également.
Je gère mes déplacements et mes déplacements avec mon père et mes coachs. Avec tout cela, j’arrive à m’en sortir mais ce n’est pas évident.

Arrives-tu aujourd’hui à vivre du tennis?

Non, je ne pense pas actuellement à vivre du tennis. Je pense à y arriver. Je ne compte pas mes dépenses et j’investis pour avancer le plus vite possible. Investir peut signifier voyager avec son entraineur sur les tournois dès que c’est possible. C’est la chose la plus coûteuse pour un joueur. Mais mon objectif, c’est le top 100 et mieux. Mieux vaut investir et prendre des risques pour faire 5 années pleines dans le top 100 plutôt que de vouloir garder son argent et ne pas vraiment y arriver.

Te donnes-tu une deadline pour arriver dans le top100?

Pas vraiment mais je voudrais y arriver d’ici deux ans. En toute lucidité, ça me semble possible car j’ai confiance en moi et j’ai les capacités.

Bon courage à lui!

Author: @Tchill97

Fondateur de Sportandbiz.com. Passionné de sport et de business. Je profite de ce blog pour illustrer mes trouvailles, opinions, interviews sur le sport et le business du sport. Disponible sur Facebook, Twitter, Instagram.