[Impressions] inFamous Second Son – Héros populaire de PlayStation (PS4)

Par Neodandy @Mr_Esthete

inFamous Second Son éclaire l’année 2014 de ses plus beaux atouts sur PlayStation 4. Par rapport aux précédents opus exclusifs à Sony, la promesse était de proposer de nouveaux pouvoirs, un nouveau terrain de jeu dans la ville "revisitée" de Seattle, un nouvel avatar avec un personnage inédit et, de surcroit, une apparence graphique adaptée à la nouvelle génération de consoles dont la PlayStation 4 fait fièrement partie. A l’aide d’une exclusivité qui a commencé ses premiers éclats sur PlayStation 3, Sony mise beaucoup sur l’intérêt d’une nouveauté en tous points rêveuse. Exit les mondes ouverts prévus pour être distribués sur tous les supports en vogue : l’ambition à peine cachée de la firme Nippone étant d’imposer commercialement, qualitativement et avec plaisir la franchise inFamous développée dans les studios Sucker Punch. Le pari est-il tenu aux yeux de la concurrence et manette en main pour les joueurs ? Quoique perfectible, inFamous Second Son surprendra les amateurs et joueurs des 2 premiers opus et jouera la carte de la surprise attendue pour les nouveaux joueurs sur PS4 !

Héros ou mal aimé en devenir

   Avant d’être un "porteur", c’est-à-dire des individus dotés de pouvoirs surnaturels dans inFamous, notre personnage Delsin Rowe était un jeune voyou. Cancre farceur de sa tribu Amérindienne des Akomish, son passe-temps favori consiste à exprimer un talent artistique de taggueur – "graffeur". Tout ceci était avant un convoi exceptionnel et peu banal de 3 détenus eux-aussi porteurs. Comme par hasard, la voiture pourtant blindée explose et 3 individus sont désormais considérés comme fugitifs et activement recherchés par la police des polices : le DUP. Chargée de la problématique des individus surnaturellement dotés de pouvoirs incroyables, cette "Unité Préventive" mène pourtant une répression sans nom pour détecter quiconque serait un éventuel être supérieur. Une fois de plus, malheureusement, Delsin Rowe révèle toutes les caractéristiques d’un porteur unique : il est une feuille blanche capable d’absorber n’importe quel autre pouvoir issu d’un autre porteur …

Les relais de noyau vous donneront rapidement de nouveaux pouvoirs!

   Nouvellement pourvu du pouvoir de la fumée, Delsin part en quête de nouveaux pouvoirs pour 2 choix moraux distincts qui guideront en quelque sorte votre parcours et la fin finale d’inFamous Second Son : ou bien vous tentez de protéger votre communauté et la tribu des Akomish pour mener une voie sur le "Bon Karma" ou vous choisissez de nier votre nouveau pouvoir au grand ponte du DUP qu’est Augustine, la supérieure des supérieures des forces préventives. Direction Seattle, quelque soit votre choix dans ce dualisme moral.

   Les deux premiers épisodes tenaient sensiblement à laisser un choix entre le Bien et le Mal dans un monde ouvert. Système et décision réitérée avec, au grand damne des joueurs, des répercussions moindres par rapport à l’ampleur affichée d’inFamous Second Son. Sans caricature aucune, l’importance des options qui vous sont laissées détermineront la couleur de vos pouvoirs, (Tendant vers le Bleu ou Violet pour un Karma positif; tendant vers le Rouge pour un Karma négatif) de vos vêtements, la nature de vos pouvoirs et, finalement, assez peu le cours de l’histoire.  Une mission notable change particulièrement le cours de son déroulement; les missions annexes n’en sont impactées que par un rendu visuel distinct de votre décision (Notamment pour les annexes de Tags / Graphs de rue) : en dehors d’une fin diamétralement opposée, le joueur était en mesure d’observer 2 parcours très différents dans le scénario. Une sensation qui transparait très difficilement si bien que les dialogues et les conséquences de votre karma ne sont pas si représentatifs de votre parcours en tant que personnage louable ou "Infâme".

