« Nous avons besoin d’eau potable »

Publié le 03 juillet 2014 par Cmasson

En une semaine des centaines de milliers de personnes ont fui Mossoul et le gouvernorat d'Anbar. Elles sont désormais confrontées à des conditions de vie très difficiles. Certaines sont hébergées dans des écoles, des mosquées, des bâtiments en construction ou chez des parents. D'autres vivent dans des camps temporaires comme celui de Garmawa où la mission d'ACF au Kurdistan irakien intervient. Elles ont besoin de toute urgence d'eau, d’abris, de nourriture ou de soins.

 «Dans ces kits d'hygiène, on trouve du savon, de la lessive, des serviettes et du papier hygiénique, des brosses à dents et d'autres articles. Les gens vont pouvoir se laver les mains, leurs vêtements, prendre une douche, ils se sentiront mieux et le risque de maladies sera également réduit», explique Morshed, le responsable du programme en eau, hygiène et assainissement qui à supervisé cette distribution. Avec son expérience, il sait que la distribution doit être accompagnée d’explications et d’une sensibilisation aux bonnes pratiques d’hygiène spécifique à ces conditions de vie particulières. En effet, durant les premiers jours les gens se trompaient dans le dosage des comprimés de purification d'eau reçus à leur arrivée. Ils ne savaient tout simplement pas comment les utiliser. Chez eux, ils n’avaient qu’à tourner le robinet pour avoir de l’eau potable.

 
Dès que l'équipe a eu terminé l'installation des robinets, le bruit des éclaboussures et les rires ont résonné dans le camp. Les enfants et leurs parents sont accourus pour découvrir la nouvelle installation s’y laver les mains, mais aussi se rafraîchir. Le camp de Garmawa, avec une capacité d’accueil de 10 000 personnes, aura besoin de beaucoup plus d'installations sanitaires. Dans les prochains jours, ACF prévoit d'installer d’autres réservoirs d'eau, bornes fontaines et latrines, mais aussi dans les communautés d'accueil à l’extérieur.

 
La population du camp de Garmawa croît de plus en plus rapidement. Cet environnement peu hospitalier, la promiscuité et les mauvaises conditions d'hygiène liées à la vie dans un camp augmentent le risque de diarrhée et, par extension, le risque de déshydratation. De plus, les changements importants d’habitudes et de milieux de vie peuvent entrainer l’installation de mauvaises pratiques de soin. Ces familles ne savent pas comment vivre dans un camp, c’est la première fois. Elles ont besoin de retrouver leurs repères et de s’adapter à ces conditions de vie très particulières ainsi qu’aux moyens et aux structures limités auxquelles elles ont désormais accès. De plus, la température extrême (jusqu'à 50C°) nécessite une attention particulière, notamment pour les personnes les plus vulnérables comme les jeunes enfants, les femmes enceintes et allaitantes et les personnes âgées.

«Nous avons besoin d'eau potable, parce que nous ne voulons pas que nos enfants tombent malades», lance un vieil homme en observant l'équipe d'Action contre la Faim fixant une rampe de robinet au réservoir d’eau. « Comment peut-on rester en bonne santé à 6 sous une tente, au milieu de nulle part, sous une chaleur de 50 ° C et sans eau potable ni de vraies toilettes?" La plupart des déplacés ont fui avec seulement les quelques affaires qu'ils pouvaient porter ou mettre dans leur voiture. Le vent brûlant transporte le sable, la terre et les déchets à travers le camp. Les vêtements sont rapidement sales et l’on transpire beaucoup sous les tentes, ce qui peut rapidement provoquer des maladies de peau. Dans ces conditions difficiles, une bonne hygiène est plus importante que jamais. Mais elle est aussi plus difficile que jamais à maintenir, plus encore sans savon ou installations sanitaires. Très vite l'équipe d'ACF a installé les quatre premières latrines et un réservoir d'eau potable. Des travailleurs journaliers recrutés dans le camp ont creusé des fosses et installé les latrines. C'est une façon pour ces hommes de se sentir utiles et aussi de gagner un petit revenu. Dans le même temps, avec le soutien d'Unicef​​, les familles ont désormais accès à l'eau potable et ont reçues des kits d'hygiène.