[Critique] Bird People

Publié le 07 juillet 2014 par Pauline R. @Carnetscritique

de Pascale Ferran.

Sorti le 4 juin 2014.

         Pascale Ferran nous emmène dans un Lost In Translation made in Paris. Gary (Josh Charles, vu dans The Good Wife) est en transit dans la capitale pour une importante réunion de travail. Il séjourne quelques jours à l’hôtel Hilton de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle. Ces quelques jours sont aussi l’occasion pour lui de faire le bilan de sa vie et d’en tirer les conséquences.

  Nous suivons en parallèle la vie quotidienne d’Audrey (Anaïs Demoustier), qui travaille au Hilton. Grâce à un montage rythmé et intelligent, on suit la jeune femme sur son trajet domicile-travail, à travers une fourmilière humaine bourrée de détails urbains. Les plans fixes laissent la place aux flux des travailleurs et aux gestes répétitifs, et le rythme effréné du quotidien (RER, métro, musique, entrée et sortie des voyageurs) remplit les premières images.

   Alors qu’il ne se passe pas grand-chose dans le film, il est tout de même fascinant. L’urbanisme devient visuellement passionnant, effrayant parfois. Le mélange de l’hyperactivité qui règne dans la zone aéroportuaire à la froideur de l’architecture installe un climat particulier.

  Dans cet univers, la solitude de Gary éclate et se mêle à la curiosité d’Audrey de connaître la vie des clients qu’elle ne voit jamais. Tout est alors fait dans le film pour que le spectateur attende impatiemment que les deux –seuls ?- personnages se rencontrent. Jusqu’ici on adhère à l’histoire et à l’image.

  Malheureusement, après une séquence fantastique, dans laquelle Audrey se transforme, le film déçoit et nous laisse sur notre fin. A l’inverse de Lost In Translation qui s’engouffrait dans les relations humaines (enfin, LA relation entre les deux personnages), Pascale Ferran semble éviter la rencontre. Comme si ce croisement de deux âmes égarées ne pouvait être assumé par la réalisatrice (trop cliché ?). La séquence de transformation arrive comme un cheveux sur la soupe, mais elle aurait pu être intéressante si elle n’avait pas été aussi longue. Lorsqu’elle finit, plus de place pour autre chose. Certes on nous laisse imaginer le prolongement du film, mais on aurait aimé, dans ce cas-là, être un peu plus guidé.

                              Pauline R.

Josh Charles et Anaïs Demoustier