Seattle bis repetita

   Là où inFamous Second Son tient toutes ses promesses est, sans aucun doute, à la fois du côté des graphismes et de la rapidité à laquelle le joueur à accès à une marge suffisante de liberté pour un plaisir quasi instantané. La transition entre PlayStation 3 et PlayStation 4 tient de la sublimation des visages, d’une luminosité très intéressante et d’une animation qui à aucun moment ne souffre de failles ou ne ralentit. Ajoutez à cela un personnage capable de maitriser plusieurs capacités différentes les unes des autres dont celui de la lumière artificielle du néon et l’idée très juste est celle d’une sublimation visuelle. Seattle, décor inspiré de la ville originale, est tronquée en 2 grandes parties avec une partie Nord et Sud. Elle aussi, bien que grandement imaginée et refaite depuis ses moindres pixels, bénéficie d’un soin que l’on attendait grandement de juger. Chaque brique, chaque détail de mur, chaque building est observable de près sans le moindre défaut. Mieux encore : l’on prend plaisir sans lassitude à escalader des immeubles immenses, d’apprécier le local et d’avoir une profondeur visuelle puis esthétique d’une grande qualité dans l’affichage.

Les missions annexes compléteront la durée de vie et sont à retrouver un peu partout dans Seattle.

   Au bout d’une heure ou deux, notre porteur principal se confrontera à ses premières améliorations de pouvoir via les fameux "noyaux de pouvoir". En même temps que Delsin s’offre plus de possibilités, le joueur suit un rythme assez monotone pour une augmentation progressive du pouvoir. Seules 16 missions principales constituent la trame scénaristique : parmi celles-ci, au moins 3 seront entièrement consacrées à des objectifs d’acquisition de nouvelles capacités. Dans les défauts qui assombrissent la qualité globale de ce troisième inFamous, la répétitivité et la faible durée de vie du titre en sont les deux principaux. En prenant votre temps, ce n’est pas plus que de 9 h à 10h qui seront offertes par l’aventure principale. Si l’on fait l’impasse sur le cheminement scénaristique somme toute simple, l’intérêt devra se tourner vers les nombreuses possibilités offertes par la liberté d’inFamous et l’ensemble du mécanisme des missions annexes.

   Comme bon nombre de productions actuelles, y compris dans le processus vidéoludique, la répétition fait partie de l’identité d’inFamous Second Son. On récence plusieurs passe-temps secondaires, tous à réaliser plusieurs fois selon des techniques le plus souvent identiques. Du Nord au Sud de Seattle, vous pourrez varier entre les libérations de quartiers sous le joug du DUP; la destruction de caméras et drones de surveillance, la chasse d’agents secrets du DUP, l’activité artistique par des tags expliqués pas à pas, la récolte ponctuelle de journaux audio et, enfin, l’acquisition de "fragments". Ces derniers éléments sont, en quelque sorte, les points nécessaires à l’amélioration des pouvoirs obtenus via les relais de noyau. Signalés par des points bleutés sur l’aire de jeu, il suffit d’obtenir tous les morceaux de cristaux bleutés pour obtenir une maitrise totale des "dons" de Delsin. Encore une fois, ce ne sont là "que" d’améliorations des aptitudes originales. En d’autres termes, les fragments procurent un confort de jeu mais n’empêchent pas de profiter de quasi l’entièreté des possibilités de Delsin. Le résultat de ces annexes est d’apporter légèrement moins que le récit central sans éviter toutefois le syndrome de répétitivité hélas toujours présent.

Les Tags / Graph’ de rue font partie des activités importantes pour votre Karma.

"Liberté, libertés chéries!"

   Court mais intense, la formule fonctionne depuis et surtout le deuxième volet de la licence développée par Sucker Punch. L’idée est bien là, elle est mis en scène avec brio et est accessible à tout à chacun. La marge de manœuvre apparaitra, comme pour tout jeu, finalement assez réduite mais pourtant suffisante et plaisante. Seattle devient un bac à sable important du point de vue de la superficie et, il faut l’avouer, quasi tous les quartiers traversés ont leur identité, leurs différenciations. Parmi les gestes ayant une influence karmique; les trafics de drogue, les musiciens, les publicitaires, les propagandistes ou les troupes DUP donneront quelques piments à votre activité en pleine rue. En revanche, si l’on s’amuse à en juger leur sort que cela soit à les supporter ou à les éliminer, leur intérêt ne vaut malheureusement pas une rejouabilité infinie.

