Je pense, donc je jouis

Publié le 04 juillet 2014 par Polinacide @polinacide

Qu’est ce qu’un "bon" coït ? Voilà une question – ô combien – existentielle que les philosophes ont préféré passer sous silence, à l’exception notable de Sade qui compense à lui seul la pudibonderie de ses pairs. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Entre plaisir, vérité, bonheur et passion, les penseurs se sont abstenus d’évoquer "ne serait ce qu’un innocent missionnaire", une lacune d’autant plus surprenante lorsque l’on sait à quel point le sujet travaille les esprits. Pas de quoi rougir en somme, si ce n’est de frustration. Quand d’après Freud et Platon toute recherche de la vérité commence avec le désir sexuel, pour Sylvain Bosselet, "un trou béant reste à combler pour marier le philosophe et le cul". Il n’en fallait pas plus pour que l’auteur passe à l’acte. Qu’est-ce qu’un "obsédé", une "belle" paire de fesses ou l’universellement "vrai" en sexualité ? Sans aucune gêne et pour notre plus grand plaisir, son dernier essai pose les jalons d’une "philosophie du cul" dépourvue d’a priori, avec un certain humour qui n’ôte rien à la qualité d’une réflexion constructive. "Il faut prendre au sérieux le cul – cette puissance capable de faire vasciller les rois sur leur piédestal". Comme une invitation à franchir la porte arrière vers l’extase, cette lecture jouissive se savoure créchendo avec tous les préliminaires qu’elle implique : le septième ciel à portée de page.