CINEMA: "Nos étoiles contraires" (2014), être malade, complètement malade / "The Fault In Our Stars" (2014), to be sick, completely sick

Par Bullesdeculture @bullesdeculture
"Il y a plusieurs façons de raconter une histoire triste. On peut décider de l'embellir (...) mais ce n'est pas la réalité". Tels sont les mots d'ouverture prononcés par Hazel Grace (Shailene Woodley) qui tranchent avec la vision édulcorée des traditionnelles comédies romantiques. Avec Nos étoiles contraires, on sait dès le début qu'on sera confrontés à une histoire dure, une histoire de souffrance : bref l'histoire de la vie !
"I believe we have a choice in this world about how to tell sad stories. “On the one hand, you can sugarcoat it. (...) It’s just not the truth." These first words spoken by Hazel Grace (Shailene Woodley) contrast with the rosy view of traditional romantic comedies. With The Fault in Our Stars, we know from the beginning that we will faced a tough story, a story of suffering: a brief story of life!More in English >> (Translation in progress, come bubble later)
Véritable phénomène aux États-Unis depuis sa sortie sur les écrans le mois dernier (il récolte à ce jour 100 millions de dollars au Box-office américain), le film, réalisé par Josh Boone, est l'adaptation du livre à succès écrit en 2011 par John Green. Il raconte le quotidien d'une jeune fille, Hazel, atteinte d'un cancer depuis son plus jeune âge. Affrontant quotidiennement les affres de sa maladie, elle a dû mal à avoir une vie normale. Son tissu relationnel est inexistant, sa scolarisation difficile. Elle peut néanmoins compter sur le soutien indéfectible de ses parents. Alors qu'elle se résigne à attendre la mort, elle tombe amoureuse d'Augustus Waters (Ansel Elgort), patient en rémission. Ils vont ensemble se construire un futur, faisant fi de la maladie. 
Qu'il est difficile pour un réalisateur de faire un film sur la thématique du cancer. On lui reproche souvent de tomber dans une facilité en emportant d'emblée l'empathie du public sans réel apport artistique. En cela, on se souvient des critiques, parfois vives, autour de Ma vie pour la tienne (Nick Cassavetes) avec Cameron Diaz dans le rôle titre. Du même acabit, on méprise le teen movies alors même qu'il a été pensé pour plaire à ce type de public adolescent. Les exemples ne remontent pas si loin dans le temps, avec notamment Divergente (Neil Burger). 
Ne mentons pas, Nos étoiles contraires est un teen movie qui fait pleurer. Pour autant,  en dépassant les préjugés, c'est un bon film. En effet, il sait instaurer une réflexion profonde sur des thématiques complexes. La plus touchante est celle liée au souvenir. Bien sûr, la peur de la mort est présente chez les deux personnages principaux. Pour autant, elle est dépassée par des considérations plus philosophiques. Hazel et Augustus savent qu'ils vont mourir, c'est une donnée qu'ils ont accepté. Leur principale peur est alors l'oubli. Une fois qu'ils auront disparu, leurs proches vont-ils les oublier ? Ces derniers, vont-ils passer à autre chose ce qui signifierait une deuxième mort  pour les malades ? 
Autre réflexion, celle des dérives de la fascination. Hazel s'accroche à un roman qu'elle lit à foison pour tenir dans son quotidien. En cela, elle prend pour génie son écrivain, quelle admire plus que tout. Cependant, au jour de sa rencontre avec son idole, la jeune fille se rend compte de l'apoplexie de celui-ci, faisant le grand écart avec les idées humanistes qu'il véhicule dans son livre. Le message est audacieux car il fait part d'une déception qui pourrait être universelle, celle de faire descendre de son piédestal une célébrité admirée. En effet, comment réagirait-on si on se rendait compte que la star  adulée depuis tant d'années était en réalité une moins que rien ? On serait probablement face aux mêmes pertes de repère que la protagoniste puisque chaque idole a en somme une place, plus ou moins importante, dans la vie de celui qui l'admire. 
Paradoxe lorsqu'on sait que Shailene Woodley et Ansel Elgort sont deux immenses stars américaines, adulées par de nombreux adolescents. Même si leur jeu d'acteur est parfois trop exagéré, notamment dans la scène de before funérailles, ils ont néanmoins cette tenue et cette rigueur permettant de faire passer des émotions au public. Les rôles secondaires sont également plein de surprises, en particulier celui de Willem Dafoe, interprétant l'écrivain torturé. Enfin, il est plein de nostalgie que de revoir au cinéma la trop rare Laura Dern, figure mémorable de Jurassic Park (Steven Spielberg).    
Aussi, on vous conseille de ne pas avoir d'aprioris sur ce film et de vous laisser entrainer par cette histoire touchante, empreinte d'une triste réalité. On en ressort étrangement revigoré, comme si on avait mis de côté nos petits tracas du quotidien.
Antoine Corte

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