   Le propos offert par inFamous témoigne de profiter au maximum, une dizaine d’heures, des possibilités imaginables par des pouvoirs surnaturels. L’inspiration de célèbres Comics Américains ne serait pas fortuite. On regrette, encore et toujours, de ne pas avoir plus de possibilités pour les mettre en œuvre car, à ce jour, rares sont les productions à bénéficier d’une telle finition. Planer, s’élever à des milliers de mètres au-delà des bâtiments, avoir la vitesse d’un éclair dans un seul et même personnage n’est autre qu’un joli rêve réalisé par Delsin Rowe. Plutôt que de jouer les prolongations, inFamous troisième du nom préfère jouer dans la modération du temps. Par conséquent, on obtient une première partie mémorable et, d’impressions de joueur, quelque chose d’excellent. Libres à vous de taguer ou non les murs qui sont supposés en recevoir; de favoriser l’un des nombreux profils de pouvoir maitrisés par notre héros (Changeable presque à tout moment !) … Si le jeu atteindra au maximum une seconde partie pour ses trophées ou pour découvrir l’autre aspect du karma de Delsin Rowe, inFamous n’ira plus loin. La PlayStation 4 tient compte de toutes ses nouveautés mises à contribution pour quelques moments étonnants : la manette et sa gyroscopie vous serviront à finir correctement vos tags; les appels téléphoniques "sonneront" sur votre DualShock 4 et, enfin, la surface tactile du pad PS4 sera mis à contribution …

Le pouvoir du Néon est l’un des "super-pouvoirs" de Delsin!

   Simplicité et efficacité du produit fini pourrait synthétiser l’expérience d’inFamous. Si le scénario n’est pas inintéressant en mettant en évidence tous les risques d’individus supra-normaux au sein d’une société classique (Thématique des X-Men ?) il n’est qu’un prétexte qui n’est peut-être pas très poussé dans les dialogues entre Delsin et d’autres personnages secondaires. (Exemple type de son frère Reggie) Autre point de détail de qualité : les doublages en Français sont assurés par des voix d’acteurs habitués aux séries TV et au monde du cinéma. Les paroles Chef du DUP sont assurées par Véronique Augereau ayant œuvré dans la série The Middle   (Personnage de "Frances"); la voix Française de Delsin est celle de Donald Reignoux (Voix de Reese dans Malcolm ou de Sora dans Kingdom Hearts) …

Des pouvoirs ultimes se débloquent à mesure de vos bonnes compétences … Ou mauvaises. Effets destructeurs garantis!

   On ne reviendra point sur l’impression graphique qui atteint des sommets. On ne pourra souligner en revanche que toute l’ambiance qui est donné et souhaité dans le troisième volet inFamous. Les Tags de rue ressemblent à des œuvres d’art; les quelques 5 grades de Karma qui doivent être atteints pour être "Héros" ou "Infâme" sont artistiquement bien vus et … Que dire de la réalisation des personnages ? L’on découvre Fetch "inspirée par la lumière du Néon"; Eugene un personnage à fond dans univers vidéoludique ou Hank, porteur initial de la fumée. Il y a du cœur, de l’ambition et de l’ambiance dans un monde ouvert qui prend vie mais qui manque malheureusement de diversité.

La synthèse d’inFamous associe accessibilité et l’esprit d’aptitudes rapides et jouissives. Ce sont surtout du côté des finitions que les mondes ouverts sont attendus au tournant. Sur cet aspect, les studios Sucker Punch et Sony se sont assurés une direction artistique éblouissante tout autant que prenante. Le talon d’Achille de l’une des plus belles exclusivités de la PlayStation 4 est de n’être qu’un divertissement d’au maximum 10h et 2 parties maximales. Une durée de vie quoique faible mais comblée par le plaisir de jouer et d’incarner un personnage-couteau suisse de pouvoirs ne pouvait être que plus satisfaisant. Surtout lorsque la ville inspirée et revue de Seattle s’affiche sans délai, avec de la diversité et un champ visuel de profondeur se révélant réellement sans failles.

L’autre faiblesse étant d’abandonner la carte de la rejouabilité : en dépit de toute bonne volonté, les choix Karmiques ne permettent que peu de variations dans le déroulement scénarisitique. Définitivement, s’il est à la fois un incontournable de la récente PlayStation 4 par sa facilité au plaisir de jeu, inFamous Second Son est à consommer à plein plaisir lors d’une première partie placée sous le rêve, la beauté graphique et la découverte de pouvoirs subjugueurs. Un coup de cœur immédiat et séduisant sur le Blog La Maison Musée!

On a aimé :

+ Visuellement proche de la perfection.
+ Plusieurs pouvoirs à maitriser.
+ Sensation et plaisir de jeu quasi immédiats.
+ Artistiquement très accrocheur.

On a détesté :

- Une faible durée de vie : 9h à 10h (16 Missions principales seulement!)
- Des influences Karmiques moindres sur le scénario.
- Peu de variété et de diversité dans les activités proposées.